Review 1510 : Ultar – At the Gates of Dusk

Ultar revient nous hanter.

Créé en 2011 sous le nom de Deafknife en Sibérie, le groupe change d’identité après deux albums pour devenir celui que nous connaissons actuellement, et qui se rapproche de manière plus équivoque de l’univers d’H.P. Lovecraft. En 2022, Gleb Sysoev (chant, Grima, Second to Sun), Max Sysoev (guitare/claviers, Grima, Second to Sun), Pavel Dil (basse), Denis Susarev (guitare/claviers, live pour Grima) et Vlad (batterie, Solarfall, live pour Grima) annoncent la sortie d’At the Gates of Dusk, leur troisième album.

Midnight Walk and Reminiscence of Necromancy, le premier titre, nous enveloppe immédiatement dans ce mélange dissonant, agressif et mystérieux duquel s’échappent les hurlements viscéraux. L’ambiance mystique et lancinante crée un contraste intense avec la base rythmique massive, puis la mélancolie prendra peu à peu les rênes pour nous conduire à Evening Star et son approche assez Old School accompagnée de choeurs effrayants. L’ambiance pesante dévoile parfois des accents plus doux qui renforcent la déferlante permanente de rage et de noirceur tout en lui donnant des tonalités contrastées envoûtantes qui nous transportent jusqu’à Antiques et son introduction claire mais énergique. On retrouvera bien évidemment des passages saturés et les hurlements profonds sur ce titre brumeux et intrigant aux racines Prog, puis My Rope viendra nous écraser sous sa noirceur brute et ses riffs tranchants. Les leads s’intègrent parfaitement au son pesant et massif entrecoupé de quelques parties plus calmes qui prennent des tonalités désespérées avant de faire renaître la rage. Rats in the Wall débute avec quelques harmoniques mystérieuses avant que le nuage de noirceur ne vienne alourdir le son, usant d’un blast intransigeant et de riffs effrénés ainsi que de sonorités lointaines et planantes, mais la violence laisse à nouveau place à la quiétude, puis à Through the Golden Gates of Dawn et son introduction apaisante. Un chant clair nous montre la voie, rapidement rejoint par les hurlements pour nous faire naviguer dans cet océan de fureur, mais également dans quelques passages hypnotiques, dont ce passage majestueux à deux voix, puis Innsmouth annonce la fin de l’album avec une déferlante sombre. Le titre avait déjà été révélé par le groupe, mais il prend une toute autre ampleur quand on l’écoute après les six précédents en se laissant totalement submerger par les sonorités occultes et mystérieuses.

Ultar n’a jamais déçu, et ce n’est pas At the Gates of Dusk qui va changer cette habitude d’excellence que le groupe arbore depuis ses débuts. L’album nous engloutit littéralement sous un son massif et oppressant tout en laissant une grande liberté aux parties vocales.

95/100

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