Review 2125 : Brodequin – Harbinger Of Woe

Brodequin reprend du service.

Suite à sa reformation en 2015 ainsi qu’à la sortie de deux nouveaux titres, le groupe américain créé en 1998 signe chez Season of Mist: Underground Activists. En 2024, les frères Jamie (basse/chant) et Mike Bailey (guitare), accompagnés de Brennan Shackelford (batterie, ex-Cesspool of Corruption) – tous trois membres de Liturgy – dévoilent Harbinger of Woe, le quatrième album du groupe.

Les musiciens sont accompagnés par Joaquin Chavez (Embodied Torment) à la guitare pour leurs concerts.

Le groupe frappe sans ménagement dès Diabolical Edict, le premier titre, où blast et riffs directs rencontrent les habituels samples de torture, complétés par les hurlements sauvages et caverneux. Pas un seul instant de répit ne nous sera accordé sous cet ouragan de violence effrénée, que ce soit avec ces harmoniques sanglantes ou lors des parties écrasantes finales suivies par Fall Of The Leaf, un titre légèrement plus court mais tout aussi dévastateur où les trois musiciens conservent leur approche Old School et continue tout en plaçant des moshparts brutes. Theresiana propose un une introduction mystérieuse, mais elle est rejointe en un éclair par la violence pure, qui la laisse cependant hanter ses patterns massifs et intransigeants, intégrant une dimension inquiétante alors qu’Of Pillars and Trees nous exposera sans aucune précaution à une brutalité vive et abrasive. Même lorsqu’il ralentit, le titre reste étouffant, transformant ce court passage planant en véritable séance de torture complétée par les parties vocales avant de revenir à sa violence initiale, à laquelle succède Tenaillement, titre déjà présenté il y a quelques années, qui va à son tour nous molester comme il se doit en plaçant quelques leads déchirants pour accompagner sa rythmique grasse. Il sera suivi par Maleficium, qui combine tous les éléments les plus violents des influences du groupe tout en dévoilant quelques parties dissonantes, s’intégrant parfaitement à la déferlante, avant que la courte VII Nails ne fasse à nouveau ses preuves en déversant toute sa rage pendant à peine plus de deux minutes. Le groupe ne ralentit pas la cadence avec Vredens Dag, composition dont le titre (en danois, je vous l’accorde) retranscrit parfaitement l’ambiance apocalyptique qui nous massacre tout en incluant une guitare lancinante en arrière-plan, puis Suffocation in Ash viendra à nouveau nous saisir à la gorge tout en nous voissant sa puissance en pleine face. Les cris stridents en arrière-plan et les harmoniques aériennes renforcent la barbarie de la rythmique, qui continue avec Harbinger of Woe, le titre éponyme, qui nous balaye avec la même facilité que les titres précédents, mettant un terme à cette demie-heure de cruauté effrénée, qui sévit même lors de l’arrivée des quelques samples sanguinaires.

Comme s’il n’était jamais parti, Brodequin revient s’installer sur le trône de la sauvagerie pour lequel personne n’a jamais vraiment pu se battre. Les précédents albums ont déjà reçu nombre d’éloges au sein de la scène Death Metal, et ce n’est qu’une question de temps pour qu’Harbinger of Woe n’obtienne les siens.

95/100

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