Live Report : In Flames + At the Gates + Imminence + Orbit Culture – Bataclan

Cinq ans. Cela fait cinq ans que j’attends le retour d’In Flames. Et comme à leur habitude, les suédois ne viennent pas seuls, ils nous offrent un plateau d’exception avec At The Gates, une autre légende du Death Mélodique suédois, mais également Imminence et Orbit Culture, deux premières parties de qualité ! Le lieu des festivités ? Le Bataclan.

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A l’heure dite, Orbit Culture monte sur scène devant une fosse encore assez clairsemée mais qui occupe déjà les premiers rangs. Le coup d’envoi est donné, et les musiciens se démontent déjà les cervicales au rythme de leurs riffs groovy et agressifs, soutenus par une dualité vocale extrêmement bien maîtrisée par Niklas Karlsson (chant/guitare), autant dans les hurlements massifs que dans la voix claire. A ses côtés, Fredrik Lennartsson (basse), Richard Hansson (guitare) et Christopher Wallerstedt (batterie) headbanguent en continu, haranguant de temps à autre les spectateurs, qui semblent déjà bien réceptifs, et les titres s’enchaînent avec notamment l’accrocheuse et très rythmée North Star of Ninja qui mettra tout le monde d’accord. A peine quelques mots entre les titres pour remercier les présents, et le groupe relance la machine, proposant des titres aux rythmiques syncopées propices aux explosions lumineuses. On notera également la moshpart écrasante de Saw, le dernier titre, suivi d’un “We had a great fucking time tonight Paris!”, puis d’un départ de scène acclamé.

Setlist: Vultures of North – North Star of Nija – Strangler – Carvings – Saw

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Après un court entracte, Imminence prend les rênes de la soirée pour nous distiller un Metalcore énergique menés par Eddie Berg (chant/violon) qui hurle à plein poumons sur la rythmique de ses camarades. Mais outre les riffs saccadés de Peter Hanström (batterie), Alex Arnoldsson (guitare) et Christian Höijer (basse) on retrouve les leads et choeurs hurlés d’Harald Barret (guitare/choeurs) ainsi que le violon du vocaliste, qui donne une touche plus douce et enchanteresse au mélange agressif. “We’re so glad to be back, Paris!” lâchera le chanteur entre deux titres qui alternent moshparts, refrains accrocheurs et harmoniques entêtantes avec des parties vocales assez diversifiées qui semblent conquérir la fosse, qui se remplit à vue d’œil. Aux ordres du frontman, un circle pit viendra faire remuer la fosse pendant que le groupe continue son oeuvre, alternant la rage du Metalcore avec des mélodies travaillées, mais leur temps de jeu est court également, et c’est après de longues acclamations qu’ils quitteront la scène

Setlist: I Am Become a Name… (sur bande) – Ghost – The Sickness – Erase – Chasing Shadows – Paralyzed – ? – Heaven in Hiding – Temptation

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On passe aux choses sérieuses avec l’arrivée d’At The Gates et de ses riffs plus bruts qui auront raison de la témérité de certains spectateurs qui reculeront, laissant les fans secouer frénétiquement le crâne au rythme de l’un des derniers titres du groupe, qui passe plutôt bien la barrière du live. Tomas Lindberg (chant) tient le public au creux de sa main sous les riffs massifs d’Anders Björler (guitare), Jonas Björler (basse), Martin Larsson (guitare) et Adrian Erlandsson (batterie) qui se démènent pour respecter à la lettre leurs riffs vifs, qui retournent immédiatement dans un registre plus Old School avec la célèbre Slaughter of the Soul, qui fera à nouveau l’unanimité dans la fosse, suivi par At War with Reality, plus récent à nouveau mais toujours ancré dans ce son saccadé spécifique au groupe, recouvert des hurlements reconnaissables du vocaliste. Et à nouveau, le son est excellent ! Que ce soit les leads des guitaristes qui se relaient pour nous offrir des solos épiques, ou de la section rythmique massive, le mix est parfait, permettant à Tompa de haranguer une foule conquise qui n’hésite pas à le montrer. Le set est parfaitement rythmé, laissant le groupe nous accorder quelques pauses avec l’introduction sur bande avant d’attaquer à nouveau, mais aussi d’étaler leurs classiques comme Cold, dont je trouve le solo central dantesque, ou Blinded by Fear, qui m’a douloureusement rappelé que je n’ai plus mes vingt ans ce matin en me levant, ou les interventions du vocaliste, comme un “Thank you very much Paris, we are At the Gates, it’s great to be back for you beautiful people, thank you!” fédérateur. Le set se referme avec The Night Eternal, un titre récent qui permet de voir le départ un à un des musiciens, nous laissant seuls avec la partie finale en duo entre guitare et basse, pour nous faire peu à peu sortir de cet univers torturé mais sublime, suivi par des nuées d’applaudissements.

Setlist: Spectre of Extinction – Slaughter of the Soul – At War With Reality – Der Widerstand (sur bande) – To Drink From the Night Itself – Cold – Under a Serpent Sun – Heroes and Tombs – Death and the Labyrinth – El Altar del Dios Desconocido (sur bande) – Blinded by Fear – The Night Eternal

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Il est temps de passer au clou de la soirée avec l’extinction des lumières qui débute le set d’In Flames. Les musiciens arrivent un par un, Tanner Wayne (batterie) et Niels Nielsen (claviers) se placent en hauteur derrière leurs instruments suivis par Bryce Paul Newman (basse), Chris Broderick (guitare) et Björn Gelotte (guitare) qui prennent place, mais c’est avec l’arrivée d’Anders Fridén (chant) que le coup d’envoi est vraiment donné sur The Great Deceiver, l’un de leurs nouveaux titres, qui passe extrêmement bien la barrière du live avec ses tonalités assez agressives et Old School. On constate que les lumières sont plutôt clémentes pour nous photographes, éclairement clairement les guitaristes qui s’avancent ainsi que le vocaliste qui place souvent son pied sur le banc en hurlant toutes ses tripes. En parlant des hurlements, on remarquera également que la puissance live est décuplée par rapport aux versions studio, en particulier sur les titres les plus anciens qui suivent, et c’est probablement ce qui a poussé les slammeurs à s’envoler dès le deuxième titre. “We are glad to be back in Paris!” lâche le frontman en reprenant son souffle, suivi par un Behind Space monumental qui nous envoie directement près de trente années dans le passé, avec la même rage et la même passion. “The next song is called The Jester Race!” lâche le frontman, avant de se corriger “No wait, the next album is Jester Race, but the song is called Graveland!”. Le groupe prendra énormément de plaisir à revenir dans les premières années de leur désormais imposante discographie, mais également à revenir sur des morceaux légèrement plus récents comme Scorn ou la traditionnelle et remuante Only for the Weak sur laquelle la quasi intégralité de la fosse sautera à l’unisson, issus d’albums qui sont considérés par beaucoup comme l’âge d’or du groupe. Et là, l’inattendu se produit : le groupe déterre Leeches, que je n’avais pas entendu depuis 2017, et qui est tout simplement mon titre préféré, alternant aisément entre violence pure et intensité poignante. A partir de ce moment, le chanteur se montrera beaucoup plus loquace entre les morceaux, nous avouant être très heureux de revenir dans une salle aussi grande et bondée. “I say a lot of bullshit on stage but this is the most truthful thing I’ll say tonight… We fucking live you guys! We truly missed you, and we never take you for granted!” nous confiera-t-il avant d’aligner des titres plus récents comme Forgone Pt. 1 qui figurera sur le prochain album, ou Wallflower, qui sera le moment pour le groupe de nous offrir un moment de flottement avant de revenir dans la lourdeur et la violence, toujours entre deux interventions vocales. Mais malheureusement, toutes les bonnes choses ont une fin, et après nous avoir demandé notre aide pour les refrains sur I Am Above, qui va une fois de plus fédérer l’intégralité de la salle, puis Take This Life vient nous asséner le coup de grâce avec l’une des compositions les plus agressives et groovy du groupe, connue depuis maintenant plus de quinze ans et qui reste toujours aussi dévastatrice, suivie d’applaudissements à l’unisson d’un Bataclan presque rempli.

Setlist: The Great Deceiver – Pinball Map – Cloud Connected – Behind Space – Graveland – The Hive – Scorn – Only for the Weak – Leeches – Foregone Pt. 1 – Wallflower – State of Slow Decay – Alias – The Mirror’s Truth – I Am Above – Take This Life

Il est encore tôt, et une fois les derniers achats effectués, le public récupère ses affaires, et commence à disparaître dans les transports en commun, mais quelques courageux bravent encore le froid pour espérer rencontrer les musiciens, qui se prêtent volontiers au jeu des signatures et autres photos. Mais cette soirée était parfaite, entre l’ouverture par la puissance d’Orbit Culture, la délicatesse ravageuse d’Imminence, suivis par la rage abrasive d’At the Gates et l’intensité d’In Flames devant un public acquis à sa cause, doublé d’une setlist sans faute pour l’intégralité des groupes, je ne regrette absolument rien. Un énorme merci à Valérie de Nuclear Blast pour m’avoir accordé cette opportunité !

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