Ghost Bath dérive lentement vers son nouvel album.
Toujours signé chez Nuclear Blast, Dennis “Nameless” Mikula (chant/guitare/claviers, If I Could Kill Myself), accompagné par Mike Heller (batterie, Amahiru, Black Hole Deity, Malignancy, ex-Fear Factory…) annonce la sortie de son cinquième album, Rose Thorn Necklace.
L’album débute avec Grotesque Display une douce introduction au clavier qui nous laisse réintégrer la mélancolie du groupe avant que le titre éponyme, Rose Thorn Necklace, ne vienne nous faire plonger dans ses sonorités ténébreuses. Si les leads sont d’abord assez calmes, ils s’embraseront avec la rythmique et l’apparition des parties vocales toujours aussi terrifiantes, tissant un tableau presque effrayant mais captivant où growl caverneux répond aux hurlements de détresse, mais la fin du titre nous autorisent à nouveau un moment de calme avant de rejoindre Well, I Tried Drowning. Le titre revient aux racines du DSBM et place des riffs pesants sur des patterns parfois plus vifs, renforçant le contraste omniprésent avec les moments d’effroi, mais la quiétude refait surface sur Thinly Sliced Heart Muscle où une guitare nous berce lentement, rejoignant quelques claviers pour finalement nous laisser dériver jusqu’à Dandelion Tea qui ajoute de la saturation à cette complainte. Le vocaliste s’étouffe, mais la composition prend des teintes différentes, plus pesantes mais aussi plus agressives, créant une sorte de danse un peu folle et saccaadée avant d’atteindre Vodka Butterfly qui reste dans cette optique abrasive avant d’intégrer des tonalités plus modernes assez déroutantes. Des pleurs nous autorisent à souffler avant que le cauchemar ne reprenne, toujours plus invasif jusqu’à ce qu’il soit brisé par la noirceur de Stamen and Pistil qui nous fait replonger dans son océan de douleur, et on se retrouve à nouveau pris au piège entre ses riffs, ses hurlements, et surtout sa viscéralité. Rafael « Chewie » Dobbs (Detraktor) rejoint le duo pour un interlude instrumental au piano nommé Needles, qui s’ancre dans une tristesse assez douce avant que Throat Cancer ne nous saisisse à son tour pour nous traîner une dernière fois vers le fond, alternant les cris et samples sous une rythmique oppressante pour effacer définitivement toute trace de joie dans notre esprit, nous laissant finalement regagner la surface avec une mélodie fantomatique qui s’éteint dans le néant.
Ghost Bath a toujours proposé un univers particulier ancré dans un DSBM saisissant, et bien que les racines soient toujours observables, Rose Thorn Necklace est différent, proposant une ouverture plus profonde, comme une plaie qui ne se referme jamais vraiment.
85/100