Review 1940 : Wayfarer – American Gothic

Wayfarer explore de nouveaux territoires.

Trois années après son précédent album, le groupe américain composé de Shane McCarthy (guitare, Lykotonon), Isaac Faulk (batterie, Blood Incantation, Lykotonon, Stoic Dissention ex-Centimani), Jamie Hansen (basse/chant, Lykotonon, ex-Centimani) et Joey Truscelli (guitare, ex-Kitezh) dévoile American Gothic, son cinquième album, chez Century Media Records et Profound Lore Records.

L’album débute sur les sonorités mélancoliques tout droit venues des plaines désertiques américaines de The Thousand Tombs of Western Promise, avant de laisser les racines Black Metal ancrer la composition dans une dynamique plus sombre. Les hurlements apparaissent également au milieu de la rythmique dissonante et lancinante que le groupe viendra dynamiser avec une double pédale massive, qui crée un contraste intrigant avec les leads entêtants et les passages les plus calmes mais qui sert à merveille les vagues de fureur que l’on retrouve également sur la longue The Cattle Thief, une composition à l’atmosphère relativement pesante où les parties vocales intenses rencontrent des harmoniques cinglantes sous des explosions virulentes. Le break majestueux nous permet à peine de souffler avant que la nouvelle déferlante ne nous étouffe à son tour, suivi par un final légèrement plus planant qui rejoint aisément Reaper on the Oilfields et ses touches aériennes complétées de chant qui agiront comme un interlude reposant tout en restant dans l’univers du groupe. To Enter My House Justified renoue avec les tonalités abrasives et le chant saturé avant de nous ensevelir sous sa noirceur, que le groupe va tout de même nuancer avec des claviers et des mélodies enivrantes, laissant le flot de violence nous mener à A High Plains Eulogy, qui se dévoile progressivement et qui nous hypnotise également. Les riffs et leurs différents effets rendent le court titre extrêmement rapide et obsédant, tout comme les sonorités étranges de 1934 qui nous sortent à peine de la torpeur avant de nous y replonger grâce à Black Plumes over God’s Country qui nous fait voyager entre ses sombres éruptions et ses parties plus apaisantes. Le mélange fonctionne à merveille, tirant le meilleur de chacun des univers opposés pour les fusionner et les rendre complémentaires avant de laisser un long solo nous mener au final, puis au sample vocal avant que False Constellation ne prenne immédiatement la suite tout en ajoutant ses touches de clavier intrigantes typiques des westerns, alors que les différentes voix hantent la rythmique, la rendant toujours aussi fascinante.

American Gothic n’est pas qu’une simple suite pour Wayfarer. Leur précédent album laissait déjà des touches Western inhabituelles peupler une base de Black Metal Atmosphérique, et c’est avec cet opus que le groupe parvient à les sublimer, et à leur autoriser une place plus importante.

95/100

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