Review 2032 : At the Plates – Omnivore

Sortez les couverts, At the Plates revient.

Créé en 2018 avec une intention évidemment parodique du groupe At the Gates par Tony R (tous instruments), le groupe est officiellement rejoint par Tyler McCarthy (guitare lead, So Be It) et Mario Pareja-Lecaros (chant, Radamanthys) pour la sortie de son deuxième album, Omnivore.

Pour être honnête, j’avais quelques appréhensions en lançant cet album. Est-ce que c’est une parodie ? Un “hommage” culinaire aux spécialités suédoises sauce grivoise ? L’introduction de With Their Cutlets ne m’a pas rassuré lorsque les musiciens tentent (littéralement) d’allumer le gaz, mais ils vont rapidement proposer un son de qualité, alliant dissonance planante, parties vocales agressives et une rythmique solide qui respecte la tradition du genre. On retrouve également quelques leads tranchants avant que Kitchen Gone ne vienne faire accélérer la marche tout en laissant ses harmoniques nous lacérer entre deux riffs massifs, alimentant le contraste accrocheur du morceau. On sent toutefois une certaine ressemblance avec le titre dont il s’inspire tout comme sur Punish My Waistline qui adopte une approche plus agressive et parfois saccadée, offrant quelques pointes d’agressivité entêtantes. Le morceau reste assez aérien tout comme la mystérieuse et longue Terminal Filet Disease en compagnie de Danica Amore (Cab Ride Home), qui s’ancre d’abord dans une lenteur pesante et brumeuse avant de placer des éléments plus complexes, puis de finalement se déchaîner sur le final menant à Omnivore, le titre éponyme, et ses tonalités douces mais inquiétantes. La saturation reviendra sur l’écrasante Roastwell 47, couplant ses mélodies abrasives avec une base virulente parfois teintée de dissonance sombre et lancinante qui se propage librement avant qu’Open Buffet Surgery ne place sa rythmique explosive aux influences Brutal Death menaçantes, que l’on retrouvera également côté chant avec Ryan Wolanski (Slamadeus). Les riffs énergiques refont surface sur Incarnated Syrup Abuse, d’abord en piochant dans les racines Old School, puis en accélérant pour permettre aux refrains accrocheurs de se déchaîner en nous conduisant au court Into Everlasting Fryer (j’avoue avoir presque ri, pour ce titre), qui laisse ses mélodies s’entremêler avant l’ébullition finale. Northern Frites viendra refermer l’opus avec une recette similaire aux morceaux précédents, laissant la froideur de sa dissonance rencontrer des patterns entêtants et travaillés, que ce soit lors des passages vifs ou au contraire beaucoup plus lents.

Loin de la simple blague, At the Plates propose sous couvert de titres parodiques de véritables compositions. Si Omnivore se rapproche évidemment de ses influences, les musiciens savent également créer leur propre univers.

80/100

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