Review 2196 : Mòr – Hear The Hour Nearing!

Mòr a attendu dix ans pour dévoiler son premier album.

Créé en Normandie en 2014, le groupe composé de B.R. (guitare), B.S. (guitare), D.H. (basse/chant) et N.F. (batterie) signe chez Les Acteurs de l’Ombre pour la sortie d’Hear The Hour Nearing!.

The Vanishing of Matter nous tombe dessus sans crier gare, créant un véritable torrent de blast et de riffs bruts au sein duquel les parties vocales émergent pour renforcer l’oppression tout en encadrant les leads abrasifs. Le flot bouillonne continuellement, ne s’arrêtant que pour laisser Eden prendre sa place avec une approche similaire, mais les riffs semblent plus lourds et plus naturels que sur le morceau précédent, alors que les harmoniques lacérantes font toujours leur œuvre. On notera tout de même des guitares plus aériennes sur le final, qui mène à l’entêtante Third Path qui développe un son à la fois plus apaisé et plus complexe qui laisse des touches de mélancolie nuancer l’océan de noirceur sans paroles, mais les hurlements referont bien rapidement surface avec The Apprentice où l’agressivité renaît également. Le groupe nous offre un son bien différent du titre précédent, et qui va également différer de Cave Of Shadows, le suivant, où c’est avec une guitare calme et hypnotique que les musiciens débutent leur complainte, suivie vers la fin par la deuxième. La quiétude prendra fin dès les premiers instants de Letter of Loss où l’ambiance change drastiquement, nous précipitant dans les tréfonds de la tristesse avec des riffs saisissants, brisés après près de trois minutes de chagrin par un son clair. Les notes grésillantes volent autour de nous avant de s’enflammer à nouveau pour nous envelopper avant de fondre à nouveau sur nous avec les cris de désespoir, puis de laisser place à Sulfur qui use d’harmoniques enfumées pour donner un relief brumeux à sa rythmique accrocheuse bardée d’éruptions vocales. L’album continue avec Sutcivni los, qui explose soudainement et qui ne va s’autoriser qu’un moment de flottement avant de repartir progressivement et permettre à Smaragdina de s’enflammer ardemment pendant les dernières minutes, laissant cet embrasement final ralentir peu à peu et marquer les derniers instants du son.

 Il y avait longtemps que je n’avais pas découvert une formation aux sonorités aussi abrasives que Mòr. Hear The Hour Nearing! propose une atmosphère oppressante et sombre difficile à appréhender, mais qui reste brute et unique.

90/100

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