Deuxième et “déjà” la fin du Lions Metal Fest qui s’annonce.
La première journée était déjà incroyable, que peut-on attendre de mieux ? Surtout que l’affiche regorge de petits plaisirs, et bien que relativement axée Thrash, j’ai toute confiance en Mick et son équipe, que je remercie à nouveau pour la poursuite de l’aventure !
On débute avec Aonaran, formation locale qui annonce être en train de finaliser son premier album, et qui joue un mélange de Death Mélodique moderne avec des influences Industrial côté samples. Au centre, Faustine (dont les cheveux sont parfaitement en adéquation avec le bleu sombre du peu de lumière disponible) ne se prive pas pour haranguer une fosse assez timide, mais réceptive à leur mélange accrocheur joué par des musiciens visiblement très heureux d’être là. On notera également les petites touches d’humour de la vocaliste, qui présente ses morceaux avec notamment un “On pourrait reprendre en douceur, mais on va pas faire ça !” permettant aux musiciens de respirer, mais le son revient très vite, leur permettant de jouer face à face pendant qu’elle rugit. Un set court, mais maîtrisé qui méritera qu’on y revienne lorsque l’album sera disponible.
Setlist: Can’t Help Myself – The Anchorite – Predator – Seneca Cliff – Red Queen Delusion
La journée continue avec DeadlySins, un groupe… que je connais sans jamais avoir écouté depuis plus de quinze ans, et que je vais donc enfin “découvrir”. Au programme, bracelets à clous et casquette pour Mathieu, le chanteur mais également un pied de micro à la Chick Billy : pas de doute, ça joue du Thrash. Ils n’attendront même pas la fin du décompte pour démarrer, et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’ils ont de l’énergie à revendre ! Les riffs s’enchaînent pendant que les membres remuent sous les lumières parfois approximatives, mais le coup de grâce visuel sera donné lorsque le vocaliste descendra jouer sur les barrières, certes au plus près du public, mais totalement hors de portée des projecteurs. On notera également la touche humoristique du groupe, qui annoncera “Ce titre est contre les circle pits, ne tournez pas !” alors que la fosse va littéralement faire le contraire, et signer ainsi le premier véritable mouvement de foule de la journée, suivi par quelques slams. Ils étaient attendus, et ils ont montré de quel bois ils se chauffent à un public qui n’attendait que ça !
Setlist: Weathered Veins – ANTICLOCKWISE – E c c l e s i a s D i c k – Circle Pit – IN PRAISE – Zombie – Qhapaq Gucha – Covid 666
L’atmosphère change du tout au tout avec Godark, groupe portugais à trois guitaristes qui n’a que deux sorties à son actif, mais dont le logo annonce un peu de violence, et qui va nous replonger dans le Death Mélodique à influences suédoises bien marquées. Si pour ma part, c’est du pain béni, le style étant l’un de mes favoris, le public est relativement plus calme, profitant d’un show assez majestueux mené par Vitor (chant) au centre assez théâtral et qui vit chacun de ses hurlements de manière assez viscérale. L’enchevêtrement de leads et autres harmoniques entêtantes est servi par un mix relativement bon, mais le combo reste assez froid et se contente d’headbanguer en rythme, laissant le vocaliste nous remercier assez rapidement entre les titres. Après un “Thank you, we feel your energy”, le dernier morceau nous est offert, puis le groupe quittera la scène sous les applaudissements.
Setlist: No Future No Mercy – Everything is Gone – Looking for a new meaning – Miserable Noise – Disorder’s Edge – Leaving Out
L’une de mes principales attentes de la journée est donc Doomas, formation slovaque de Doom/Death mystérieuse menée par son fondateur, Peter « Doomas » Betko (basse/chant) qui se présente à nous encapuchonné et masqué. Les influences lovecraftiennes sont plus qu’évidentes pour ces costumes, et les musiciens restent d’abord impassibles pour un titre avant de quitter la scène, pour revenir sans masque ni manteau, et proposer un show très différent : là où les premiers instants étaient contemplatifs et imposants, le reste du concert débute avec un “Lions Metal Fest, are you ready?” et est beaucoup plus énergique, tout en restant dans un registre sonore massif et agressif. Le guitariste Martin « Kalmi » Kalmancai n’hésitera pas à haranguer la foule en hurlant (sans micro), suivi par le frontman, ainsi que des riffs Old School épais et parfaitement mixés qui feront remuer les têtes sur scène ainsi que dans la fosse, et qui leur vaudront des applaudissements amplement mérités !
Nouveau changement d’ambiance avec A Secret Revealed que je découvre sur place, et qui va proposer un mélange musical axé autour de la scène Post, piochant tantôt dans le Hardcore, le Black Metal ou même des touches Sludge assez violentes. Dès le coup d’envoi, les musiciens se mettent à headbanguer au rythme de leurs riffs pesants pendant que Michael (chant) se cramponne à son pied de micro en hurlant, donnant une profondeur supplémentaire à leur musique torturée ou restant en retrait lors des passages instrumentaux. Le vocaliste permet à ses musiciens de respirer en lâchant “We began early to offer you 5 more minutes, it’s a pleasure to be here for you”, et le show continue avec une lourdeur supplémentaire due à l’accordage, et à nouveau la tension est présente dans les passages vaporeux, mais aussi et surtout lors des parties plus virulentes alimentées par des lumières explosives. La chaleur monte alors que le groupe reste en retrait, mais leur mélange finira par séduire et ils seront applaudis à l’issue de leur set enivrant.
Setlist: Empty Throne – Rotten – The Arsonist – As I Watch You Perish – Old Ghosts – The Veil – In Shoals – Drowning
Retour au Thrash pour Game Over, un combo qui affiche immédiatement sa motivation en débutant sans entrée en scène, et qui entreprend de retourner une salle qui ne demande qu’à en découdre, et qui se prend les riffs perçants de plein fouet. Malgré quelques larsens, les italiens menés par Danny Schiavina (chant) se montrent très efficaces dans leur registre, et si on ne m’avait pas dit que le line-up avait été remanié récemment, j’aurais cru leur recette rodée depuis des années ! Le vocaliste reste agrippé à son pied de micro, laissant ses camarades haranguer également le public qui le leur rend bien, et qui se laisse facilement prendre au jeu des “come on”, “just move” et autres indications à se rentrer dedans avec le sourire aux lèvres. Quelques influences Heavy viendront apaiser d’un cran leurs rythmiques, mais le moins que l’on puisse dire, c’est que le groupe est bien déterminé à marquer les esprits !
Setlist: Lust for Blood – Veil of Insanity – The Cult – Grip of Time – Call of the Siren – Neck Breaking Dance – Path of Pain – Weaving – Masters of Control – Neon Maniacs
Le Black Metal est à l’honneur avec Merrimack, combo parisien dont le dernier album Of Grace and Gravity m’avait beaucoup plu, et pourtant… mon avis reste mitigé. Les balances sont bonnes, le groupe semble très en forme, mais dès les débuts du show, je peine à entendre la voix de Vestal (chant), et le problème durera un petit moment avant d’être corrigé, laissant place à un autre souci : la batterie qui noie les guitares. La fureur du groupe est cependant communicative, tout comme les passages plus mystiques personnifiés par le vocaliste, très expressif, qui n’hésite pas à se passer le pouce sous la gorge ou à se laisser posséder par les riffs, mais il faudra attendre de revenir vers la console de son pour enfin pouvoir apprécier un minimum le show, où les membres se démènent, grimaçant devant les premiers rangs. Mais rebelote, ce seront cette fois les guitares de Perversifier et A.K. qui se perdent dans le mix et deviennent beaucoup trop dissonantes, et je me surprends à mieux profiter du son dehors, collé à la vitre. Le public semble cependant avoir apprécié, comme le précisera ce marseillais-lyonnais à l’état d’ébriété fortement avancé.
Setlist: The Falsified Son – Sulphurean Synods – Seraphic Conspiracy – Horns Defeat Thorns – Under the Aimless Spheres – Redeem Restless Souls – Sublunar Despondency
Nouveau virage artistique pour le Deathcore de Coffin Feeder, groupe où les musiciens semblent très sages pendant les balances, mais qui dès le coup d’envoi donné va se transformer en un véritable char d’assaut que rien ne peut arrêter ! Bien qu’habitué à voir Sven (chant) avec Aborted, le bougre me surprendra toujours par sa vélocité, alternant hurlements sauvages avec des séances de headbang frénétiques qui mettraient à rude épreuve le cardio de n’importe qui ! Et en parlant d’énergie, les musiciens ne sont pas en reste, puisque Jan (basse), Jeroen (guitare) et Bart (guitare) n’hésitent pas à arpenter la scène en violentant leurs instruments, tout comme Siebe (batterie) qui du haut de ses vingt-trois ans massacre ses peaux à chaque instant. Le son est parfait dans toute la salle, et c’est entre deux “foutez-moi le bordel”, “je veux voir un putain de circle-pit” et autres blagues sur le fait que ses camarades soient flamands que le vocaliste nous confie sa joie de jouer en France pour la deuxième fois seulement, alors qu’il passe presque tous les ans avec son autre groupe. En résumé : on s’est fait rouler dessus et on a adoré ! Est-il utile de préciser que la sécurité s’est également fait bien mettre à mal, quitte à en redemander ?
Dernière dose de Thrash avec Gama Bomb, pointure anglaise du style qui va également nous faire faire du sport avec son énergie débordante et ses riffs saccadés Old School à souhaits, mais aussi et surtout Philly Byrne, son frontman aux mimiques comiques. Vous finissez par connaître la chanson, le Thrash et moi ce n’est pas l’amour fou, mais le show est survolté ce soir, et le public le rend tellement bien aux musiciens que le vocaliste décide de traverser toute la fosse, pendant que le reste du groupe tient sa rythmique sur scène, offrant des gang vocals toujours aussi efficaces et fédérateurs. Côté son, les fans sont une fois de plus bien lotis avec des leads perçants mais maîtrisés, et même si j’avoue ne pas véritablement m’être attardé pour prendre une pause bien méritée, le groupe a fait sensation ce soir !
Setlist: Slam Anthem – Egyptron – 666teen – Speed Funeral – Give Me Leather – Last Ninjas Unite – Avenge Me! – Sea Savage – Necronomicon Automiton – Living Dead In Beverly Hills – Zombie Blood Nightmare – Hell Trucker – Miami Supercops – If I Should Fall From Grace With God (The Pogues cover) – We Respect You
Dernier groupe à fouler la scène pour cette édition 2025, c’est à Nile que revient l’honneur de clore le Lions Metal Fest, et c’est malheureusement avec du retard que le show va débuter devant un public prêt à se fracasser la nuque. Une mauvaise nouvelle n’arrivant jamais seule, les micros de Karl Sander (guitare/chant), Dan Vadim Von (basse/chant) et Zach Jeter (guitare/chant) souffriront de quelques faiblesses sur le premier titre, mais le souci est rapidement géré, et c’est soutenus par la batterie de l’incroyable George Kollias que les quatre gaillards assènent riff après riff. Karl lâchera ses longs “thank you!” entre deux morceaux, présentant rapidement le suivant mais nous demandant également “We’re so happy to be here, can I have a mother fucking hell yeah”, quitte à nous le faire recommencer avant d’être pleinement satisfait et de laisser le concert reprendre. Le son est à présent parfait, et on se délecte littéralement des titres emblématiques tels que Sacrifice Unto Sebek, Defiling the Gates of Ishtar et Kafir! dont l’enchaînement ferait pâlir n’importe quel musicien, laissant les trois chanteurs se relayer et s’unir pour des passages monumentaux. Une heure, c’est court, mais qu’est-ce que c’est bon quand il s’agit de Nile, qui enfonce encore un peu plus le clou à chaque instant !
Setlist: Stelae of Vultures – To Strike With Secret Fang – Sacrifice Unto Sebek – Defiling the Gates of Ishtar – Kafir! – Vile Nilotic Rites – Invocation of the Gate of Aat-Ankh-es-en-Amenti – Sarcophagus – Lashed to the Slave Stick – Black Seeds of Vengeance
La salle se vide, et je dis tristement au revoir au Lions Metal Fest pour cette année. Une première pour moi qui se solde par une véritable réussite, et je ne peux qu’être admiratif du travail acharné de Mick et son équipe, que je remercie une fois de plus chaudement pour m’avoir accueilli à bras ouverts en 2025 ! Que ce soit les équipes techniques, les bénévoles ou la sécurité, tous se sont démenés pour nous permettre de passer un week-end dans les meilleures conditions possibles ! Il se pourrait que je sois tenté de revenir l’an prochain, vous êtes prévenus !