Review 1635 : Marianas Rest – Auer

Marianas Rest a dix ans.

Créé en 2013 en Finlande, le groupe mené par Jaakko Mäntymaa (chant), Aapo Koivisto (claviers, Omnium Gatherum), Harri Sunila (guitare), Nico Mänttäri (guitare), Nico Heininen (batterie) et Niko Lindman (basse) célèbre cet anniversaire avec la sortie de Auer, leur quatrième album, chez Napalm Records.

L’album débute dans la douceur avec Auer, le titre éponyme, qui laisse des mélodies mélancoliques accompagner une voix jusqu’à l’explosion déchirante qui accueille les hurlements et la saturation. Lenteur et lourdeur se mêlent pendant que le vocaliste se déchaîne, offrant une prestation viscérale qui tranche avec la quiétude de la rythmique nous menant à Diseased et son sample introductif empli de tristesse. Les claviers accompagnent la progression jusqu’à ce que les riffs lancinants ne viennent nous envoûter, laissant la basse ronflante nous écraser pendant que les harmoniques ne nous émerveillent, préparant l’arrivée du chant avant de progresser main dans la main. La rythmique deviendra plus sombre, mais également beaucoup plus lourde, surtout au niveau du chant, avant de nous autoriser un moment de répit, suivi par Light Reveals Our Wounds et ses tonalités aériennes beaucoup plus douces. Le contraste viendra également du chant, passant de quelques mots à des cris massifs, qui collent tous deux parfaitement à ces lentes vagues de sons tristes et parfois dissonants avant que White Cradle ne vienne nous bercer avec des mélodies entêtantes et toujours très maussades. Tout comme les claviers majestueux, les riffs sauront cesser pour laisser un son minimaliste nous dévoiler le chant en nous menant à cette explosion finale intense avant que The Ground Still Burns ne nous étouffe avec sa froideur contagieuse. Le titre est assez court, mais les leads et les hurlements résonnent en coeur tout en s’insinuant dans notre esprit avant que Fear Travels Fast ne prenne sa place, laissant la rythmique flotter autour de nous. Une fois de plus, les claviers ont une place assez importante dans ce titre qui semble s’assombrir imperceptiblement tout en devenant inquiétant avant ce dernier hurlement déchirant, laissant finalement The Hanging Blade dévoiler des tonalités beaucoup plus brutes et tranchantes. La composition est longue, et elle permet au groupe de tisser ses riffs mélancoliques autour d’une pause centrale progressive et apaisante peuplée de quelques cris fantomatiques, rendant l’éruption encore plus saisissante et douloureuse avant d’accueillir Aaron Stainthorpe (My Dying Bride) pour donner à Sirens, le dernier titre, une touche Gothique chantante et unique qui précède à merveille le torrent de mélancolie viscérale que le groupe déverse une dernière fois avant de céder au silence.

Avec son précédent album, Marianas Rest avait frappé fort, s’annonçant comme l’une des étoiles montantes du Doom/Death Mélodique. Avec Auer, le groupe confirme cette impression, laissant la douceur côtoyer des sonorités profondes et intenses. J’ai hâte de pouvoir confirmer cette sensation sur scène.

95/100

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