Review 1293 : Abbadon Incarnate – The Wretched Sermon

Abaddon Incarnate est loin d’être mort.

Créé en 1989 sous le nom de Bereaved en Irlande, le groupe change de nom en 1994. Travaillant dans un premier temps entre Black et Death, c’est finalement sur du Grindcore que Steve Maher (guitare/chant), Bill Whelan (guitare/chant), Olan Parkinson (batterie) et Irene Siragusa (basse/chant) nous offrent The Wretched Sermon, leur sixième album, chez Transcending Obscurity Records.

La violence brute démarre avec Rising Of The Lights, une composition extrêmement rapide et abrasive qui nous écrase avec des riffs efficaces, sous une déferlante vocale agressive au possible. Quelques leads viennent créer des tonalités entêtantes, puis Veritas reprend la même recette pour alimenter cette rage effrénée, tout comme avec Gateways et ses sonorités dissonantes qui viennent donner un aspect impénétrable au chaos ambiant. Le groupe laisse les patterns accrocheur agir avant qu’Epic Desacration ne fasse ralentir la rythmique après quelques riffs vifs. La lenteur lancinante continue avec Parasite et ses leads entêtants qui s’intègrent à merveille au groove ravageur de la rythmique et des hurlements malsains. L’énergie impie refera surface dans la sombre et dérangeante Hideous Arise qui place des leads cinglants sur la base grasse, avant de laisser Killing Spree et ses racines Old School nous frapper en compagnie des deux voix qui alternent. L’introduction d’Into the Maelstrom nous laisserait presque penser à un moment de répit, mais l’ouragan reprend immédiatement avec des tonalités aériennes, puis les influences Hardcore apparaissent sur Resurrected From A Mass Grave et ses riffs directs injectés d’énergie morbide. On trouvera un peu de diversité avec ce passage lead saccadé, puis Shrine of Flesh propose des éléments plus techniques dans ces harmoniques sanglantes empruntées au Death Metal. L’énergie accrocheuse du Grindcore refait surface avec Hyperchaos et ses patterns motivants entrecoupés de rage pure et de hurlements, puis c’est la dissonance qui vient troubler la rythmique. La longue Isolation And Decay mélange des éléments agressifs avec des parties plus lancinantes et mélodieuses, mêlant tous les aspects du groupe, qui mettra fin à son album avec Silent Indifference, une composition parfaite pour la scène qui conserve cette agressivité abrasive et dissonante jusqu’au dernier moment.

L’identité d’Abaddon Incarnate est définitivement ancrée dans le Grindcore. Si The Wretched Sermon laisse encore quelques éléments Death Metal sombres se glisser dans ses riffs, ne vous attendez à rien de moins que de la violence sous toutes ses formes.

85/100

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