Review 1980 : Serpents Oath – Revelation

Troisième acte pour Serpents Oath.

Créé en Belgique en 2020 par Tes Re Oth (chant, Insanity Reigns Supreme), Daenum (guitare) et Draghul (batterie), le groupe sort son premier album la même année. Baelus (guitare, Nyrak) et Mørkald (basse) rejoignent leurs rangs pendant la création du deuxième album, puis les musiciens signent en 2023 chez Odium Records pour présenter Revelation, leur troisième création.

L’artwork est une fois de plus signé par l’artiste mexicain Néstor Ávalos (Bloodbath, Churchburn, Drudensang, Eleine, Mercyless, Nervochaos…).

Invocatio Genesis nous plonge immédiatement dans l’ambiance ritualistique, qui sera brisée par la puissance brute de Blood Covenant, un titre martial aux leads glaciaux qui se mêlent naturellement aux vociférations possédées. Les racines sombres et malsaines du groupe nous autorisent quelques passages plus lents et contemplatifs, laissant la dissonance nous mener à la prochaine vague de rage avant que Gateways To Tiamat ne laisse ses sonorités occultes envahir l’atmosphère, la rendant aussi pesante qu’agressive. La rythmique solide assure aux mélodies tranchantes une base ravageuse constante, que ce soit dans les passages les plus rapides ou lancinants, puis c’est Purification Through Fire qui viendra frapper de plein fouet avec une introduction effrénée. Les influences Old School sont très présentes sur ce morceau, qui n’hésite pas à placer des parties accrocheuses avant de charger à nouveau, puis de s’éteindre sur Invocatio Apocalypsis, un interlude où quelques sonorités nous mènent à la virulente Beyond the Void, qui annonce le ton dès les premiers instants. La composition est ouvertement l’une des plus écrasantes de l’album, que ce soit grâce à son blast incessant ou à ses hurlements furieux, mais le groupe nous accordera un court répit avant d’enchaîner sur Drakonian Gnosis, où la puissance du titre précédent rencontre des éléments plus aériens et des harmoniques envoûtantes pendant que le vocaliste se déchaîne. Path Of The Serpent présente une introduction inquiétante mais fascinante qui emporte notre esprit avant de laisser les musiciens revenir à leur fureur occulte habituelle, mais on notera également ce break envoûtant avant un final brumeux, suivi par Invocatio Resurrectio, le dernier interlude où l’oppression règne. Les grognements approchent puis explosent avec Cult Of Death, titre où le groupe nous offre une nouvelle dose de violence pure, tout en étant parfois accompagné par des claviers majestueux en arrière-plan. La quiétude refait brièvement surface pour dévoiler Unto Typhon et ses cris à vous glacer le sang qui errent tout au long du morceau, lui donnant une touche froide avant de laisser des éléments plus fédérateurs apparaître. L’album se referme avec la douceur puis la rage viscérale de Pandaemonium, dernière composition qui laisse le groupe nous noyer dans leur océan de noirceur permanente où les mélodies se fraient parfois un chemin.

Les arts obscurs n’ont plus aucun secret pour Serpents Oath, qui proposent avec Revelation un Black Metal brut et glacial qui allient rythmiques dévastatrices et leads cinglants tout en restant ancrés dans la noirceur.

95/100

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