Review 1365 : Trëma – A L’Aurore du Crépuscule

Trëma sort du néant.

Créé dans l’ouest de la France en 2022 par Disheol (chant/tous instruments), le projet s’ancre dans des racines Black Metal Atmosphérique/Post-Black et annonce la sortie de son premier album, A L’Aurore du Crépuscule, la même année.

L’album débute lentement avec Jamais De Répis, une introduction douce et progressive qui place des mélodies entêtantes et mélancoliques tout en ouvrant la porte à divers samples de voix lointaines, puis de pleurs qui nous guident jusqu’à Orgueil Mortifère, une composition beaucoup plus brute. On y découvre les hurlements torturés, mais également la dissonance de cette rythmique lancinante qui nous entoure immédiatement en mêlant oppression et noirceur sous quelques influences DSBM et Shoegaze avec notamment ce chant clair fantomatique surprenant. L’album continue avec Les Accalmies, le titre le plus long, qui prend le temps d’instaurer son ambiance désespérée pendant qu’un feutre griffonne sur une feuille avant que la vague de saturation n’apparaisse. Le chant suivra peu après, apportant cette touche de rage à une rythmique rapide qui prend parfois le temps de ralentir pour mieux nous lacérer par la suite en compagnie de leads perçants, puis la basse apportera des mélodies planantes pendant que la souffrance viscérale s’empare du chant. La brume nous enveloppe avant que la rythmique n’explose à nouveau, avant qu’Animal ne nous dévoile une douceur apaisante ainsi que des éléments accrocheurs et accessibles. Les parties vocales terrifiantes viennent créer un contraste avec cette rythmique enjouée qui laisse place à une partie planante, puis les sonorités sombres refont finalement surface avant d’être interrompues à nouveau. Le mélange aérien avance lentement jusqu’à Dualité, une composition au son dérangeant et dissonant qui pioche dans les racines du style pour dévoiler des tonalités brutes qui collent à la perfection à l’univers pesant mais assez mélodieux tout comme au chant clair. Le final sera annoncé par un break assez surprenant, mais la noirceur refera surface avant d’exploser à nouveau sur Peisithanatos, un titre avec une approche légèrement plus moderne tout en restant dans ce nuage d’oppression. La basse joue également un rôle central dans le mix qui reste très clair et accessible, puis la déferlante reprendra avec l’ardente et extrêmement pessimiste …Même Les Oiseaux Tombent. Je vous invite d’ailleurs à lire les paroles en savourant cette vague d’intensité prenante, qu’elle soit saturée ou claire, puis de vous laisser guider par cette guitare hurlante jusqu’à l’orage final, qui nous laissera avec Grand Vide, une outro qui fait renaître la la douce lenteur ressentie au début.

Sorti de nulle part et sous couvert d’une fausse douceur, Trëma nous prend aux tripes pendant plus de trois quart d’heure pour nous vomir sa mélancolie et sa rage brute mais réaliste. A L’Aurore du Crépuscule est un album surprenant et diversifié qui navigue sans mal dans toutes les nuances du Black Metal au nom de la peine.

90/100

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