Review 1787 : Fen – Monuments to Absence

Fen continue son voyage.

Créé en 2006 en Angleterre par Grungyn (basse/chant, Crozier, Lost Legion, ex-Skaldic Curse…) et The Watcher (guitare/chant, Fellwarden, Lost Legion, ex-Pantheïst, ex-Skaldic Curse…), le groupe désormais accompagné par JG (batterie, Craven Idol, Crom Dubh, ex-Aeternum…) continue sa collaboration avec Prophecy Productions pour la sortie de Monuments to Absence, son septième album.

Dès ses premiers instants, Scouring Ignorance nous enveloppe avec une vague de noirceur cinglante et étouffante, complétée par des hurlements viscéraux, mais aussi par une touche mélodieuse envoûtante qui développe le contraste avec les éléments les plus agressifs. On retrouvera également quelques choeurs plus doux et un break brumeux qui fera renaître le son lancinant, nous menant à Monuments to Absence et à son introduction dissonante qui ne manquera pas d’accueillir blast et voix apaisantes. La fureur ne tardera pas à s’enflammer pour donner vie aux tonalités plaintives plus sombres et glaciales, mais elle saura également ralentir pour créer une ambiance pesante avant d’exploser à nouveau jusqu’à ce final planant, avant que Thrall ne construise ses harmoniques inquiétantes. Le chant viendra apporter une part de violence à une rythmique relativement calme ancrée dans des sonorités Pagan, mais le groupe fera accélérer ses riffs avant de les laisser ralentir à nouveau jusqu’à ce que To Silence and Abyss we Reach ne dévoile des racines Old School déchirantes. L’approche très brute sera nuancée par des leads aériens intenses et les différentes voix, combinées aux riffs saccadés avant de reprendre à pleine vitesse pour nous conduire à Truth is Futility et ses touches vaporeuses empruntées au Shoegaze, qui seront rapidement renforcées par la saturation abrasive et les hurlements. Quelques larsens viendront troubler le break central avant de laisser la rythmique lentement revenir à la vie, puis de nous emporter jusqu’à Eschaton’s Gift et ses patterns entêtants. Les vagues saccadées laisseront place à un océan de noirceur surmonté de voix mystiques mystérieuses et imposantes, puis le groupe nous autorise un court moment de répit avant que Wracked ne nous emporte grâce à des riffs motivants au sein desquels les parties vocales se relaient pour créer une chorale complémentaire et diversifiée. Le final effréné et intense s’éteindra finalement pour laisser All is Lost conclure ce chapitre, tout d’abord avec une douce mais angoissante mélodie, puis avec toute la puissance d’un Black Metal lancinant qui reste assez lent avant d’adopter des éléments plus vifs, témoignant à nouveau de sa richesse.

Chaque album de Fen est unique et développe sa propre atmosphère. Monuments to Absence vous donne l’occasion de laisser votre esprit vagabonder pendant plus d’une heure entre énergie brute et mélancolie glaciale, tout en restant ancré dans cette intensité caractéristique.

95/100

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