Review 1427 : Ateiggär – Tyrannemord

Ateiggär s’éveille à nouveau.

Après un premier EP très prometteur en 2019, le duo Suisse composé de Fauth Temenkeel (guitare/basse/chant, Arkhaaik, Ungfell…) et Fauth Lantav (batterie, Arkhaaik, Ungfell…) annonce la sortie de Tyrannemord, son premier album, chez Eisenwald avec le soutien du Helvetic Underground Committee.

L’album débute avec la douce De dunkli Ort, une introduction apaisante qui laisse des choeurs se mêler aux bruits de la nature avant qu’En stille Feind n’apporte les racines Black Metal brutes. Le son glacial couplé aux parties vocales imposantes et aux orchestrations offre une sensation de grandeur oppressante et majestueuse qui contraste avec certains passages plus agressifs et directs, piochant dans des racines Pagan Old School, mais le son se brise net pour laisser un interlude planant nous conduire à la dernière phase de ce son mystique, puis à Iserni Plag et ses riffs froids effrénés. Le son est majoritairement agressif, mais une fois de plus le groupe parvient à lui donner des tonalités aériennes avec ces orchestrations atmosphériques, mais aussi avec ce chant unique et obsédant que le groupe place habilement lors des parties les plus intenses, avant de laisser place aux mélodies entêtantes d’Us Lychegiftig Schlaf verwached. La rythmique est plus lente et plus pesante, créant un cocon d’oppression au sein duquel le groupe nous fait naviguer entre les différentes teintes de noirceur sans oublier les quelques pointes de rage plus brutes qui alimentent le contraste avec les parties plus mystiques, puis Die Nacht droht fyschter mir prend la suite pour compléter le tableau ténébreux avec quelques sonorités mélodieuses. Le chant est toujours aussi déroutant, mais il colle parfaitement à cette atmosphère brumeuse qui s’enflamme régulièrement en suivant les harmoniques tranchantes, alors que Chron’ und Tod nous autorise un moment de répit avant de laisser la saturation reprendre le dessus sur le son clair. Les racines Old School sont également plus imposantes dans cette rythmique vive, ainsi que sur Din Lyb ziert de Altar, le dernier morceau, qui présente des orchestrations plus massives composées de claviers entêtants et des cloches régulières qui viennent rythmer l’agressivité avant de laisser un passage mystique obscur la déchaîner totalement jusqu’à la fin.

Ateiggär est un groupe au son unique, qui couple habilement des influences Old School tranchantes avec une atmosphère occulte et majestueuse. On peine à croire que Tyrannemord n’est que leur premier album tant le groupe démontre une identité marquée et une puissance intense.

90/100

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