Review 1925 : Afterbirth – In But Not Of

Afterbirth frappe pour la troisième fois.

Créé en 1993, mais rapidement arrêté après deux démos, le projet renaît en 2013 avec une compilation, puis commence à créer de nouveaux titres. En 2023, Cody Drasser (guitare), David Case (basse, Helmet), Keith Harris (batterie) et Will Smith (chant, Buckshot Facelift, ex-Artificial Brain) annoncent la sortie de leur troisième album, In But Not Of chez Willowtip Records.

Le groupe a également fait appel à Colin Marston (Behold the Arctopus, Krallice, Gorguts…) pour les claviers, ainsi qu’à Cory Monster (Thætas, Aberrated, Kevorkianesque) et John Collett (Nightmarer) pour le chant.

Dès Tightening The Screws, le premier titre, le groupe affiche une brutalité dissonante qui se traduit par des patterns agressifs mais complexes, qui rend ce court titre très efficace, tout comme Devils With Dead Eyes qui place des influences Old School sous des parties vocales sauvages. Le mélange va assurément surprendre, que ce soit au niveau du contraste entre les deux parties ou avec ce break pachydermique, puis c’est avec Vomit On Humanity que le groupe continue de laisser libre cours à son imagination pour asséner ses riffs étranges aux mélodies inattendues. Les racines Prog s’intègrent relativement bien à la déferlante de violence qui va continuer sur Autoerotic Amputation et ses harmoniques perçantes qui sortent d’une base épaisse avant de revenir dans la brutalité pure doublée de guitares criardes avec Vivisected Psychopomp. Les passages groovy vont laisser place à des claviers planants sur Hovering Human Head Drones, où les musiciens jouent un Prog rythmé avant que le Brutal Death ne refasse son apparition, puis ce sont des éléments de Post-Rock qui apparaissent sur In But Not Of, le titre éponyme, avant d’être nuancés par une batterie dévastatrice et d’accélérer. Le chant mettra un moment avant de revenir, mais il nous accompagnera jusqu’à Angels Feast On Flies, une composition relativement épique, lourde et accrocheuse, laissant même quelques sonorités plus lumineuses intégrer les vagues de férocité qui nous mènent à Time Enough Tomorrow et à son introduction mystérieuse aux accents cosmiques. Le groupe ajoutera quelques nuances supplémentaires, mais l’interlude reste entêtant et régulier sans être étouffant, alors que Death Invents Itself va renouer avec l’agressivité sophistiquée pour faire de la courte composition un espace de déferlement de rage, tout comme Succumb To Life, le dernier morceau, où la dissonance côtoie habilement les riffs accrocheurs jusqu’à la fin.

Si Afterbirth semble à première vue jouer la carte de la complexité déroutante, on se rend compte qu’In But Not Of reste cohérent dans sa différence. L’album est complexe à appréhender, mais il sait tout de même révéler son potentiel au fil du temps.

75/100

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