Live Report : Deströyer 666 + Bodyfarm + Helleruin – Backstage By The Mill

Cela faisait un petit moment que je n’avais pas mis les pieds dans une salle de concert. Le temps de se reposer, de guérir du froid… mais comment résister à une invitation soudaine, qui plus est quand l’appel est fait par Deströyer 666, Bodyfarm et Helleruin ? Les trois groupes m’ont laissé une excellente impression sur leurs dernières sorties, ils sont réunis sur une même tournée au fameux O’Sullivans Backstage By The Mill… j’en suis !

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Le premier groupe à entrer en scène est Helleruin, et le moins que l’on puisse dire, c’est que le groupe ne perd pas de temps pour placer ses riffs sombres et malsains, menés par Carchost (chant), son vocaliste et leader totalement possédé. Si les musiciens n’hésitent pas à headbanguer ou à haranguer la fosse en jouant, c’est bel et bien vers le chanteur que les regards se tournent en permanence, car ses hurlements perçants et son jeu de scène énergique sont parfaits pour ce style agressif mais tout de même assez mélodieux, soutenu par des lumières aveuglantes qui inondent l’intégralité de la scène. Sur les retours au plus près des premiers rangs ou plus en retrait, le frontman nous offre un véritable spectacles pendant que les riffs saisissants s’enchaînent naturellement, à peine ponctués de quelques pauses pour laisser aux musiciens le temps de vérifier leur accordage, puis les ombres grimacent à nouveau, reprennent leur danse macabre et nous offrent une nouvelle rythmique sanglante. Le show passe extrêmement vite, et c’est avec Mijn ziel aan de duivel, pour laquelle le vocaliste retirera sa veste pour hurler torse nu, que le set s’achève, suivi par des remerciements et des acclamations amplement méritées.

Setlist: Faces of War – Invincible – No Light Shines Through – Hymn of Life and Death – None of Us – Mijn ziel aan de duivel

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La pression redescend lentement, accompagnées par les derniers mots du soundcheck de Bodyfarm, “we’re have six minutes left, you can take a shit”. Mais lorsque l’attente touche à sa fin, c’est un Death Metal épais et accrocheur qui vient faire remuer le crâne de toute l’assemblée. Sous les riffs tranchants de Bram Hilhorst et Alex Seegers (guitares), la base groovy et massive de Ralph de Boer (basse/chant) et David Schermann (batterie) fait des ravages, laissant parfois une place de choix à un chant rocailleux et imposant. Pendant que le bassiste vient se placer sur ses retours pour haranguer la fosse, les deux guitaristes n’hésitent pas à intervertir leurs places pour jouer leurs parties sous le nez des premiers rangs, pendant qu’au centre de la fosse, quelques excités moshent déjà sous ce Death Metal Old School de très bonne facture. “Thank you guys, are you ready for some Dutch Death Metal?” lâche le vocaliste avant que quelques colonnes de fumées ne viennent troubler les lumières épaisses, qui collent plutôt bien avec ces rythmiques grasses et motivées, parfois accompagnées de leads plus mélodieux. Le groupe prendra bien évidemment le temps d’annoncer les titres, en particulier ceux de leur tout nouvel album, sorti il y a quelques semaines, et qui passent extrêmement bien la barrière du live, mais également les deux derniers, The Dark Age et Slaves of War, qui bien que légèrement plus vieux, seront définitivement les deux plus fédérateurs, clôturant un set énergique et puissant de bout en bout sous les applaudissements.

Setlist: Torment – Dreadlord – The Wicked Red – Angelreaper – The Swamp – Woods of Dismay – The Dark Age – Slaves of War

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La fosse se remplit pendant l’installation des pieds de micro de Deströyer 666, ornés de crânes d’animaux. Lorsque les lumières s’éteignent, les hurlements de la fosse se font déjà entendre, et c’est avec un son entre Black, Thrash et Heavy burné que les musiciens feront remuer immédiatement l’assemblée. Très attendu, le groupe mené par K.K. Warslut (chant/guitare) mène son audience d’une main de maître, haranguant à peine tout en remuant en permanence et en alignant ses riffs sanglants, qui résonnent dans tout le Backstage. Les cris du frontman sont accompagnés par les choeurs de Felipe Plaza Kutzbach (basse) et Bez (guitare) sous les frappes de Kev Desecrator (batterie), et la fosse remue de plus en plus sous les riffs guerriers que le groupe développe, répandant le chaos dans la quasi-intégralité de la salle. Entre deux titres, le vocaliste tendra sa bouteille de whisky aux premiers rangs avant d’en prendre lui-même une bonne rasade, puis lâchera un “It’s great to be back, Paris!” avant que la bataille ne continue dans ces mêmes tonalités métalliques et agressives, mais le groupe sait également partir dans une ambiance beaucoup plus épique et mélancolique avec notamment I Am the Wargod (Ode to the Battle Slain) qui provient du deuxième album du groupe, mais également Trialed by Fire, une autre composition plus ancienne, que le groupe dédiera au regretté Selim Lemouchi. La fin de la setlist sera également marqué par deux des titres les plus emblématiques du combo, Lone Wolf Winter et Satanic Speed Metal, que les fans de la première heure savoureront tout autant que les nouveaux venus en moshant toujours plus violemment sous les riffs tranchants, avant d’acclamer les quatre musiciens.

Setlist: Never Surrender – Wildfire – A Breed Apart – Savage Rights – Guillotine – I Am Not Deceived – I Am the Wargod (Ode to the Battle Slain) – Sons of Perdition – Pitch Black Night – Trialed by Fire (dedicated to Selim Lemouchi) – Lone Wolf Winter – Satanic Speed Metal

La soirée s’achève au stand de merchandising entre deux discussions ou verres. Bien qu’évoluant dans trois styles très différents, les trois groupes ont fait forte impression ce soir. Entre le Black Metal brut et saisissant d’Helleruin, le Death Old School et massif de Bodyfarm et le Thrash sombre de Deströyer 666, tous ont assuré une performance de très haut niveau. Je remercie Garmonbozia Inc. pour avoir permis à cette date d’exister, mais également et surtout Wouter pour l’invitation !

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