Widespread Disease revient avec un nouvel EP.

Créé en Île de France, le groupe compte aujourd’hui sur Sylvain (guitare), Pierre (guitare), Théo (batterie, Dagoba, Master Crow, Exocrine) et Éric (chant, Assiah) pour la sortie de Widespread Disease, qui signe une nouvelle ère du groupe.

On débute avec The Condemned, un titre qui présente des sonorités assez sombres avant de lâcher la puissance du Deathcore avec un groove dévastateur et un accordage assez bas pour servir de base à ces hurlements massifs. L’ambiance majestueuse créée par les samples et les riffs saccadés se mue en un final apocalyptique qui nous mène à The Tide, un titre inquiétant qui développe des leads mystérieux pour créer un contraste avec la violence brute. Le break laisse le vocaliste nous proposer des tonalités diversifiées avant la charge finale, avant que Slaughterhouse ne propose des influences Old School extrêmement efficaces couplées à ces cris massifs et les sonorités malsaines en arrière plan, créant un mélange aussi vif que contrasté. On notera également cet interlude apaisant avant que les racines Hardcore ne reprennent le dessus avant le final majestueux qui nous projette sur Creator Of All, qui sonne immédiatement comme une composition massive et inarrêtable à tous les niveaux. Les quelques parties plus douces restent pesantes et sombres, créant une vague de rage incessante avant que Widespread Disease, le dernier morceau et titre éponyme, ne nous dévoile plus de dix minutes d’oppression. On retrouve sur ce morceau tout ce qui compose la nouvelle identité du groupe entre ses riffs saccadés bruts et ces leads dissonants qui accueillent des hurlements agressifs accompagnés de samples. Le titre semble prendre fin, mais il redémarre avec l’intervention de Vincent Hanulak (Frctrd) et de tonalités épiques pour nous mener à des sonorités Metalcore.

Je connais Widespread Disease depuis un bon moment maintenant, et je peux vous assurer que le groupe a toujours été efficace, sur album ou en live. Mais avec Widespread Disease, le groupe a clairement franchi un cap qui leur permet de s’exprimer pleinement dans leur noirceur.

90/100

English version?

Quelques questions au groupe de Deathcore Widespread Disease.

Bonjour et tout d’abord merci de m’accorder de votre temps ! Comment pre?senteriez-vous le groupe Widespread Disease sans utiliser les habituelles e?tiquettes “Metal” ?
Pierre : Widespread Disease c’est un mélange de diverses influences extrêmes mélangées à l’envie de partager des émotions. En gros, c’est un partage.
Théo : En vérité, 4 connards qui font du trémolo picking sur des blast beat et des break teubé supplément cris de cochon.

D’où vient le nom du groupe, et comment le reliez-vous à la musique que vous jouez ?
Sylvain : A la création du projet en 2011 on voulait surtout s’orienter vers du Grindcore et on voulait un nom un peu trash et malsain, Widespread Disease (Maladie Généralisée) est venu assez naturellement. Avec le recul et l’orientation musicale actuelle, on ne parle absolument pas de sujets trash dans nos morceaux et le nom maintenant reflète plutôt un état d’esprit : vouloir propager notre musique un maximum comme une maladie qui se répand !
Eric : D’un point de vue des paroles j’ai voulu exprimer l’idée d’une « Maladie répandue » qui à la fin de l’EP (spoiler alert!) se dévoile être la race humaine ainsi que la haine qu’elle transmet comme un poison.

Votre nouvel EP, Widespread Disease, s’apprête à? sortir, comment vous sentez-vous à? ce sujet ?
Eric : Il y a toujours une forme d’anxiété lors d’une nouvelle sortie, avec son lot de questions, est ce qu’elle va plaire, allons-nous toucher le maximum de gens possible ? Mais le résultat final nous plaît, et on sait qu’on a mis tout ce qu’on avait dans ce CD alors on est confiants !
Pierre : On est en full auto-prod, donc tout doit être préparé en amont, et il y a toujours ce petit côté de “est ce qu’on a tout prévu”, “est ce qu’on fait les bons choix”, c’est assez chronophage pour le coup. On espère avoir de bonnes retombées !
Sylvain : Super fier du travail accompli, Pierre, Théo et Éric ont fait un travail remarquable sur cet EP, pour ma part j’ai eu le syndrome de la “page blanche » et j’ai laissé les autres s’exprimer pleinement ! Je me suis après adapté à leurs compos et le résultat est super ! Je suis au taquet concernant cette sortie et j’espère réellement qu’elle séduira le plus grand nombre !

Comment s’est passe? le processus de composition ? Ainsi que l’écriture des paroles ?
Pierre : Pour le processus de composition, ça a été assez classique finalement, durant le confinement j’ai commencé à écrire des riffs car j’en ressentais le besoin. On venait de passer une période pas super au niveau du projet, il y avait eu des départs et je voulais tourner la page. Une fois une partie des riffs envoyée à Théo (et une commande de triple cheeses), on se faisait des grosses sessions d’écriture chez lui pour les guitares, et Théo a fait toute la compo des orchestrations et une très grosse partie arrangements. Ensuite on a fait faire des test-mix auprès de plusieurs personnes, on voulait un son différent, plus moderne, plus propre aussi, et Florent Salfati (Landmvrks) est sorti du lot.
Eric : A propos de l’écriture des paroles, il faut déjà savoir que les gars m’ont laissé carte blanche, sans aucune restriction, donc une liberté totale qui m’a permis d’explorer pas mal de sujets différents. Ainsi le processus d’écriture a été assez simple, j’avais la version instrumentale, j’ai d’abord écrit les placements, imaginé les différents styles de chants, pour ensuite y mettre des mots, parfois inspirés des sonorités sombres des instrus, et parfois simplement par rapport à mon état d’esprit au moment de l’écoute. Le résultat final donne quelque chose d’assez personnel auquel l’auditeur peut s’identifier, mais en même temps avec une narration qui met un peu de distance, avec par exemple la personnification de l’addiction dans Creator of All ou un gourou de secte faisant office de narrateur sur Slaughterhouse.

On sent une ve?ritable e?volution depuis votre dernie?re sortie, qui s’oriente plus vers des influences Blackened Deathcore et des samples inquie?tants, comment s’est ope?re? ce changement ?
Pierre : C’est un changement assez logique finalement. Quand tu écoutes The Walk sur l’album Chaos, c’est un peu le début du changement de direction. Pour ma part, je viens totalement du Black Symphonique et pouvoir mélanger ce que j’aime du Black avec ce que j’aime du Deathcore a été un challenge. Je suis très fier du résultat.

Quel est le titre qui vous parle le plus sur cet EP, et pourquoi ?
Pierre : Je pense que pour moi c’est The Condemned, c’est vraiment le single du retour, avec un nouveau line-up, une nouvelle image et c’est la première chanson qui a été composée et finie.
Théo : C’est tellement difficile comme question, car au fond, on les aime tous mais si je dois n’en choisir qu’un, je te dirais Widespread Disease le morceau éponyme qui clôture l’EP, pour moi ce titre, c’est un horcruxe.
Sylvain : Aïe le choix est difficile ! Tous les titres ont leurs particularités mais si je devais n’en choisir qu’un seul ça serait The Tide ! Ce titre hyper énergique comporte des riffs mémorables, des parties planantes ainsi que des breaks hyper efficaces ! J’ai hâte de le défendre sur scène !
Eric : Elles me parlent toutes, mais en tant qu’auditeur Slaughterhouse me touche le plus, la variété des sections, avec notamment le passage « doux » avec une voix plus claire que d’habitude mais aussi des passages sacrement Death… Quatre réponses différentes on va devoir se battre sur scène ! Haha

Le titre qui m’intrigue le plus est sans aucun doute Widespread Disease, le titre éponyme, qui est également extrêmement long. Comment s’est orchestre? sa création, ainsi que le featuring avec Vincent Hanulak de Frctrd ?
Théo : C’est une longue histoire, si l’écriture de cet EP s’est faite relativement simplement et naturellement ce n’est pas le cas de ce dernier, on avait fini toute la compo des autres titres et il ne restait que celui-là d’inabouti, on avait certes certaines “briques” mais loin d’avoir assez de matière pour en faire un morceau. Au point mort, c’est une série de drames personnels qui fut l’élément déclencheur pour trouver les idées manquantes, la structure etc… Comme une sorte de compensation à ce que je vivais. De là une fois toute la structure mise en place, j’ai commencé à travailler l’orchestration et le sound design qui pour ce titre ont été bien plus conséquents qu’à la normale, Mais c’était aussi la volonté d’avoir sur la fin de l’EP quelque chose de plus orchestral, plus “beau” mais aussi par moment plus sombre. D’autant que personnellement j’aime bien l’idée de finir un opus par un titre plus long où l’on peut se permettre d’essayer des choses et ainsi avoir le temps de bien exposer son propos.
Pierre : Le feat avec Vincent a été plutôt logique, c’est un pote depuis pas mal de temps, il nous a toujours soutenu et on voulait absolument qu’il soit là sur ce renouveau de Widespread Disease.
Eric : A titre personnel, au moment de l’annonce de mon arrivée dans Widespread Disease, Vincent a été le premier à me féliciter et à me chauffer comme jamais, avec de bons conseils de chanteur, j’ai trouvé ça normal de lui faire une place dans notre histoire !

Quels sont vos plans pour le futur du groupe ? Que ce soit concernant le live, d’autres sorties…
Pierre : On a une date avec Demande à la Poussière en Février, on a plusieurs autres trucs sur le feu, vous aurez des nouvelles rapidement !

Est-ce qu’il y a des musiciens avec lesquels vous souhaiteriez collaborer ? Que ce soit pour un titre, un album…
Pierre : J’aurai aimé collaborer avec un gars comme Alexi Lahio, mais comme il mort, on va se rabattre sur un SCH.
Sylvain : j’aimerai beaucoup faire un feat avec un vocaliste comme Adam Warren d’Oceano ou encore Will Ramos de Lorna Shore ! Il y a tellement de talents dans cette scène que la liste est longue !
Eric : Taylor Swift et Dua Lipa direct ! Pas sûr qu’elles soient partantes mais on ne sait jamais !

Avec quels groupes aimeriez-vous tourner ? Je vous laisse cre?er une tourne?e ou une date avec trois autres groupes !
Pierre : Une grosse date 100% Française : Ten56, FRCTD, Hurakan.
Théo : Un peu cliché étant donné la hype en ce moment mais un plateau Lorna Shore, Humanity’s Last Breath et Winds Of Plague ça pourrait être sympa.
Sylvain : J’adorerais tourner avec des groupes de Hardcore tels que Terror, Nasty, Get the Shot…
Eric : Mon kiff du moment : Malevolence ! Avec Bilmuri et Hollow Front.

Merci à? nouveau de votre disponibilite?, je vous laisse les mots de la fin !
Pierre : Merci à toi d’avoir pris le temps d’écouter l’EP, on espère qu’il t’a plu !
Sylvain : Merci à toi surtout pour cette interview intéressante ! Bonne continuation ! On espère que cet EP va plaire au plus grand nombre, on le défendra sur scène comme il se doit !