Review 2772 : Sigh – I Saw The World’s End (Hangman’s Hymn MMXXV)

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Le temps a fait son œuvre, et Sigh regarde en arrière.

Bien qu’il le considère comme l’une de ses meilleures créations, Mirai Kawashima (chant/claviers) n’est pas satisfait de la production de son album Hangman’s Hymn – Musikalische Exequien. Accompagné par Dr. Mikannibal (chant/saxophone), Nozomu Wakai (guitare, Ashrain, Destinia) et Mike Heller (batterie, Black Hole Deity, Malignancy, ex-Fear Factory…) il décide de fêter les 35 ans du groupe avec une nouvelle version, appelée I Saw The World’s End (Hangman’s Hymn MMXXV), qui sort via Peaceville Records.

L’album démarre en trombe sur Introitus / Kyrie où les parties vocales sont déjà déchainées, collant à la perfection à une instrumentale virulente qui mêle violence et complexité à une allure très soutenue. Les riffs explosifs s’enchaînent, mais le final vient calmer le jeu et nous offrir un moment solennel avant qu’Inked in Blood ne renoue avec l’énergie brute aux influences variées allant du Heavy Metal dans les leads à une furie brute aux limites du Grind dans les nombreuses accélérations. Côté chant, on retrouve également une grande diversité avant de tomber dans un macabre grandiose sur Me-Devil, la composition suivante où les deux aspects se rencontrent avec fracas, flirtant également avec des orchestrations intrigantes. On retrouve un semblant de quiétude sur Dies Irae, mais la marche est rapidement troublée par la furieuse The Master Malice où l’on retrouve une fois de plus une rythmique mouvementée et des parties vocales incontrôlables qui rivalisent avec les orchestrations. L’impressionnante maîtrise de la guitare finira par laisser place à un final bruitiste, mais reviendra sur The Memories as a Sinner qui s’inspire ouvertement d’un Thrash Metal dévastateur mais qui adopte une fois de plus les parties vocales survoltées, alors qu’on découvre des tonalités plus joyeuses avec Death with Dishonor. Elles sont évidemment assez épisodiques dans les orchestrations, mais elles donnent aux vagues de violence une touche épique, et le groupe en profite pour rendre les refrains encore plus entêtants avant de rejoindre In Devil’s Arms, dont l’approche vive reste dans la continuité de l’album tout en mettant l’accent sur les mélodies et autres envolées travaillées. Les musiciens nous offrent un nouveau moment de répit avec Overture malgré les grognements en arrière-plan et les frappes militaires, puis Rex Tremendae / I Saw the World’s End vient nous draper d’une atmosphère pesante qui devient presque tragique avec l’addition des cuivres et malgré la folie de la guitare. Le break lourd nous mène vers un final saisissant où la performance de Mirai est tout bonnement incroyable, puis Salvation in Flame / Confutatis reprend les éléments théâtraux précédents avec cette pointe de folie qui lui donnent une toute autre aura entre fureur et désespoir intense. Les derniers choeurs nous mènent finalement à Finale: Hangman’s Hymn / In Paradisum / Das Ende qui a la lourde tâche de clôturer l’album, et le morceau s’y emploie avec une hargne palpable et une instrumentale surpuissante, suivie par un moment d’accalmie presque cérémoniel, suivi de ce final froid.

Sigh a toujours été réputé pour sa folie et son perfectionnisme, et je comprends parfaitement le désir de Mirai de redonner ses lettres de noblesses à cet album si cher à ses yeux. I Saw The World’s End (Hangman’s Hymn MMXXV) prend une toute autre ampleur avec ce nouvel enregistrement.

95/100

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