Interview: Survival Zero

A l’occasion de la sortie de The Ascension, leur premier album, Pierre Lebaillif (chant) et Régis Bernard (guitare) de Survival Zero ont pris le temps de répondre à quelques questions. Au programme, leur univers musical, la composition, mais également les ambitions de la jeune formation française !

Chronique de l’album The Ascension
English version?

Bonjour à vous et merci de m’accorder un peu de temps ! Pourrais tu vous présenter, le groupe et toi ?
Pierre (chant) : Salut, merci à toi pour l’intérêt porté à Survival Zero. On est un groupe de metal à la croisée de plusieurs courant parmi les plus groovy et les plus sombres. On cherche à proposer une musique variée et intense, autant par l’énergie déployée que les ambiances. Nos racines sont à chercher du côtés de la scène américaine des années 2000 sur lesquels se greffent des atmosphères Post-Hardcore ou bien l’énergie du Thrash Metal. Nous sommes tous des activistes de la scène metal dans notre région, la Champagne. A nous cinq on a eu vingt groupes au moins, dans des esthétiques très différentes allant du Black Metal au Shoegaze en passant par le Hardcore. Par le passé, on a parfois joué ensemble dans ces groupes, sans quoi nous avons partagé des scènes communes. Nous nous sommes réunis pour créer Survival Zero et produire The Ascension notre premier album. Au sein du groupe je suis le chanteur. 

Survival Zero  a été formé en 2019 et sort déjà un album, comment vous êtes vous mis à travailler ensemble ? Comment s’est passé la composition de The Ascension ??
Régis (guitare) : En réalité, Survival Zero a été formé par Pierre et Thibaut (Thibaut Gugger, batterie) en 2018! Les bases des chansons sont de Pierre. Chaque membre est arrivé plus tard au gré des disponibilités de chacun, et en apportant, à chaque fois, sa touche personnelle et son interprétation sur les morceaux.
Pierre : Entre mes propositions initiales et les chansons de l’album il y a un fossé énorme. Il faut savoir que je composais des chansons depuis plusieurs années mais je n’osais pas les faire écouter à d’autre. Créer un groupe avec ça ? Encore moins ! Thibaut a jeté une oreille attentive sur mes idées et on a commencé à jammer tous les deux pour établir les fondations du projet. L’arrivée de chacun des membres dans le groupe nous a amené vers le haut. Nous avons pris notre temps aussi, plus de deux ans en s’isolant complètement, sans faire de concerts, sans communiquer sur un projet encore embryonnaire. On souhaitait pouvoir défendre une proposition artistique avec des fondations solides.

Même question concernant les paroles, est-ce que tu peux m’en dire un peu plus sur les thèmes abordés ainsi que la façon d’écrire, le message du groupe ?
Pierre : Le groupe n’a pas de message à faire passer, ce n’est pas notre volonté. On cherche juste à transmettre des émotions ou des sensations. C’est subjectif, chacun peut y voir un message qui lui est propre. Après on met forcément de soi dans la musique et les paroles. Du mieux que je peux j’essaye de faire correspondre les textes aux sensations que la musique m’apporte. Quand on a créé le groupe je sortais d’une maladie, la dépression et j’avais à coeur de poser des mots là dessus. Je souhaitais aussi pouvoir proposer des textes suffisamment imagés pour que quiconque les lirait puisse y déposer ses propres interprétations, ses émotions. Si la voix est un instrument, les phrases et les mots sont autant d’effets qu’on met dessus. Ils peuvent être percutant, fluides, étirés, saccadés. Quand on chante (et même quand on parle) on sculpte de l’air. En ça je n’arrive pas à écrire des lignes de chants si je n’ai pas les paroles. Je n’ai pas de méthodes précises pour écrire. Un texte peut sortir en une journée ou en un mois. Je peux bloquer longtemps sur un passage parce que les mots ou le phrasés ne me plaisent pas. La constante entre toutes les paroles c’est que je puise dans mes lectures. Quand j’écrivais pour cet album je lisais Le Procès de Franz Kafka, Fondation d’Isaac Asimov et je relisais (comme chaque année) Universal War One de Denis Bajram

L’album s’apprête à sortir, est-ce que vous avez des appréhensions au sein du groupe, ou la sérénité règne ?
Régis : Oui il y a forcément une appréhension lorsque l’on a passé autant de temps à faire au mieux pour présenter correctement notre projet. Nous sommes également impatients de partager notre musique et connaître les ressentis de chacun, malgré le fait que nous ne puissions, pour l’instant, pas défendre cet album en Live.
Pierre : C’est forcément frustrant que tout cela ce passe dans ce contexte aussi particulier. Ça se rajoute à l’appréhension qu’on peut ressentir à la veille de sortir un album. Néanmoins nous avons souhaité maintenir la sortie à la date prévu car écouter de la musique n’est pas incompatible avec la situation. Et puis soyons honnête, à notre niveau personne ne nous attend donc ça n’aurait pas changé grand-chose il me semble. 

Et concernant la signature avec ?M&O Music?, comment est-ce que ça s’est fait ?
Pierre : Le plus simplement du monde. Quand nous avons reçus le mastering de l’album nous l’avons envoyé à plusieurs labels. Parmi les quelques uns qui ont répondus avec enthousiasme nous avons choisi celui qui nous proposait les conditions correspondantes le plus à nos souhaits. 

Côté son, on trouve du Thrash, du Death, mais aussi quelques éléments plus dissonants, Prog et modernes, qui est-ce que tu citerais comme les influences du groupe ?
Régis : La richesse de Survival Zero, c’est justement l’éclectisme de nos influences ! Hardcore, Metal Prog, Mélodique, Death, Post-Rock entre autres… la liste est longue !
Pierre : Je sais que la scène américaine des années 2000 a une forte influence sur moi. Je suis un gamin de cette période. Parmi mes albums de chevet il y a The Impossibility of Reason de Chimaira ou bien As the Palaces Burn de Lamb Of God mais je n’écoute pas que ça. Selon l’humeur ou les périodes je peux écouter des choses aussi variés que Sleep, Behemoth, Klone ou Black Sabbath

Un clip est sorti pour le titre ?Ascension, comment est-ce que vous avez travaillé sur celui-ci ? Et pourquoi avoir choisi ce titre plutôt qu’un autre ?
Pierre : On souhaite que nos clips soit des portes d’entrées vers notre musique, tout comme nos artworks d’ailleurs. Il fallait donc faire la synthèse de plusieurs choses : trouver une chanson offrant une vue d’ensemble de notre musique, adapter les paroles à l’image et enfin, même si c’était plus accessoire, mettre en image le groupe. Nous avons bossés avec Olivier Gobert du studio OG qui, en plus d’être un mec bourré de talent, est un ami de longue date. Je lui ai fait écouter la chanson, je lui ai parlé des paroles et de ce que j’avais en tête. On a imaginé un scénario comme ça, qu’il a pu penser de son côté en terme de rendu de l’image, de décor etc. Nous venons tous de Troyes, dont le centre ville médiéval regorge de curiosités architecturales parmi lesquelles d’énormes caves voûtées comme celle de la Maison de l’Outil et de la Pensée Ouvrière où nous avons tourné le clip. Quand Olivier nous a montré le lieu on ne pouvait plus imaginer le tournage ailleurs. Le lieu a lui tout seul dégage cette aura mystique qu’on a cherché à insuffler dans le clip. Enfin, il nous fallait quelqu’un pour jouer le rôle titre et c’est un autre de nos amis, Paul Artaud qui s’est prêté au jeu. Dans la semaine qui a suivi le tournage il m’a envoyé plusieurs messages à-propos de son rôle et au moment du tournage son implication nous a soufflé. L’addition de son énergie et de celle d’Olivier ont amené l’idée qu’on se faisait du clip bien au-delà de nos espérances. Par contre nous sommes tous sortis du tournage avec des bosses sur le crâne. La cave voûtée est très belle, mais elle est aussi très basse…

Certains des musiciens ont déjà eu une expérience avec d’autres formations, est-ce que vous avez déjà fait une résidence ou eu une première expérience avec un public ?
Régis : Nous avons tous eu plusieurs expériences dans plusieurs autres groupes. Nous avons eu l’occasion de faire notre première date peu de temps avant le confinement, beaucoup d’autres étaient prévues, ainsi qu’une résidence à La Chapelle Argence de Troyes, mais tout est reporté.

Je sais qu’il est complexe de parler d’avenir dès maintenant, surtout étant donné le contexte actuel lié au Covid-19, mais est-ce que vous avez déjà des plans pour le futur ? Que ce soit à propos de live, clips, composition…
Régis : Reprendre la route des concerts dès que les conditions le permettent ! Et nous profitons de ce moment de répit pour affiner quelques futurs compositions effectivement.
Pierre : Comme le dit Régis, la priorité ça sera les lives. Sinon, on pense effectivement à sortir d’autres clips pour cet album. Nous verrons bien.

Quel a été ton tout premier morceau de Metal ?
Régis : MetallicaEnter Sandman, j’avais 12 ans quand c’est sorti, j’ai du découvrir à 13, j’avais acheté la cassette chez le disquaire du coin !
Pierre : Left Behind de Slipknot, je devais avoir 13/14 ans. A l’époque j’étais plutôt branché Rap et un pote m’a fait écouter ça. J’ai pas aimé sur le coup, mais ça m’a suffisamment intrigué pour que j’y retourne. 

Depuis combien de temps est-ce que tu pratiques ton instrument ? Est-ce que tu te souviens du morceau qui t’a donné envie de jouer ? Est-ce que tu arrives à vivre de la musique, ou est-ce que tu as un autre job à côté ?
Régis : Je joue de la basse occasionnellement depuis 25 ans et de la guitare régulièrement depuis 22 ans !
Pierre : Nous avons tous des métiers à côtés du groupe. La musique c’est une soupape. Pour ma part j’ai commencé à m’improviser chanteur peu de temps après avoir découvert Slipknot. Ce groupe m’a amené vers des choses qui m’ont fait halluciner dont le Death-Metal. Je bosse ma voix depuis une bonne quinzaine d’année mais c’est depuis 2013 environ que je me suis décidé à prendre des cours de chant pour améliorer ma voix.

Quel est ton meilleur et ton pire souvenir lié au groupe ?
Régis : Meilleur souvenir : la première écoute de notre album. Mauvais souvenir : il n’y en a pas vraiment, peut être cet après midi à répéter après que tout le monde ai mangé un kebab rempli de choux et d’oignon…
Pierre : Je vais rejoindre Régis sur le meilleur souvenir. Ça venait valider des mois de travail. Pour le pire souvenir, je n’étais pas présent à cette fameuse répète…heureusement ! Sans quoi je dirai les fois où j’ai présenté l’idée du groupe à Thibaut, Pierre (Pierre Touzanne, basse), Régis et Ben (Benoît Raguin, guitare). C’est pas vraiment des pires souvenirs, mais j’appréhendais pas mal.

Ton dernier coup de coeur musical ?
Régis : Monochromatic Black, la chanson Phosphenes
Pierre : Barishi, Old Smoke leur dernier album en date. 

Dernière question, je te laisse créer une tournée pour laquelle ?Survival Zero? ouvrirait. Tu peux choisir jusqu’à trois groupes !
Régis : Survival Zero / Lamb of God / Gojira (merci de m’avoir fait imaginer cette affiche !)
Régis : Régis me prend de court ! J’aurai répondu pareil. Sinon je verrai bien une tournée entre copains : Survival Zero / W.I.L.D / Deficiency. On ne serait pas à l’abri de passer de bons moments. 

Encore merci pour m’avoir accordé de ton temps, je te laisse le mot de la fin !
Le groupe : Merci à toi pour tes questions et l’intérêt porté à ?Survival Zero?. Un grand merci à vous qui venez de lire cette interview.

 

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