Review 1772 : Tsjuder – Helvegr

Tsjuder fête ses trente années de blasphème.

Créé à la base sous le nom d’Ichor en 1993, le groupe mené par Nag (basse/chant, Krypt) et Draugluin (guitare/chant, Tyrann), complété par Frederick Melander (basse, Dampf, ex-Bathory) et Jon « The Charn » Rice (batterie, Uncle Acid and the Deadbeats, ex-Job for a Cowboy…) en live, sort Helvegr, son sixième album en 2023 chez Season of Mist.

Le groupe attaque sans attendre avec Iron Beast, une composition très brute aux riffs tranchants, qui accueillent quelques parties vocales tout aussi agressives. L’approche sauvage du groupe m’avait manqué, et ses riffs sans compromis sont toujours aussi efficaces, s’apaisant à peine avec le break inquiétant qui nous mène à la dernière vague de rage, suivie par Prestehammeren et son introduction malsaine complétée par un son pesant qui va finalement accélérer. La rythmique acérée se marie parfaitement à l’approche martiale et directe du groupe tout en réservant une bonne place au chant dans le mix abrasif avant de laisser Sutr nous offrir une introduction plus apaisante mais toujours glaciale. Les racines Norvégiennes intransigeantes reprennent possession de la rythmique pour lui donner des sonorités imposantes tout en restant extrêmement agressives et entêtantes, puis Gamle-Erik revient sur l’approche sauvage du Black Metal avec des sonorités Old School furieuses qui alimentent à la fois le blast frénétique tout comme les riffs et les parties vocales déchaînées. Chaos Fiend ne nous laisse littéralement qu’une seconde avant de nous tirer une salve de riffs en plein visage, autorisant à peine quelques éléments plus aériens à s’intégrer à la charge pour temporiser la déferlante, alors que Gods of Black Blood lui redonnera vie tout en s’appuyant sur quelques sonorités sombres et inquiétantes en arrière plan. Le final glacial propose également des choeurs intenses avant de laisser Helvegr, le long titre éponyme, développer une mélodie mélancolique qui nous mène aux riffs lancinants et dissonants surmontés de hurlements viscéraux, mais également une longue partie lead plus vive avant une partie accrocheuse, suivie par les crépitements d’un feu, puis par Faenskap og Død qui renoue avec les influences les plus agressives. Blast et riffs rapides se répondent entre deux grognements, mais le titre reste assez court, tout comme Hvit Død, la dernière composition, qui referme l’album avec un son froid, lancinant et relativement mélodieux sans que le chant n’entre en jeu.

Tsjuder n’a pas perdu la main, proposant sur Helvegr un son sombre, direct et sans compromis qui nous agresse en permanence. Leurs racines norvégiennes sont exploitées à la perfection pour faire de cet album un véritable joyau brut.

95/100

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