Review 1599 : Omega Infinity – The Anticurrent

Omega Infinity remet le couvert.

Après un premier album massif en 2020, Tentakel P. (tous instruments, Enmerkar, Todtgelichter) et Xenoyr (chant, Antiqva, Ne Obliviscaris) continuent leur aventure avec Season of Mist pour la sortie de The Anticurrent, leur deuxième opus.

The Alpha, la première composition, nous expose immédiatement au mélange chaotique influencé par Death, Black et Doom Metal. Les hurlements terrifiants semblent venir de partout à la fois, laissant blast et claviers inquiétants alimenter cette ambiance oppressante et abyssale survolée par quelques pointes plus mélodieuses avant de se livrer à une quiétude troublée par les claviers, suivis par Creation, un titre sur lequel la rage abrasive écrase la douceur. A nouveau, les samples et les claviers offrent un climat pesant à la base agressive, que ce soit lorsque la rythmique nous piétine sauvagement ou lorsque la lenteur nous hypnotise avant de nous faire plonger dans les ténèbres pour rejoindre Iron Age et ses sonorités majestueuses sur lequel le groupe accueille Adrienne Cowan (Seven Spires, Avantasia) pour apporter une touche de douceur qui tranche avec la noirceur malsaine. La rage reprend bien évidemment le dessus en nous menant à Banish Us From Eden, un morceau dissonant et surprenant qui laisse un groove entraînant côtoyer des hurlements possédés et une ambiance étouffante. To The Stars renoue avec des influences Old School saturées et saccadées avant d’y intégrer des claviers entêtants et étrangement doux ainsi que des éléments ambiants assez expérimentaux qui contrastent à nouveau avec la violence avant de faire appel à Lindsay Schoolcraft (Antiqva, ex-Cradle of Filth) pour rythmer et tempérer le titre Death Rays, qui s’ancre dans des sonorités lancinantes ainsi qu’une dualité sonore intense. Le morceau se renforce imperceptiblement jusqu’à déchaîner les deux vocalistes avant que Voices From The End Of Time ne prenne la suite en compagnie d’András Nagy (Sear Bliss) pour donner à ce très long morceau un duo vocal surpuissant pendant que l’instrumentale traverse toutes les sphères de leur univers musical varié. On notera également un sample vocal vers le milieu, qui viendra briser la dynamique en dirigeant la composition vers quelque chose de plus aérien tout en restant très sombre.

András Nagy restera avec le groupe pour une reprise de l’un des titres de son groupe, Night Journey, auquel le duo ajoute sa touche étrange et inquiétante, tout en conservant évidemment la base de Black Metal Atmosphérique. L’expérience est intéressante, et elle confirme à nouveau l’unicité d’Omega Infinity avant que le groupe ne referme son album sur Ye Entrancemperium, une reprise d’Emperor, sur laquelle ils invitent Marta J Braun (Todtgelichter, Vyre) pour accentuer une fois de plus ce vortex vocal tout en respectant l’oeuvre originale.

L’une des forces d’Omega Infinity est bien évidemment son caractère unique et surprenant, que l’on retrouve sous différentes formes. Le groupe sait donner une touche inattendue à un son brut et lourd, qui fait de The Anticurrent un album riche et extrêmement diversifié.

90/100

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