Review 1789 : Eternity – Mundicide

Eternity ne s’arrête plus.

Créé en Norvège en 2003 par le multi-instrumentiste Evighet (guitare/chant), accompagné par le guitariste J. Röe, le bassiste V. Fineidet et le batteur T. Ødegaard, le groupe continue sa collaboration avec Soulseller Records pour la sortie de Mundicide, son troisième album.

Journey Towards the Darkside, le premier morceau, propose un son ancré dans ses influences Black Metal accompagné par de légères orchestrations pesantes, complétées par des patterns entêtants et une voix rauque. L’approche reste relativement brute tout comme sur Under the Gaze of the King et ses mélodies lancinantes qui conserve les accélérations ravageuses qui empruntent aux racines Old School glaciales, laissant les riffs nous mener à Mundicide, le titre éponyme, qui semble de loin le plus pessimiste et la plus déchirante. La rythmique effrénée permet l’apparition de parties vocales brumeuses avant de devenir encore plus accablante et de cesser, autorisant Hymn à proposer des tonalités plus aériennes. La double pédale trouvera tout de même son chemin dans cette vague entêtante de sonorités mystérieuses parfois accompagnées par des choeurs mystiques qui deviennent progressivement blasphématoires. Gunmetal Sky repart dans les tonalités agressives et énergiques en empruntant aux racines Punk vives, mais la dissonance fait également partie de cette vague de rage, suivie par la beaucoup plus calme et planante Pest! Frykten i den andres øye, qui n’aura aucun mal à refroidir l’atmosphère, malgré sa batterie massive. Le titre reste assez rythmé, alternant parties mélancoliques avec des accélérations épiques, et il s’apaisera à nouveau pour laisser la courte O Discordia nous replacer dans cette ambiance martiale grâce à des éléments saccadés beaucoup plus virulents. L’album se referme avec The Seventh Seal, la plus longue des compositions, qui nous envoûtera pendant dix minutes en alternant riffs hypnotiques, leads perçants et cris rocailleux avant un break étouffant à partir duquel le son redevient beaucoup plus planant, avant de s’éteindre complètement.

Nous n’avons eu que quatre années à patienter pour qu’Eternity ne nous offre un nouvel opus, et cette attente relativement raisonnable a été récompensée par un Mundicide glacial, pessimiste et entêtant qui ne livrera pas ses secrets si facilement.

85/100

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