Review 1748 : Minas Morgul – Nebelung

Minas Morgul est toujours debout.

Après plus de vingt-cinq ans d’existence, le groupe Allemand mené par Berserk (batterie) et Saule (guitare), complété par Alboîn (basse/claviers, Eïs, ex-Enid…) et Stef (chant, ex-Jörmungand, live pour Finsterforst) annonce la sortie de Nebelung, son huitième album, chez Trollzorn Records.

Beginn, le premier morceau, place lentement les bases des influences Pagan du groupe qui deviennent de plus en plus mélancoliques avant de laisser Nebelung faire intervenir les racines Black Metal tranchantes et agressives. Les parties vocales se joignent à la vague de noirceur saisissante et parfois lancinante pour lui donner des tonalités épiques, en particulier sur ce final où cris et chant clair cohabitent en nous menant à Trümmer, une composition plus longue et plus pesante au premier abord. Le groupe ne tardera pas à donner aux leads dissonants quelques éléments plus bruts et agressif tout en conservant l’approche aérienne pour exploiter au maximum le contraste avant de le faire s’enflammer pour finalement laisser Ritual utiliser les sonorités les plus Old School. Un sample angoissant viendra briser la rage sombre avant de la faire revivre, mené par les hurlements sauvages, mais le groupe conservera toutefois une place pour quelques choeurs entêtants avant un final accrocheur, suivi par Inter Stellas et ses mélodies aériennes, encadrées par des vagues de noirceur viscérales et intenses. L’atmosphère reste tout aussi pesante avec ces claviers majestueux, renforçant à la fois les parties les plus douces comme les plus massives tout comme sur Morast qui nous emportera sans mal dans sa charge aux influences guerrières imposantes, qui ne ralentit que pour nous étouffer avec ses harmoniques nuageuses. A nouveau, les leads offrent des sonorités perçantes qui s’adaptent parfaitement à la rythmique énergique avant de se briser sur Wolfskind et son sample introductif qui nous autorise brièvement à respirer avant de laisser la rythmique nous emporter dans son torrent de sonorités aussi brumeuses qu’accrocheuses. Aufbruch prend la suite avec une douce introduction en son clair, mais la saturation refera surface en proposant des sonorités motivantes et des parties de chant solides qui deviendront fédératrices sur le refrain, puis Lethargie viendra développer des tonalités aussi pesantes que désespérées pour clore l’album avec une touche mélodieuse angoissante et oppressante qui enfermera notre esprit jusqu’au dernier moment.

Le son de Minas Morgul évolue, mais il reste fidèle à ses racines Pagan Old School, intégrant parfois sur Nebelung des mélodies pesantes qui collent tout de même à l’approche épique du groupe. A réserver aux amateurs des arts sombres.

85/100

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