Review 2286 : Dødsferd – Wrath

Dødsferd resurgit des enfers.

Le projet grec mené par Wrath (chant/guitare, Drunk Motherfuckers, Grab, Nadiwrath) et Neptunus (batterie, Terror Detonator, dévoile en 2024 Wrath, son douzième album en collaboration avec Fucking Your Creation Records et Hypnotic Dirge Records.

Le groupe attaque avec Restoration of Justice, un titre brut et ancré dans ses racines Old School qui exploite à la fois le son abrasif que l’aspect atmosphérique du Black Metal. Les parties vocales furieuses et les mélodies déchirantes se mêlent pour déferler sans relâche jusqu’à ce que Decay of Sanity ne prenne sa place, affichant une rage tout aussi étouffante couplée à une batterie persistante et agressive. Les harmoniques cinglantes viennent hanter la rythmique impénétrable et accrocheuse qui accompagne les cris possédés et ses pauses plus aériennes à base de son plus ou moins clair, mais qui sera à nouveau vite corrompu. L’ouragan intègre une dimension plus mélancolique avec Raging Lust of Creation qui se pare d’un voile épique plus ou moins violent, mais on sent avec ce morceau que le groupe est véritablement passé à l’étape supérieure lors de la première grosse accélération ou du ralentissement obsédant qui s’enflamme si naturellement pour ne s’arrêter qu’avec Spiritual Lethargy, où règne la brutalité. Le titre est un parfait mélange de leads cinglants, de cris caverneux et d’une rythmique effrénée qui se mue parfois en passages envoûtants alors que c’est une introduction bruitiste qui nous attend sur Heaven Drops with Human Filth, où la fureur reprend possession des deux musiciens pour créer un véritable torrent de lave auditive. Le morceau honore littéralement les racines les plus malsaines du Black Metal en nous molestant tout comme Failure ?blaze in ?our ?xistence qui revient aux influences les plus froides du style pour recréer cette ambiance apocalyptique qui naissait dans la fin des années 80, ponctuée de petits sursauts plus vifs.

Les possesseurs de l’édition vinyle ont le droit à un dernier titre de plus de treize minutes nommé Back to my homeland…, où on ressent toute la nostalgie du DSBM sur une base de Black Metal/Dark Ambient oppressant, suivi par quelques moments de Rap surprenants, mais qui finiront par tomber eux aussi dans le néant.

Après être revenu à la vie puis même passé au live, Dødsferd nous a concocté un véritable chef-d’œuvre. Wrath est direct, glacial, déchirant et fascinant, et il va sans aucun doute marquer non seulement la discographie du groupe, mais aussi la scène Black Metal de l’année 2024.

95/100

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