Review 1214 : Kreator – Hate Über Alles

Kreator, légende du Thrash Allemand, revient avec son quinzième album.

Créé en 1982 sous le nom de Metal Militia, puis Tyrant, Tormentor, et enfin Kreator en 1984, le groupe mené par Mille Petrozza (chant/guitare, ex-Voodoocult) et Ventor (batterie, ex-Ninnghizhidda) annonce la sortie de Hate über alles en 2022 chez Nuclear Blast. Le line-up est complété par Sami Yli-Sirniö (Barren Earth, Waltari), guitariste depuis 2001 et Frédéric Leclercq (Loudblast, Sinsaenum, ex-DragonForce), bassiste depuis 2019.

L’album débute avec Sergio Corbucci Is Dead, une introduction mélancolique qui devient rapidement épique, à l’image du cinéaste éponyme, puis Hate Über Alles vient nous écraser avec son Thrash Metal solide. Rapidité, riffs efficaces et hurlements communicatifs sont les principaux éléments de ce titre fédérateur qui place des leads perçants avant que Killer Of Jesus ne prenne la suite avec la même rage abrasive. La rythmique effrénée et les hurlements guerriers laissent les guitares proposer des harmoniques abrasives ou des solos dantesques, puis Crush The Tyrants vient sonner la révolte en faisant ralentir le tempo. Le son reste martial tout en se montrant assez mélodieux, tout comme Strongest Of The Strong qui fait revivre l’énergie agressive des riffs. Le titre est littéralement taillé pour la scène, proposant l’un des sons les plus accrocheurs possibles, avec un refrain que l’on veut déjà hurler avant de headbanguer sur Become Immortal et ses racines très Old School. Le titre offrira également un break plus majestueux avant de renouer avec la violence en la mêlant avec ces nouvelles sonorités, puis Conquer And Destroy nous dévoile une intro douce et mélancolique avant que le son brut ne refasse surface. Il sera une fois de plus contrasté sur la fin avec des injections plus planantes et majestueuses, tout comme Midnight Sun qui nous place des éléments très solides accompagnés par des choeurs féminins signés Sofia Portanet, une chanteuse allemande. Le duo est surprenant mais très intéressant et riche, puis il laisse place à Demonic Future, un titre beaucoup plus axé sur les sonorités efficaces et agressives. On sent tout de même des racines plus mélodieuses et entêtantes du côté des leads, mais le titre reste efficace tout comme Pride Comes Before The Fall qui mélange les riffs accrocheurs et rapides avec des mélodies plus douces, des choeurs en chant clair. Le groupe maîtrise à merveille ce contraste, et il sera également présent sur Dying Planet, le long dernier morceau, qui se montre un peu plus lancinant qu’à l’accoutumée tout en laissant les cris perçants sévir sous ce mélange martial et pesant, qui laisse même des éléments fantomatiques refermer l’album.

Kreator n’a plus rien à prouver, mais le groupe va quand même nous surprendre. Alors que Hate Über Alles nous frappe dans un premier temps avec une agressivité très brute et efficace, le groupe mythique du Thrash Allemand sait également nuancer son univers ravageur avec des sonorités surprenantes.

95/100

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