Review 1295 : Svart Crown – Les Terres Brûlées

Svart Crown dévoile sa dernière offrande.

Créé en 2004 dans le Sud de la France par JB Le Bail (chant/guitare/basse, Igorrr), le groupe sort une première démo en 2006, suivi de cinq albums chez Rupture Music, Listenable Records puis Century Media Records. En 2022, le créateur, accompagné par Clément Flandrois (guitare/chant, Hyrgal, Oorthian, ex-Pillars) et Rémi Serafino (batterie, Crusher, Dissident, Hyrgal) annonce Les Terres Brûlées, son nouvel EP chez Les Acteurs de l’Ombre Productions, puis sa dissolution après un dernier concert au Hellfest.

C’est avec Geoulah que l’EP débute, nous offrant immédiatement toute la noirceur malsaine des riffs couplés aux hurlements expressifs et minimalistes que le groupe manie à merveille pour développer une atmosphère sombre et pesante. Les leads dissonants nous envoûtent sans mal, laissant à la rythmique solide des passages plus bruts avant que le son ne s’éteigne pour nous mener à Les Terres Brûlées, le titre éponyme qui couple des mélodies entêtantes avec cette base efficace. Toutes les influences se mêlent pour nous offrir un déluge accrocheur et mystique dans lequel les musiciens placent des harmoniques tranchantes ainsi qu’un break mystérieux au son clair qui laisse des choeurs pesants nous conduire à nouveau dans la déferlante. Digitalis Purpurea prend la suite avec un son aérien renforcé par ces riffs solides et des influences plus folles qui laissent les mélodies s’exprimer, mais le morceau reste très cohérent. On notera également ce final majestueux qui laisse la courte Cavalier Noir, une reprise en français du titre Dark Horse de Converge, mêlant leur touche sombre à l’énergie brute des américains. Le barrage de la langue pourra surprendre, mais le titre est parfaitement adapté, et il nous ouvre la voie jusqu’à An Open Heart, le dernier morceau, qui sonne comme un requiem à quiconque prendra le temps de lire les paroles. Quiétude, intensité, son clair ou saturé, ce morceau résume à lui seul la volonté et l’engagement du groupe pour son art, tout en laissant la violence s’exprimer lorsque le groupe le juge nécessaire.

Svart Crown est mort, vive Svart Crown. Pendant près de vingt ans, le groupe nous a déversé un Black/Death hautement qualitatif dans des riffs sanglants, ravageurs et incisifs, faisant du groupe un des fers de lance de la scène extrême française. Les Terres Brûlées est un résumé de cette rage, mais également un testament humain.

95/100

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