Live Report : Mono + AA Williams – Le Trabendo

Après une courte nuit et une longue journée de travail, je me rends au Trabendo, dans le Nord de Paris, pour accueillir les japonais de Mono, qui sont en pleine tournée européenne avec la multi-instrumentiste américaine A.A. Williams. Une soirée deux fois reportée, qui s’annonce plus que prometteuse pour les amateurs de sonorités ambiantes.

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La salle se remplit peu à peu, et c’est devant une fosse compacte que A.A. Williams monte sur scène, entourée par ses musiciens. La fumée et les lumières nous offrent une ambiance assez apaisante, bien que complexe pour les photographes, et ce sont des silhouettes qui commencent à jouer un mélange très progressif de Post-Metal couplé à des éléments Shoegaze aériens et remplis d’effets. La voix de la jeune femme nous envoûte pendant que la rythmique développe son univers planant rythmé par les frappes d’un batteur quasi-invisible sur le bout de la scène, puis tous les éléments se rejoignent pour une explosion aussi intense que salvatrice avant de fondre à nouveau dans le néant. “Thank you for coming here, we didn’t expect so many people!” lâche la vocaliste avant de se présenter, puis de reprendre son rituel de douceur musicale. Aidée par des choeurs, ainsi que par des claviers (gérés par le guitariste, qui alterne entre les deux instruments), la musicienne cachée par un spot qui lui arrive directement dans le dos assure une ambiance faite de quiétude en quasi-permanente, séduisant un public attentif à ses moindres mouvements. Entre les titres, la vocaliste prendra le temps de nous remercier tout en nous parlant de son dernier album, ainsi que de sa tournée prochaine en France qui aura lieu en novembre, puis c’est après un dernier titre aussi prenant et viscéral que le quatuor nous laissera reprendre nos esprits.

Setlist: For Nothing – Love and Pain – Evaporate – Belong – Golden – Control – Wait – Melt

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La scène est dégagée et les derniers réglages sont effectués avant que les quatre musiciens de Mono ne prennent place devant nous, avec une simplicité naturelle. Lorsque le show commence, on se laisse rapidement impressionner par les larges pédaliers d’effets de Takaakira Goto et Hideki Suematsu (guitares), qui restent assis de chaque côté de la scène, pendant que Tamaki Kunishi (basse) et Dahm Majuri Cipolla (batterie) tiennent une base rythmique solide et enivrante. Et soudain, les musiciens se mettent à headbanguer en faisant exploser leur son, ajoutant saturation, sonorités planantes et une énergie brute, presque fantomatique et qui nous saisit à la gorge pour nous hurler sa puissance avant de retomber lentement, pour reprendre sa progression. On remarque également un jeu de lumière intéressant, qui suit parfaitement la rythmique des japonais entre leurs harmoniques planantes et leurs parties instrumentales plus intenses, avant de revenir à une ambiance plus intimiste, qui ne demande qu’à s’enflammer à nouveau, faisant parfois se lever les guitaristes. Côté setlist, l’accent est bien évidemment mis sur leur dernier album studio, Pilgrimage of the Soul, qui donne également son nom à la tournée, mais le groupe revient aussi sur des sorties plus anciennes avec par exemple Halcyon (Beautiful Days), un classique de leur discographie, leur permettant d’alimenter leur univers avec un dégradé musical parfait, qui s’écoute aussi bien au premier rang que dans le fond de la salle. Leur set semble comme hors du temps, faisant voyager notre esprit d’harmonique en harmonique, laissant les musiciens se déchaîner de temps à autres avant que la tempête ne se calme à nouveau pour une pause, où ils reviendront en compagnie d’A.A. Williams pour Exit in Darkness, puis c’est avec Com(?) et son coup de gong final que leur temps de jeu prend fin au bout d’une heure, laissant les guitaristes maltraiter leurs instruments et leurs pédaliers pour nous offrir ce final aux accents Noise chaotique.

Setlist: Riptide – Imperfect Things – Nowhere, Now Here – Innocence – Sorrow – Halcyon (Beautiful Days) – Ashes in the Snow – Hold Infinity in the Palm of Your Hand
Rappel: Exit in Darkness (with A.A. Williams) – Com(?)

 

Difficile de sortir de cette torpeur majestueuse offerte par les groupes du soir, mais les transports n’attendent pas. La magnifique introduction proposée par A.A. Williams et ses musiciens, suivis par une folle heure d’intensité en compagnie de Mono ont fait l’unanimité ce soir, et ce son impeccable résonne encore dans nos esprits. Merci aux groupes, mais également à Vedettes pour avoir programmé cette soirée ainsi que pour l’accréditation photo.

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