Review 2004 : Pénitence Onirique – Nature Morte

L’ombre de Pénitence Onirique plane à nouveau.

Formé en 2015 en France par Bellovesos (guitare) et Diviciacos (chant), le groupe a sorti un premier album avant de recruter des membres. Aujourd’hui complété par Vorace (guitare), Dimiourgos (basse) et Iendar (batterie), ainsi que Norktünos (guitare) en live, le projet annonce en 2023 la sortie de Nature Morte, son troisième album, chez Les Acteurs de l’Ombre Productions.

L’album s’ouvre sur les claviers majestueux de Désir, rejoints après une longue minute par la déferlante de riffs, de blast et de hurlements. La rythmique effrénée reste entêtante, conservant quelques éléments aériens sous la batterie furieuse, avant d’adopter des patterns martiaux saccadés qui libéreront des leads hypnotiques pour son final, suivi par Les mammonites, une composition toute aussi imposante que la précédente. Les harmoniques ne perdent pas de temps pour proposer des sonorités enivrantes sous les vagues de rage pure menées par des vociférations viscérales, puis le break plus lancinant laisse le vocaliste offrir des placements différents avant de revenir à son rythme effréné jusqu’à ce que Nature morte, le titre éponyme, ne déploie sa mélancolie. Les riffs sont d’abord plus calmes mais tout aussi sombres, et ils finiront inévitablement par exploser à nouveau en adoptant le contraste entre fureur et éléments planants, ainsi qu’un sample vocal lors du moment plus pesant, avant de foncer à nouveau vers la douce Lama Sabachthani qui nous offre un entracte instrumental apaisant. Je vois Satan tomber comme l’éclair débute de manière assez calme, mais on sent que la tempête approche, et sa déflagration surpuissante nous emporte irrémédiablement dans sa course jusqu’aux mélodies plus alanguies où la voie claire prend le relai des cris. Le titre reprend son rythme habituel avant de céder sa place à Pharmakos, et à ses premiers riffs entraînants avant le retour de la tornade où instruments et hurlements se rejoignent et s’entrechoquent à pleine vitesse avant de nous clouer au sol grâce à des leads perçants qui continuent lorsque le la rythmique s’embrase à nouveau en nous menant droit vers les premiers instants mystérieux de Les indifferenciés, la dernière composition. Si le rythme reste relativement lent et inquiétant, le groupe n’hésite pas à jouer sur la lourdeur et l’oppression pour tisser son atmosphère glaciale dont on se délecte tout au long du morceau avant de le laisser progressivement disparaître dans le néant.

Pénitence Onirique a mis son temps à profit pour nous concocter un album exceptionnel. Si les précédentes productions vous avaient plu, Nature Morte va vous enchanter, mêlant habilement rythmiques effrénées et touches aériennes somptueuses.

95/100

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Interview à venir.

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