Live Report : Jours Pâles + Lunar Tombfields + Pyromancer – Le Klub

Les jours raccourcissent, la grisaille est installée dans le pays… comment rêver un meilleur moment pour laisser Jours Pâles prendre la route ? Les deux albums du groupe figurent dans mon top de leur année de sortie respective, et Lunar Tombfields, groupe qui les accompagnent sur la route, suit le même chemin. L’ouverture de la soirée sera assurée par Pyromancer, jeune formation francilienne encore inconnue de mes esgourdes. Le lieu de l’opération dépression ? Le Klub.

Je tiens à souligner la multiplicité des shows en ce dernier lundi d’octobre, qui n’a pas rendu le choix facile pour beaucoup d’entre nous.

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Le premier groupe à entrer en scène est Pyromancer, un trio francilien qui officie dans le Speed Metal, et qui ne va pas perdre une seule seconde pour nous le montrer ! Alex Pyromanzër (batterie/chant) tabasse ses fûts, Fastkiller (guitare) saute en jouant, décrochant même sa sangle de guitare, et Sacha Witchburner (basse/chant) massacre ses cordes, laissant l’énergie brute déferler sur une fosse encore timide, mais qui va rapidement se prêter au jeu du trio, qui enchaîne les titres avec énergie. On ne voit pas grand chose, mais à peine quelques secondes pour vérifier leur accordage, et les musiciens repartent à l’assaut, laissant leurs riffs tranchants sévir pendant que les nuques se délient, en particulier après que le batteur ait annoncé “La prochaine elle parle de dinosaures parce qu’on est des gros geeks !”. On notera également une reprise de Toxic Holocaust toute aussi vive que l’originale, servie par les trois musiciens qui hurlent à tour de rôle, puis leur show s’achèvera avec un dernier morceau efficace, suivi par des applaudissements mérités.

Setlist: Evil Biker – Hellfire Bastards of Rock’n’Roll – Mud of the Dead – Jurassic Cult – Vomit out the Blasphemy – War is Hell (Toxic Holocaust cover) – Le Baptême du Feu

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Changement d’ambiance avec le Black Metal hypnotique de Lunar Tombfields, servi par quatre musiciens au visage maculé de traces sombres. Menés par M. (guitare/chant), le combo ne perdra pas un seul instant pour déverser son art sombre, parfois mélancolique et surtout très intense sur la fosse, qui s’est légèrement remplie. Aux côtés du vocaliste, Äzh (batterie), Rx (guitare) et Atheus (basse) se démènent pour offrir une rythmique constante, servant de base ténébreuse aux hurlements viscéraux du vocaliste, totalement possédé, qui ne se gêne pas pour headbanguer avec ses camarades sur les passages instrumentaux. Les morceaux s’enchaînent sans un mot, laissant la froideur de la cave accompagner les quelques samples qui délimitent les titres ainsi que la fumée nous envahir peu à peu et c’est avec un naturel impressionnant que les musiciens nous emportent à nouveau dans leur torrent des mélodies sombres. On notera quelques passages plus aériens dans les morceaux, rythmant le set de leurs touches planantes, voire même morose, avant que la rage ne refasse doucement surface, assurant au groupe un final acclamé.

Setlist: An Elegy to the Fog Dancer (intro) – Solar Charioteer – Représailles – As Iron Calls, So Pile the Dreams – The Amber Herd – Le Chant des Tombes

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C’est avec Jours Pâles que la soirée continue, laissant les cinq musiciens se préparer lors de l’intro, qui sera rapidement écourtée pour laisser place à la puissance brute du premier titre. Au centre, Spellbound (chant) ne tient pas en place, hurlant pendant que Stéphane (guitare), Alexis (guitare), Alex (basse) et Romain (batterie) lui assurent une base parfaite, aussi accrocheuse et saccadée que sur album. Pour moi qui ait écouté les morceaux via différents support, c’est un véritable bonheur que de les entendre à présent prendre vie grâce aux soubresauts de fureur du vocaliste, qui est également possédé pendant que les musiciens, malheureusement confinés par la petitesse de la scène, headbanguent calmement. Entre les morceaux, le groupe remercie rapidement un public visiblement avide de son, qui n’hésite pas à hurler les paroles dès que la musique reprend, toujours aussi torturée et sombre, faisant dans la setlist la part belle à Eclosion, premier album du combo. Et malheureusement, le set file à toute allure, et c’est avec la déchirante Jour de pluie, jour de fête que le show s’achève en grande pompe, provoquant même quelques crises de headbang avant la traditionnelle ovation que le groupe a largement méritée.

Setlist: C2H6O – Illunés – Le Chant Du Cygne – Ma Dysthymie, Sa Vastitude – Dose (S) – Éclosion – Aux Confins Du Silence – Suivant l’Astre – Des Jours à Rallonge – Jour de pluie, jour de fête

“C’était vachement bien” me dit-on alors que la pression redescend peu à peu. La salle se vide rapidement, laissant l’humidité ambiante accompagner nos pas, et le moins que l’on puisse dire, c’est que la date valait le détour. L’énergie pure de Pyromancer, l’ambiance oppressante de Lunar Tombfields et la fureur viscérale de Jours Pâles n’ont eu aucun mal à convaincre les présents, et c’est le sourire aux lèvres que nous regagnons nos pénates ! Merci à Simon d’Eclosion Booking pour la date, ainsi que l’invitation !

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