Review 1431 : Deliverance – Neon Chaos in a Junk-Sick Dawn

Il est temps pour Deliverance d’ouvrir à nouveau les portes de son univers.

Créé en 2012 à Paris, le groupe réunissant Pierre Duneau (chant, Memories of a Dead Man), Etienne Sarthou (guitare, Freitot, Karras, ex-aQme), Fred Quota (batterie, ex-Abrahma) et Sacha Février (basse) annonce sa signature avec Les Acteurs De L’Ombre Productions ainsi que la sortie de Neon Chaos in a Junk-Sick Dawn, leur troisième album, en 2022.

Salvation Needs a Gun, le premier titre, nous fait immédiatement plonger dans un Black Metal direct et rapide, accompagné par ce chant brut, mais également par des samples et orchestrations plus lancinantes. Le groupe proposera également des sonorités modernes mais entêtantes ainsi qu’un break épuré et pesant avant que les influences Sludge ne viennent nous écraser tout en nous menant à Venereal, une composition aux racines Old School affirmées. Le son oppressant est parfaitement géré par ces riffs lents et crasseux, mais également par les claviers saturés, qui contrastent énormément avec les premières notes sombres mais apaisantes d’Odyssey, un très long morceau. Mais la quiétude sera rapidement rejointe par d’autres éléments aériens très progressifs, puis par un chant clair doublé de chœurs féminins avant d’être remplacés par une voix saturée. L’avancée cesse soudainement, avant de s’ancrer lentement dans une saturation abrasive et saccadée qui devient de plus en plus lourde jusqu’à exploser, mourir et revenir pour nous conduire à Up-Tight et ses patterns accrocheurs. Les claviers expérimentaux viennent ajouter une touche entêtante à cette rythmique simple et efficace, qui sait également accélérer pour devenir plus sauvage tout en gardant sa folie bruitiste comme sur Neon Chaos qui recouvre certaines parties vocales d’effets cybernétiques. La rythmique reste constante et pesante mais nous offre également quelques éclats plus vifs recouverts de blast avant de s’ancrer dans une quiétude apaisante et mélodieuse qui nous guide sur Fragments of a Diary From Hell, la dernière composition, qui est également l’une des plus longues. L’ambiance mystérieuse est rejointe par les effets modernes qui se montrent de plus en plus inquiétants, puis par une voix samplée, et enfin par les riffs lents et lancinants. L’atmosphère devient rapidement chaotique, mêlant hurlements, rythmique étouffante, voix samplées et de plus en plus de leads dissonants jusqu’à la partie finale aussi brute qu’imposante.

La noirceur est le principal atout de Deliverance. Avec Neon Chaos in a Junk-Sick Dawn, le groupe manie aussi bien les influences Black Metal acérées que les racines Sludge oppressantes et lourdes, faisant de l’album un condensé aussi apocalyptique qu’agressif.

80/100

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