Review 1273 : White Ward – False Light

Malgré les moments difficiles, White Ward sort son nouvel album.

Créé en 2012 en Ukraine, le groupe composé de Yuriy Kazaryan (guitare), Andrey Pechatkin (basse/chant), Yevhenii Karamushko (batterie, Schattenfall), Mykola Jack (guitare) et Dima Dudko (saxophone), le groupe annonce la sortie de False Light, leur troisième album, chez Debemur Morti Productions.

Le groupe est accompagné par Vitaliy Havrilenko, Jay Gambit (Crowhurst) et Adam Symonds (Latitudes) pour le chant clair, Jerome Burns à la trompette, Yaroslav Tovarianskyi à la contrebasse et Mykola Lebed (Selma, Mark Tokar Trio) au piano.

L’album débute avec la quiétude de Leviathan, qui sera brisée par ce Black Metal mélancolique, puis par ces hurlements déchirants qui prennent vie dans cette rythmique lancinante aux éléments hypnotiques. Les riffs nous entourent progressivement en explosant, laissant le saxophone trouver sa place avant que le tout ne s’apaise pour permettre à l’instrument de s’exprimer seul. Le chant saturé reviendra peupler la saturation, accompagné de choeurs clairs, et la rythmique navigue dans ce contraste jusqu’à Salt Paradise, un morceau très progressif qui rencontre une voix profonde et mystérieuse. Le morceau restera très calme tout en restant ancré dans une noirceur mélodieuse, puis Phoenix renoue avec les tonalités inquiétantes qui feront renaître la saturation, tout en conservant le pouvoir hypnotique du saxophone entre deux passages abrasifs extrêmement intenses. Les hurlements sont poignants et ils s’intègrent à merveille à la complexité de la composition, qui finira par nous lâcher avec Silence Circles et sa dissonance intrigante. La puissance dévastatrice du Post-Black rencontre des tonalités inquiétantes et pesantes, mais aussi des hurlements massifs et des éléments plus doux, et cette vague de contraste donne naissance à Echoes in Eternity, un long interlude ancré dans la douceur et les influences Jazz, puis dans des tonalités effrayantes avant de laisser Cronus nous offrir des racines Post-Punk. Mais cette vague de calme sera à nouveau brisée par la puissance brute de la saturation, accompagnée par des hurlements abrasifs, tout comme sur False Light, le long titre éponyme, dont on sent immédiatement la noirceur étouffante. Comme prévu, la saturation ne tardera pas à reprendre le dessus, entrecoupée par ce passage Jazz qui sera également englouti dans le torrent de fureur, mais on trouvera quelques éclats de douceur qui persistent encore avant d’être annihilés par cette double pédale massive. Le final nous mène à la très calme Downfall, accompagnée par cette voix samplée en arrière plan et ces claviers, puis le néant.

Pendant plus d’une heure, White Ward nous fait naviguer entre calme, violence, ténèbres et clarté. Le contraste évoqué par False Light est parfait, et chaque seconde de son incarnation possède sa propre identité, forgée dans toutes les influences du groupe.

95/100

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