Review 2014 : Varathron – The Crimson Temple

Écoutez l’office de Varathron.

Connu comme l’un des plus célèbres représentants du Black Metal en Grèce, le groupe mené depuis 1998 par Stefan Necroabyssious (chant, Zaratus, Katavasia), rejoint par Achilleas C. (guitare, Aenaon, Katavasia), Haris (batterie, Aenaon, No Hand Path), Sotiris (guitare, No Hand Path) et Stratos Kountouras (basse, Luna Obscura) annonce pour ses 35 ans la sortie de The Crimson Temple, son septième album, chez Agonia Records.

L’album débute avec Ascension, une introduction mystérieuse qui se transforme rapidement en cérémonie où des éléments Folk festifs se mêlent avant de laisser la fureur d’un Black Metal Old School se dévoiler sur Hegemony of Chaos. Les parties vocales brutes contribuent à l’atmosphère agressive, légèrement contrastée par les sonorités majestueuses qui émanent des leads entêtants et des orchestrations, mais le groupe compte également sur une approche assez rythmée pour nous tenir en haleine jusqu’à ce que Crypts in the Mist ne déploie sa froideur. Le morceau reste dominé par des accélérations ravageuses et ses harmoniques tranchantes qui collent parfaitement à l’ambiance belliqueuse du morceau, tout comme sur l’imposante Cimmerian Priesthood, qui joue avec ses différentes parties vocales pour offrir un son théâtral. Le chanteur semble littéralement possédé lors des riffs les plus intenses et enchanteurs, puis c’est avec des influences Heavy Metal marquées que le groupe enchaîne sur Sinners of the Crimson Temple, lui conférant par la même occasion des claviers et mélodies plus accessibles. Très fédérateur, le morceau profite de son allure modérée pour placer une accélération finale, suivie par l’énergique Immortalis Regnum Diaboli et ses racines Thrash vindicatives qui s’apaisent à peine sur les refrains accrocheurs ainsi que sur le break mystique. La rage reviendra pour clore le titre, qui laisse place à To the Gods of Yore et à sa marche relativement lente mais inquiétante, devenant de plus en plus pesante au fur et à mesure de son avancée. Noirceur et froideur s’allient à nouveau pour faire de Shrouds of the Miasmic Winds une véritable avalanche d’agressivité où la rythmique solide soutient à la perfection des leads tranchants. Les quelques passages plus aériens et dissonants permettent aux musiciens de revenir avec toujours plus de puissance avant que Swamp King ne place des sonorités légèrement plus enjouées au sein de ses riffs saccadés. On notera un passage surprenant où quelques mots errent sous un voile plus moderne, suivi par un retour aux inspirations Pagan, puis la violence refait surface pour nous mener à Constellation of the Archons, la dernière composition, où la bataille fait déjà rage avant même notre arrivée, obligeant les musiciens à construire une marche martiale emplie de claviers et leads épiques parfois hypnotiques pour refermer l’album dans les règles de l’art.

Varathron nous confirme que son talent est le secret de sa longévité. Bien qu’ancré dans ses racines Old School, The Crimson Temple reste très varié, profitant même d’influences énergiques ou mélodieuses pour nous conquérir.

90/100

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