Review 1752 : Sleep Token – Take Me Back to Eden

Il est temps de découvrir Sleep Token.

Créé à Londres en 2016, le collectif masqué composé des musiciens connus sous les pseudonymes Vessel1 et Vessel2, qui composent les titres, ainsi que de Vessel3 et Vessel4, sort son premier EP la même année, suivi par un second l’année suivante ainsi que d’une signature chez Spinefarm Records pour la sortie de son premier et deuxième album, respectivement en 2019 et 2021. En 2023, le groupe annonce la sortie de Take Me Back to Eden, son troisième opus.

Généralement associé à une approche moderne du Metalcore, chose que je croyais également en commençant à écouter cet album, je me suis rendu compte que le groupe pouvait tout faire, mais assurément pas du Metalcore. Avec Chokehold, le premier titre, on sent une sorte de Post-Metal Progressif rencontrer des sonorités Electro et la lourdeur d’une saturation violente, mais également ce chant à la limite du Blues/Jazz plaintif. Et aussi étrange que cela peut paraître sur le papier, ça fonctionne ! Les éléments se lient facilement et nous transportent jusqu’à The Summoning qui développe un contraste encore plus marquant entre patterns Pop, riffs imposants, leads aériens, cris, chant clair… Le morceau proposera également un break surprenant avant un final entêtant, puis les sonorités apaisantes referont surface avec Granite, qui révélera finalement un son majestueux avant de placer les guitares massives. Aqua Regia m’a sincèrement fait penser à l’approche du Gospel, autant dans la voix principale que dans les choeurs et le piano, puis Vore renoue avec la noirceur et l’agressivité brute. Les hurlements viscéraux sont aussi puissants qu’impressionnants, et ils seront tout aussi habilement remplacés par la douceur tout en refaisant parfois surface, puis Ascensionism placera des tonalités Trap qui… eh bien qui s’intègrent étrangement bien à l’univers. On retrouvera tout de même un break saturé, puis la mélancolie s’installe sur Are You Really Okay?, une sorte de balade apaisante où le groupe reste dans la simplicité pour créer ses mélodies. The Apparition marquera le retour des beats Hip-Hop, mais aussi des riffs lourds qui viendront enflammer le son avant de le laisser s’éteindre progressivement, puis le groupe retrouve ses sonorités ouvertement Pop sur DYWTYLM, une composition qui n’hésite pas à placer les samples les plus clichés du genre. Le piano mélodieux et maussade reviendra sur Rain, un titre qui joue sur les contrastes des influences du groupe jusqu’au dernier moment, puis Take Me Back To Eden, le titre éponyme, viendra nous envoûter avec des sonorités hypnotiques tout en jouant sur cette alternance d’ambiance avant de nous piétiner grâce à ce final apocalyptique emprunté au Djent, suivi par Euclid, qui referme l’album avec douceur, mais aussi quelques passages plus énergiques et entrainants.

Je ne sais toujours pas quoi penser de Sleep Token. L’univers du groupe est incroyablement riche, c’est un fait, mais il fait de Take Me Back To Eden un album aussi varié et surprenant qu’inattendu et saccadé, faisant cohabiter des styles qui ne sont habituellement pas voués à se mélanger.

75/100

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