Review 1812 : Eave – Fervor

Eave s’exprime à nouveau.

Créé en 2016 aux Etats-Unis par Brian Tenison (basse/chant), Caleb Porter (batterie) et Ian Stoller (guitare), le groupe accueillera en 2019 Gabriel Shara (guitare/chant) après une démo, un album, un split avec Galare et un EP. La sortie de Fervor, leur troisième album, est annoncée pour 2023 chez Bindrune Recordings.

Le groupe va tout d’abord nous envoûter avec des sonorités mystérieuses sur Past Pulses avant de laisser saturation et tempo élevé nous clouer au sol, tout en accueillant les hurlements glaciaux. Le son se laisse soudainement mourir avant de se relever lentement pour rendre son dernier souffle, permettant à Chance is a Spectre ne nous offrir sa fureur effrénée entrecoupée de passages oppressants où les sons lancinants rencontrent des cris torturés. Les riffs s’enflamment régulièrement, dévoilant des ouragans chaotiques irréguliers avant que la mélancolie ne nous mène à Mirroring et à sa dissonance brumeuse enracinée dans une quiétude parfois troublée par des influences plus agressives. Le morceau reste relativement planant, et il laissera sa place à Stale Ash et à ses quelques vagues furieuses qui viennent rythmer le flot apaisant de sonorités aériennes, créant ainsi un contraste naturel qui nous enveloppe dans son voile de noirceur. On remarquera une approche assez similaire sur Bending the Light où les deux voix se relaient pour donner vie à la terreur pendant que la partie instrumentale laisse notre esprit vagabonder entre ses différentes phases de virulence ou de quiétude, puis Shards adopte des sonorités Old School plus agressives sans négliger les quelques moments de calme inquiétants. L’album se referme avec Into Perdition, une composition qui reste infusée de cette dualité sombre et viscérale déversée par les quatre musiciens, complétée par des hurlements désespérés et lointain, qui nous offriront tout de même des parties intenses et relativement mélodieuses.

Entre ses riffs effrénés et ses moments de calme inquiétants, Eave nous offre des sonorités planantes et intenses, couplées à des parties vocales brumeuses et terrifiantes qui font de Fervor un hymne à la dépression et à la noirceur.

80/100

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