Live Report : Lions Metal Fest 2025 – Jour 1

Lions Metal Fest 2025 – Jour 1

Lyon et son Lions Metal Fest. Un petit festival qui réunit chaque année une affiche des plus qualitatives et que j’ai enfin l’opportunité de visiter cette année !

L’aventure commence par un trajet en train, puis un stop à l’hébergement, et… en avant ? Merci à Mick pour sa confiance, et découvrons ensemble l’affiche qui va assurer le premier jour du festival, qui affichera sold-out quelques minutes après l’ouverture des portes !

On commence donc à l’heure dite avec Damager, combo Thrash survolté local, qui a la lourde charge d’ouvrir cette première journée, et qui ne va pas se faire prier pour déballer des riffs acérés. Les deux guitaristes sont de véritables piles électriques, tout comme Bast (basse/chant) au centre, qui nous propose des parties vocales assez brutes en contribuant à la section rythmique et qui présente les morceaux, lâchant “Ça va, ça va assez vite ? Ou vous voulez la vitesse lumière? », renforçant le côté Old School de leur musique, qui finira par attirer les quelques spectateurs qui n’étaient pas encore rentrés. Malgré le peu de monde présent, les quatre gaillards se démènent, et font de leur demie-heure de show un vrai succès, en partie grâce à leur son véritablement accrocheur, chose rare pour un premier groupe !

L’ambiance change instantanément lorsque Sans Roi prend possession de la scène, avec un mélange Black Metal plutôt… hétéroclite. Arnaud Ranty, le vocaliste encapuchonné, hurle devant son autel sur lequel figure un livre, Adam DSX (basse/choeurs) n’hésite pas à remuer comme s’il sortait tout droit d’un clip de Hardcore des années 90, les guitaristes sont relativement plus réservés… mais malgré tout, leur musique est excellente ! Loin des clichés d’un Black Old School froid et scénarisé, les cinq musiciens proposent des touches plus Heavy, des atmosphères Gothiques plus majestueuses et ritualistiques, avant de repasser à la violence pure et dure, qui n’a rien à envier aux pointures du genre. Le groupe ne manquera pas de nous rappeler la sortie de son dernier album Alchimie du scorpion, dont il précise “enchaîner quelques morceaux”, mais leur demie-heure passe un peu trop vite à mon goût, et je ne manquerai pas de me procurer leurs deux albums.

Nouveau changement d’atmosphère avec Thy Legion, groupe maltais comprenant deux chanteurs, Mark et Tonio, et qui reste assez statique mais qui déverse toute sa rage aux couleurs d’un Black/Death assez massif. Les riffs sont de qualité, mais on notera tout de même que le concert reste assez sombre, reléguant parfois les deux guitaristes aux extrémités dans une part d’ombre, et même si le public semble apprécier leur son, le groupe reste assez statique. Les vocalistes ne manqueront pas de nous remercier brièvement entre les morceaux, puis enchaînent à nouveau avec la suite de leur setlist, qui nous roule dessus à bonne allure, permettant aux plus aguerris de remuer doucement le crâne en rythme avec la double pédale du batteur, sous les yeux des musiciens impassibles. A l’issue de leur temps de jeu, le groupe repart avec des applaudissements mérités.

Setlist: Black World Funeral – Midnight Malediction – Dark Mother – Those Who Are Awake – The Adoration Of Omega

Première petite déception du festival, les belges de Carnation qui vont nous assommer avec leur Death Old School aux racines suédoises bourrées de cette tronçonneuse nommée HM-2. Pourquoi “déception”, me demanderez-vous ? Parce qu’on ne voit rien… Après l’entrée sur Voice of the Soul de Death, adieu donc le maquillage rouge et noir de Simon Duson (chant), ou encore les chaînes de sa veste en cuir, nos yeux ne peuvent qu’apercevoir les cheveux des musiciens voler en rythme avec leurs rythmiques sanglantes… Côté son, il est vraiment impeccable, et chaque harmonique nous déchire le visage, chaque solo nous fouille les entrailles, et chaque hurlement nous terrifie au possible, car les musiciens ne sont pas venus faire dans la dentelle : aucun temps mort ne nous est accordé, si ce n’est les rapides “Cheers motherfuckers, thank you” ou “bang your fucking heads” de la part du frontman en pleine forme qui tient le public dans le creux de sa main. En résumé, je suis venu, j’ai rien vu, mais c’était saignant.

Setlist: Maruta – Metropolis – Cycle of Suffering – Sepulcher of Alteration – Submerged in Deafening Silence – Plaguebreeder – Where Death Lies

On passe à Skeleton Pit et son introduction assez dansante (du flamenco ? Ça change de Death…!), le trio se met en place et nous délivre un Thrash pur jus aux racines Punk marquées, que ce soit dans le chant de Patrick Options (guitare/chant) ou la base énergique de Doyle Fascinator (basse) et Lizzard Chandler (batterie). Le public semble prendre son pied et commence à se rentrer dedans gaiement, mais une chose est sûre : je suis toujours imperméable au Thrash Metal. Ce n’est absolument pas la faute du groupe, qui se démène à chaque seconde, remerciant et incitant son audience à les rejoindre dans leur folie furieuse, et l’accueil qu’il reçoit est amplement mérité, tout comme la salve d’applaudissements qu’ils récoltent une fois leur temps de jeu passé.

Setlist: Skull Splitting Attack – Spreading the Virus – Like Vultures – Hit in the Pit – Awaken the Claw – Phantom Fire – Violent Raid – Tits to Die For

Nouveau changement d’univers avec le Death Mélodique des Danois de Withering Surface, menés par Michael H. Andersen (chant) qui nous emporte avec ses mélodies Old School et ses influences aériennes. La rythmique sait parfaitement se montrer féroce lorsqu’il le faut, mais ce sont dans leurs duels d’harmoniques et autres parties lead que le groupe se démarque, laissant le vocaliste jouer avec son pied de micro pendant que ses camarades frappent à pleine puissance. Leur dernier album Exit Plan avait confirmé leur retour annoncé par un précédent disque en 2020, et ce live prouve que le groupe est désormais relancé pour de bon, à en juger de la qualité de leurs riffs, entrecoupés de petites interventions, comme ce “It’s our first time in France, who’s heard about Withering Surface?” qui sera suivi d’une réponse assez timide. Et pourtant, le public se laisse peu à peu prendre au jeu, avant d’acclamer le groupe, qui je l’espère reviendra très vite nous jouer ses titres.

Setlist: Walking on Phantom Ice – Scarlet Silhouettes – Where Dreamers Die – Dancing With Fairies – Leaves in the Stream – Denial Denial Denial – Gears – Joyless Journey

Il y a deux mois, Destinity rejouait enfin à Paris, et aujourd’hui, c’est à domicile qu’ils se produisent, comme nous le rappellera Mick (chant) entre deux titres grâce à un “c’est notre fest préféré parce qu’on est pas loin”. Mais loin de se reposer sur ses lauriers, l’organisateur et ses camarades sont déterminés à nous montrer qu’ils en veulent, et ne mettront pas longtemps pour nous prouver qu’ils maîtrisent leur sujet, hurlant et jouant à pleine vitesse des titres ravageurs aux mélodies et claviers planants, faisant le parfait pont avec le groupe précédent. Bien qu’ils aient sorti récemment deux albums (respectivement 2021 et 2024), les maîtres de maison repartent avec plaisir sur Resolve in Crimson, qui date d’avant leur séparation, mais qui n’a rien perdu de sa superbe, et fera headbanguer une foule totalement acquise à leur cause, et l’échange entre public et musicien est très naturel. Le leader ne manquera pas de remercier son équipe technique et ses bénévoles, et bien qu’il n’ait que quelques heures de sommeil dans les pattes, lui et son groupe assurent une performance remarquable entre fumée, tapping et même les premiers slammeurs.

Nouveau détour par le Thrash avec les américains de Warbringer qui vont mettre tout le monde d’accord (je me suis presque même laissé convaincre) avec leurs morceaux solides et sans aucun temps mort autre que pour vérifier rapidement leur accordage. Dès lors qu’ils sont montés sur scène, les cinq musiciens menés par John Kevill (chant) n’ont cessé d’haranguer le public à grand coups de “I want to see some crowdsurfing now” et autres “come on, move” qui seront respectés à la lettre, et qui ne vont pas manquer d’entretenir la flamme au sein d’une assemblée de plus en plus compacte qui désire ardemment en découdre. Et le groupe leur offre le moyen de le faire avec ces riffs virulents, pendant que lui même ne cesse d’arpenter la scène, de remuer ou de poser sur les retours, favorisant une proximité motivante à laquelle le public adhère sans mal. Je leur reconnais une énergie communicative, et une sauvagerie très précise, et me joins aux acclamations.

La soirée se poursuit avec Cryptopsy, groupe canadien dont l’album sort très prochainement à l’heure où j’écris ces lignes, et qui va dominer sans partage le festival : le son est monstrueux, les lumières sont exploitables, et surtout le groupe est d’une férocité indicible ! Les deux premiers titres sont joués d’une traite, sans même que Matt McGachy (chant) ne prenne de répit qu’avec les solos de Christian Donaldson (guitare), et on ne peut qu’être admiratif de la brutalité de Flo Mounier (batterie) qui ne laissera aucune chance à son pauvre kit. “Si vous êtes un vrai fan de Cryptopsy vous aurez remarqué que quelque-chose ne va pas” nous lâche le vocaliste avant de présenter Remi LeGresley, leur bassiste live, avant de nous promettre le retour très prochain d’Olivier Pinard. Une fois ce petit interlude passé, la boucherie reprend malgré la chaleur, couplant puissance et complexité, pendant que le chanteur rugit tout son saoul, grimaçant et multipliant les eye-contacts avec le premier rang. Les slammeurs ne laisseront pas de répit à la sécurité, et c’est en compagnie des membres du groupe précédent que le “Bang your fucking head” prendra tout son sens, tant les nuques sont en mouvement ce soir, avant le triomphe qui leur est fait.

La pression ne redescend pas avec l’arrivée de Decapitated et de son Death Metal groovy à souhaits qui semble être bien attendu ce soir. Une fois sur scène, Waclaw « Vogg » Kieltyka (guitare), James Stewart (batterie) et Pawel Pasek (basse) vont headbanguer en rythme tout en jouant, ventilateurs braqués sur eux pendant qu’Eemeli Bodde (chant), le “petit nouveau” du groupe, nous montre qu’il mérite totalement sa place en vociférant, n’hésitant pas à nous solliciter pour divers mouvements de foule. Pour ma part, je suis assez admiratif du jeu de guitare de Vogg, qui se permet des prouesses techniques tout en conservant la violence accrocheuse, notamment sur les anciens titres tels Spheres of Madness que le combo ne manquera pas de nous offrir au centre de son set. Le son est excellent, et malgré les lumières destinées à éradiquer tous les épileptiques de Montagny, le groupe reçoit à juste titre des applaudissements d’un public totalement déchaîné !

Setlist: A Poem About an Old Prison Man – Just a Cigarette – Three-Dimensional Defect – Earth Scar – The Blasphemous Psalm to the Dummy God Creation – Last Supper – Sensual Sickness – Spheres of Madness – Cancer Culture – 404 – Winds of Creation – Kill the Cult – Suicidal Space Programme – Iconoclast 

Il est déjà tard, et les soucis techniques ne vont pas manquer de retarder la prestation de TTT – Tribute To Thrash qui réunit Stéphane Buriez (basse/chant), Nicklaus Bergen, Alexandre Colin-Tocquaine (guitares) et Cesar Vesvre qui remplace derrière les fûts, et c’est donc devant un public assez clairsemé que le quatuor monte sur scène. Le son est rapidement réparé, et c’est grâce à des reprises de légendes de la scène Thrash/Death française et internationale que le groupe assène ce soir le coup de grâce au Trait d’Union, laissant les trois vocalistes se relayer au chant selon leurs potentiel vocal respectif. Le show est brut mais convivial, autant vu les mandales distribuées dans la fosse que lorsque les musiciens se rejoignent pour jouer ensemble, mais il aura raison d’une partie des spectateurs, qui vont malheureusement manquer la leçon des patrons, qui sont eux en grande forme !

Setlist: Black Magic (Slayer cover) – Hit the Lights (Metallica cover) – Nuclear War (Nuclear Assault cover) – Peace Sells (Megadeth cover) – Flag of Hate (Kreator cover) – Madhouse (Anthrax cover) – Jump in the Fire (Metallica cover) – Circle of the Tyrants (Celtic Frost cover) – Black Metal (Venom cover) – United Forces (Stormtroopers of Death cover)

En résumé, c’est une première journée incroyablement réussie pour ma première au Lions Metal Fest qui me fait dire “je ne regrette pas d’être venu” ! Le son était exemplaire pour un festival de cette envergure, et le public était au rendez-vous pour pour faire honneur aux groupes, qui ont donné tout ce qu’ils pouvaient pour ravir nos tympans avides de violence ! L’appel du sommeil est fort, mais il nous reste la journée du lendemain qui semble également très prometteuse !

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