Live Report : VV + Kælan Mikla – Trabendo

Bien qu’habitué aux shows les plus extrêmes, je me coupe de la violence ce soir pour revivre une partie de mon adolescence avec le seul show français, au Trabendo, de VV alias Ville Valo. Si ce nom vous dit quelque chose, c’est peut-être grâce à la sortie récente de son album Neon Noir, ou tout simplement car l’homme est connu pour avoir été chanteur de la formation Finlandaise de Rock/Metal Gothique HIM ! Pour l’accompagner, c’est le trio Islandais Kælan Mikla qui a été choisi, ce sera donc l’occasion pour moi de les découvrir.

L’entrée se fait avec une hâte non dissimulée pour l’intégralité des fans, dont certains sont même venus de loin, et nous prenons place dans le pit photo, constatant finalement un retard par rapport à l’horaire annoncé.

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Après une longue attente, les trois membres de Kaelan Mikla prennent place devant nous, vêtues d’une robe et de maquillage sombre. Sous des lumières assez peu présentes et mystérieuses, le trio débute un mélange de Post-Punk et de Darkwave mené par le chant envoûtant de Laufey Soffía (chant), la basse saccadée de Margrét Rósa (basse) et les claviers planants de Sólveig Matthildur (claviers), créant un son étrange mais fascinant qui captive peu à peu l’assemblée. Des sonorités Industrial froides se glissent dans le son parfois inquiétant et parfois majestueux, révélant des influences étranges et diversifiées, qui s’interrompent à peine entre deux morceaux, laissant à la vocaliste le temps de placer un rapide “Thank you” à notre attention avant de reprendre le rituel. Car oui, au fur et à mesure du show, les lumières se feront plus présentes, créant parfois un tableau à la limite de l’irréel pour accompagner le son des trois jeunes femmes qui n’hésitent pas à placer des beats motivants voir même des choeurs hurlés terrifiants sur Sólstöður. Leur temps de jeu touche rapidement à sa fin, et c’est après un dernier morceau à l’intensité croissante que les trois musiciennes viennent saluer le public avant de repartir de scène.

Setlist: Kalt – Sírenur – Næturblóm – Ándvaka – Sólstöður – Hvítir Sandar

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La scène est dégagée, arborant dorénavant les couleurs de VV et de son Heartagram jusqu’au pied de micro. L’attente se fait sentir dans la fosse, qui chantonne déjà pour appeler les musiciens. Les lumières s’éteignent, puis le double V à l’arrière s’illumine, suivi du Heartagram complet, ainsi que l’entrée en scène des musiciens qui attrapent leurs instruments respectifs. Lorsque Ville Valo (chant) entre, la foule est déjà conquise, acclamant le musicien avec leurs hurlements stridents insupportables, mais ils ne dureront pas car le premier titre démarre presque instantanément, une fois le pied de micro poussé par l’homme, dont la simple présence hypnotise immédiatement l’intégralité de l’assemblée. Mais sa prestance n’est pas la seule responsable de l’hystérie, car sa voix incroyablement claire et maîtrisée, reprise en choeur par les premiers rangs, est toute aussi impressionnante, passant de la douceur à l’intensité avec une facilité déconcertante, que ce soit sur les titres de son récent album solo, ou les morceaux sortis il y a des années sous le nom de HIM. Sans un mot entre deux titres, la setlist habilement répartie entre nouveaux morceaux et hits de HIM défile, faisant chanter les fans et remonter les souvenirs d’il y a dix ans ou plus, pendant que le vocaliste tient son assemblée dans le creux de sa main. A ses côtés, les musiciens qui étaient dans un premier temps cachés dans l’ombre se mettent finalement plus en avant, comme lors des solos en jetant des regards complices au vocaliste qui leur rend. On remarquera tout de même que malgré qu’il se retourne souvent saisir son mouchoir, Ville reste toujours motivé et très en forme vocalement parlant, n’hésitant pas à pousser sur sa voix sur certaines parties finales, comme sur l’incroyable Buried Alive By Love, qui transcendera le Trabendo en un rien de temps.

On remarque également à quel point chaque titre est fédérateur, quand le vocaliste s’arrête parfois de chanter et que les fans continuent comme si de rien n’était, et ce sur l’intégralité du show. Pour ma part, Wings of a Butterfly et Join Me in Death restent deux des points culminants de ce show, suivis par la lancinante When Love and Death Embrace où la foule remplace les briquets par les lumières de téléphone, et c’est après ce morceau que Ville lâchera un “Thank you” avant de quitter la scène, en compagnie de ses musiciens. Pour combien de temps ? Quelques minutes à peine, puisque la virulente Soul on Fire fera reparaître le groupe au complet, nous offrant quelques titres supplémentaires, comme Salute the Sanguine ou la mythique Poison Girl, suivie par un discours du vocaliste, qui nous remercie de notre présence et d’avoir aussi bien accueilli son retour. Après une présentation des musiciens en règle, Saturnine Saturnalia viendra refermer un show maîtrisé de bout en bout, applaudi comme il se doit par une salle remplie.

Setlist: Zener Solitaire (sur bande) – Echolocate Your Love – The Funeral of Hearts – Neon Noir – Right Here in My Arms – Loveletting – Buried Alive by Love – In Trenodia – Wings of a Butterfly – Heartful of Ghosts – Join Me in Death – The Foreverlost – The Kiss of Dawn – Run Away From the Sun – When Love and Death Embrace
Rappel: Soul on Fire – Salute the Sanguine – Poison Girl – Saturnine Saturnalia

Le stand de merchandising, malgré les prix, se fait prendre d’assaut par des fans encore sous l’émotion du show. Si le maître de cérémonie Ville Valo a su tenir en haleine une salle comble et déjà conquise par sa simple présence, mais qui l’était encore plus par sa voix parfaitement gérée, Kælan Mikla en aura intrigué plus d’un grâce à son mélange étrange en envoûtant. Je remercie vivement Olivier de Replica Promotion ainsi que toute l’équipe de Veryshow pour ce concert unique et qui m’a fait remonter le temps avec une justesse remarquable.

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