Review 1131 : Ynglingaättens öde – Månegarm

Månegarm est prêt pour son dixième album.

Créé en 1995 en Suède sous le nom d’Antikrist, le groupe adopte rapidement son nom actuel. En 2022, Erik Grawsiö (basse/chant), Markus Andé (guitare) et Jacob Hallegren (batterie) nous dévoilent Ynglingaättens öde.

Le groupe est accompagné en live par Umer Mossige-Norheim (chant féminin) et Tobias Rydsheim (guitare, Wormwood).

L’album débute par la longue et intense Freyrs blod, qui exploite à la perfection la base de Black Metal mêlée aux éléments Folk du groupe. Les riffs énergiques surmontés de ces hurlements sauvages seront amenés à s’apaiser pour nous offrir un moment de communion autour des sonorités Pagan, puis la saturation s’allie à ce chant clair profond, qui laissera un solo épique et mélodieux frapper avant qu’Ulvhjärtat ne fasse renaître cette rage viscérale. Le groupe alimente le contraste avec des éléments plus accessibles et accrocheurs, laissant les refrains entêtants et remplis de choeurs fédérateurs nous envahir, puis Adils fall prend la suite en continuant dans ce mélange entre sonorités épiques et saturation violente. Le morceau est immédiatement prenant, tout comme En snara av guld et sa lenteur mélancolique. Le son lancinant de l’introduction se poursuit avec l’arrivée des différentes parties vocales, que ce soit le chant féminin, les hurlements ou les choeurs, puis les sonorités Folk sont mises à l’honneur sur Stridsgalten, un morceau qui possède également une rythmique puissante. La rage du groupe s’exprime pleinement sur ce titre majestueux qui propose quelques accents festifs entraînants accompagnés par Jonne Järvelä (Korpiklaani), Robse Dahn (Equilibrium) et Pär Hulkoff (Raubtier/Hulkoff), puis Auns söner mêle des tonalités martiales et tranchantes avec des refrains plus doux. Des influences agressives seront également de la partie sur ce morceau titre taillé pour la scène, puis Vitta véttr vient à nouveau s’ancrer dans une lenteur douce et lancinante. Mais cette quiétude ne durera pas, puisqu’un son sauvage et sombre fera irruption avant de se mêler aux sonorités entêtantes, puis Hågkomst av ett liv nous proposera à nouveau une plongée dans les influences Folk mystiques. Le titre reste enracine dans cette atmosphère ritualistique habitée par de multiples voix avant de laisser l’album se refermer avec la version anglaise d’Ulvhjärtat, intitulée The Wolfheart. Le changement de langue n’entache pas la rage viscérale du morceau, qui nous permet de rester dans cette ambiance agressive jusqu’au dernier moment.

Le nom de Månegarm ne vous est probablement pas inconnu si vous aimez la scène Folk/Pagan. Et pour cause, le mélange du groupe est aussi intéressant que prenant, faisant d’Ynglingaättens öde un album extrêmement efficace et contrasté entre les deux aspects de la personnalité musicale des suédois.

90/100

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