Trold retourne dans sa forêt avec son deuxième album.
Signé chez Target Records, le groupe danois composé d’Allan Madsen (chant), Jesper Myrup (guitare), Christian Christiansen (guitare, Sylvatica) et Frederik Weile (batterie, Apathist, Heidra) – accompagnés par Esse (chant, ex-HateSphere), Lars Thiesgaard (mots) et Laura Emilie Beck (violon, ex-Huldre) – a de nouveau fait appel à Frederik Uglebjerg (mix/mastering, ex-Svartsot) pour donner la touche finale à I skovens rige.
Nous pénétrons dans l’univers du groupe avec I Skovens Rige, introduction éponyme où une voix nous accueille et nous permet de cheminer entre les sonorités Folk jusqu’à Med Høtyv Og Fakkel qui va joindre la saturation aux tonalités festives. Le morceau est accrocheur à souhaits et n’hésite pas à accélérer ou au contraire à se montrer plus accessible sur les refrains fédérateurs, alors que Troldmanden délivre immédiatement des sons beaucoup plus sombres et agressifs. Certains moments sont également imposants comme lorsque le vocaliste se met à rire avant le break lourd, mais on repasse bien vite du côté festif du Folk avec Til gilde under bøgen et son rot qui présente la folle danse entraînante qui rappelle sans mal les influences des trolls norvégiens sans cacher sa noirceur. Tusind A?r I Dvale prend la suite en proposant des sonorités épiques légèrement groovy couplées à une batterie furieuse, mais on retrouve également ce final unificateur qui n’annonce que de la rage pour les lives avant de s’autoriser une pause douceur avec le début de Va?r, qui retrouvera tout de même ses leads aux racines Heavy. La rythmique reste assez simple mais suffit à rendre le morceau agréable avant de rencontrer Utysken où quelques racines Pagan/Black ressurgissent de temps à autre lors des passages les plus virulents avant de se transformer en notes enchanteresses sur Mod Den Endeløse Skov. Le morceau va mêler la violence et les passages plus lourds pour motiver les troupes et nous mener au final chantant avant que Skovfesten ne reparte dans les tons enjoués pour présenter la charge guerrière et parfois même la diversifier pour mieux la renforcer. Petit passage par l’introduction mystérieuse de Bødlen, composition aux orchestrations un peu trop joyeuse pour son nom (“le bourreau”) mais qui se rattrape par sa rythmique intransigeante et ses accélérations viscérales, alors que Gamle Ask revient à sa dualité accrocheuse et nous emporte dans sa course folle. Les claviers jouent également un rôle important dans le final majestueux, puis Tudseleg nous permet de refermer l’album avec une dernière petite gigue des plus efficaces.
Dans le Folk Metal, il y a plusieurs écoles : la joyeuse et la guerrière. Trold combine à la perfection les deux en permettant à I Skovens Rige de placer des ajouts légers tout comme des rythmiques et vociférations puissantes pour soutenir leur message.
85/100