Live Report : Hypocrisy + Septicflesh + The Agonist + Horizon Ignited – Paris

Dimanche, c’est le jour du Seigneur, mais également celui de se rendre dans le nord de la capitale pour une soirée exceptionnelle ! Hypocrisy et Septicflesh, deux titans du Death Metal, nous ont donné rendez-vous à la Machine du Moulin Rouge, accompagnés par The Agonist et Horizon Ignited pour un concert qui s’annonce dantesque. A l’ouverture, on constate une queue assez importante.

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Après une courte attente, Horizon Ignited monte sur scène et nous assène un Death Mélodique froid mais de très bonne facture, entre riffs énergiques, chant puissant et quelques passages plus doux guidés par Okko Solanterä (chant). Johannes Mäkinen (guitare), Vili Vottonen (guitare) et Jukka « Jugi » Haarala (basse) peinent à tenir sur le petit espace de jeu qui leur est réservé, jouant ensemble à chaque fois qu’ils le peuvent, laissant Miska Ek (chant) et Jiri Vanhatalo (batterie) dans l’ombre, et le groupe ne se prive pas pour haranguer la fosse entre deux titres. “We will play some more!” lâche le frontman après quelques présentations, juste avant d’enchaîner avec la suite de leur courte setlist. Si malheureusement le public reste encore assez maigre, cela ne nous empêchera pas de savourer le mélange moderne avec quelques pointes Old School tout en remuant le crâne jusqu’au dernier titre avant de féliciter le groupe, qui annonce se rendre au stand de merchandising.

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Place maintenant à The Agonist, qui ne perdront pas plus de temps pour frapper avec leur Metalcore accrocheur et agressif. Danny Marino (guitare), Chris Kells (basse), Pascal Jobin (guitare) et Simon McKay (batterie) headbanguent en jouant, créant une base rythmique parfaite pour laisser la voix de Vicky Psarakis (chant) faire des ravages. On remarque que la taille de la foule augmente peu à peu, et les premiers rangs se gonflent pour venir écouter les hurlements sauvages et les riffs vifs surmontés de quelques samples. “Merci beaucoup Paris! Ça va ? That’s all the French I know” ironise la chanteuse avant d’annoncer le titre suivant. Contrastées par un chant clair beaucoup plus calme, les compositions rapides et saccadées séduisent facilement une partie du public, laissant la modernité se mêler avec les racines Metalcore pur jus avant de laisser la vocaliste se placer au plus près des premiers rangs pour les parties plus douces avant de renouer facilement avec la rage. Mais à nouveau, le temps de jeu des canadiens est court, et c’est après quelques titres qu’ils quitteront la scène, applaudis.

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L’ambiance devient plus mystérieuse avec l’arrivée de Septicflesh et de son Death Metal Symphonique massif rythmé par les orchestrations majestueuses. Les riffs de Christos Antoniou (guitare) et Psychon (guitare) combinés aux frappes incroyablement précises de Krimh (batterie) et aux hurlements surpuissants de Spiros “Seth” Antoniou (basse/chant) sublimés par un jeu de lumières apocalyptique séduit facilement la fosse, qui restera cependant très calme sous l’assaut sonore. Mais peu à peu, les nuques se mettent à remuer sous les demandes du frontman. “Paris, tonight! I need your energy my friends!” lâche Seth en se plaçant sous son micro pour hurler à nouveau, comme pour ajouter une touche d’oppression sombre aux riffs dévastateurs. Les voix claires samplées emplissent la salle, créant quelques vagues planantes qui se marient à merveille avec les parties plus brutes, et ce n’est qu’à partir du milieu du set que l’on observera les premiers mouvements de foule, à base de légers moshs assez peu coordonnés. Le frontman prend le temps de nous remercier entre chacun des titres tous plus fédérateurs et théâtraux les uns que les autres, et le son épais des grecs emporte avec lui l’intégralité de la fosse, qui répondra présent pour Communion, qui est selon moi l’un des meilleurs titres du groupe, suivi par Anubis, reprise en choeur par la fosse. Le show se terminera sans surprise avec Dark Art, une dernière composition très pesante et lourde, qui mettra tout le monde d’accord sur le fait que le groupe est une véritable machine de guerre.

Setlist: Portrait of a Headless Man – Pyramid God – Neuromancer – The Vampire from Nazareth – Hierophant – Martyr – A Desert Throne – Communion – Anubis – Dark Art

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La scène est réaménagée pour l’arrivée d’Hypocrisy, avec notamment cette batterie surélevée et le symbole du groupe, seul véritable élément scénique avec le backdrop aux couleurs du dernier album. Mais de décor, ils n’en ont pas besoin, puisque dès le coup d’envoi, le groupe se montre massif, et les riffs de Worship nous balayent en un rien de temps. Les hurlements de Peter Tägtgren (chant/guitare) sont monstrueux autant dans les graves que dans les aigus, laissant Mikael Hedlund (basse) et Tomas Elofsson (guitare) placer une rythmique dévastatrice sous les coups réguliers d’Henrik Axelsson (batterie). Le groupe enchaîne avec un deuxième titre plus ancien mais tout aussi ravageur qui fera headbanguer les musiciens et exploser la fosse. Les riffs agressifs surmontés de mélodies sauvages n’ont pas mis longtemps à conquérir l’intégralité de la fosse, qui répond évidemment présent aux moindres sollicitations des suédois entre deux remerciements. On retiendra l’aveuglante mais toujours extrêmement efficace Eraser (dont le final verra l’intervention d’un technicien-ninja), et bien que le groupe ait sorti un album il y a un an à peine, leur long set déterre quelques raretés, comme Don’t Judge Me et Weed Out the Weak, qui sont pour moi des titres incontournables et incroyablement accrocheurs. Entre deux morceaux, les musiciens prennent à peine le temps de retrouver leur souffle avant d’enchaîner avec une nouvelle salve assassine de blast, riffs lourds et cris massifs jusqu’à ce que The Final Chapter ne vienne nous apaiser avec sa rythmique lancinante. “Thank you very much! I think it’s time… What do you wanna hear?” lâche le vocaliste avant que le rappel ne débute, avec une fosse toujours en pleine forme pour accueillir les derniers morceaux. Je pense avoir laissé quelques cervicales en me déboîtant comme à mon habitude la nuque sur Adjusting the Sun et ses riffs saccadés surpuissants, puis c’est avec Roswell 47, qui n’a pas pris une ride malgré ses vingt-cinq ans, que le show prend fin, suivi d’acclamations amplement méritées. 

Setlist: Worship – Fire in the Sky – Mind Corruption – Eraser – Inferior Devoties – Chemical Whore – Until the End – Don’t Judge Me – End of Disclosure – Weed Out the Weak – Children of the Gray – War-Path – The Final Chapter
Rappel: Fractured Millennium – Impotent God – Adjusting the Sun – The Gathering (sur bande) – Roswell 47

 

La salle se vide peu à peu, laissant les derniers spectateurs attendre les musiciens devant les portes, et si certains sont déjà sur place, il faudra patienter un peu plus pour espérer discuter avec les deux groupes principaux. L’intensité mise en place par les courts mais très bons shows d’Horizon Ignited et The Agonist n’a fait qu’augmenter avec l’écrasante performance de Septicflesh et la démentielle vague de rage d’Hypocrisy, et je ne regrette pas ce trajet en bus de nuit pour rejoindre mon lit. Une fois de plus, merci à Garmonbozia Inc. pour cette date exceptionnelle !

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