Nouveau chapitre pour Khôra.
Créé en 2012 par Ole (guitare) en tant que one-man band, le projet développe une démo en 2016, puis évolue en groupe, qui nous offre un album en 2020. Cinq années plus tard, c’est accompagné par Kjetil (claviers/orchestrations, Profane Burial), Göran (basse, Ceremonial Death, Svartghast, ex-Setherial) et Frédéric (chant, Cor Serpentii, Orakle) que le groupe signe chez Les Acteurs de l’Ombre Productions pour dévoiler Ananke.
L’album crédite également d’anciens membres ou invités : Blasphemer (Aura Noir, Ruïm, Vltimas), Daniel Müller (Wilderun), Cosmocrator (Mindgrinder, The Wretched End), Arnhwald R. (Deathcode Society, ex-Glaciation), PJ O’Connell (Keith McCoy), Kristian Niemann (Sorcerer, ex-Therion), Bill Kranos (Savaoth) et Wolfgang Rothbauer (In Slumber, Thirdmoon…).
L’introduction mystérieuse de Empyreal Spindle nous accueille en nous entourant de ses ténèbres avant de s’embraser d’un seul coup, révélant toute la fureur d’une instrumentale oppressante, mais également d’un vocaliste totalement déchaîné. Quelques parties de chant clair rejoignent parfois les hurlements, mais on sent que le groupe reste ancré dans une violence majestueuse tout comme sur la glaciale Legion Of The Moirai qui nous propose un inquiétant moment de répit avant de nous étreindre dans sa noirceur. Le ton reste globalement solennel, mais on note des passages virulents ou des moments très dissonants alors que Wrestling With The Gods propose une approche plus folle et saccadée, laissant également les parties vocales se montrer plus versatiles, tout comme les harmoniques de guitare. La tension finira par descendre d’elle-même, puis In The Throes Of Ascension explose littéralement en adoptant des influences Old School agressives, mais également des tonalités assez lourdes, notamment grâce à la basse et aux orchestrations, et ce sont ces dernières qui guideront Arcane Creation, un interlude assez théâtral mais toujours aussi massif. La violence revient de manière assez éthérée avec On A Starpath, création cosmique et avant-gardiste qui rappelle l’étrangeté de certains groupes norvégiens puis ce sont avec des racines Black/Thrash que les musiciens nous assaillent sur The Sentinel, le morceau suivant. Bien que l’on comprenne que les tonalités entêtantes ne sont jamais très loin, ce sont surtout les patterns sauvages qui priment à la batterie pendant que les guitares nous enveloppent dans leur mélancolie avant de nous abandonner à l’aspect vaporeux de la complexe Supernal Light, qui prend la suite et nous envoûte à son tour. Retour à la froideur sur Crowned qui débute avec un vent inquiétant, et qui continue avec ses riffs menaçants qui prennent de l’ampleur, alternant les allures pour passer d’un moment apaisant à une charge vive, mais l’assaut prendra fin avec Q.E.D., outro toujours aussi mystérieuse qui referme l’album de manière assez théâtrale.
Je ne savais pas à quoi m’attendre en lançant Ananke, mais l’expérience est de qualité ! Si les amateurs de sons bruts seront décontenancés, Khôra ne manquera pas de satisfaire les aventuriers du Black Metal avec ses touches perturbantes !
85/100
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