Review 1271 : Wormrot – Hiss

Quinze années que Wormrot nous écrase avec son Grindcore.

Créé en 2007 à Singapour, le groupe a pris une courte pause entre 2012 et 2013. En 2022, Rasyid (guitare, Marijannah), Arif (chant, Projectile Disembowelment) et Vijesh (batterie, Absence of the Sacred, ex-Oshiego) annoncent la sortie de Hiss, leur quatrième album, chez Earache Records. L’album sera le dernier d’Arif, qui quitte le groupe juste avant sa sortie. 

Très souvent comparé à leurs homologues et pionniers du genre venus de Birmingham, le trio singapourien nous surprendra avec les orchestrations de The Darkest Burden, le premier morceau très aérien, mais également avec les quelques parties de voix claire de Burden Maze, une composition très abrasive qui fait honneur à leurs racines Old School brutes. On retrouve cette même folie déchaînée sur Behind Closed Doors, le titre parfait pour faire remuer une fosse déjà échauffée par les premières parties, ainsi que sur When Talking Fails, It’s Time for Violence, un morceau au titre très évocateur et aux choeurs très Punk, puis Your Dystopian Hell propose des tonalités dissonantes tranchantes et pourtant assez entêtantes. Le groupe ne nous autorisera pas de pause avec la courte Unrecognizable, ni avec Hatred Transcending et ses riffs efficaces couverts par des cris bestiaux. Le morceau devient plus sombre avant l’arrivée de Doomsayer, qui renoue avec la violence et les tonalités dérangeantes, puis Pale Moonlight nous offre un semblant de répit avant de laisser des choeurs effrayants s’inviter sur cette rythmique minimaliste qui nous mène à Seizures, une composition plus “conventionnelle” qui reste empreinte de folie et d’agressivité. Le morceau ralentira pour laisser place à une moshpart et ses hurlements, puis Voiceless Choir relance la rage à pleine vitesse avant de la briser avec des murmures inquiétants et des harmoniques dissonantes. Grieve prend la suite avec un univers assez bruitiste et empreint de sonorités asiatiques inquiétantes, puis quelques mélodies axées sur le spectre Post-Metal se dévoilent sur Sea of Disease avant que la vitesse ne revienne dans les riffs plus saccadés. Les hurlements reviennent également à la charge, tout comme sur Noxious Cloud et ses racines Old School qui reviennent aux bases du Grindcore et de ses prédécesseurs. Shattred Faith nous propose également des mélodies aériennes pour contraster les riffs effrénés, tout comme Desolate Landscapes et l’étrange quiétude de ses leads. Le titre proposera des passages intenses surprenants avant que Spiral Eyes ne renoue avec cette violence directe propre au style, et que Vicious Circle ne mélange les deux influences avec des riffs saccadés. La rage nous mène à Weeping Willow et ses sonorités cinglantes qui vont de paire avec les hurlements, puis All Will Wither tempère la violence avec des sonorités sombres et inquiétantes qui nous mènent lentement à Glass Shards, le dernier morceau. Plus de quatre minutes pour cette composition qui va mélanger brutalité pure, racines Death Old School, parties accrocheuses, hurlements possédés et également les influences plus douces et aériennes que le groupe a développées depuis le début de l’album.

Alors que l’on croyait que Wormrot resterait sur ses acquis, proposant un Grindcore brut, efficace et explosif à chaque instant, le trio nous surprend. Hiss sonne comme un renouveau de la violence, créant un contraste intense et abrasif, mais également comme un au revoir au chanteur.

90/100

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