Interview : Onslaught

A l’occasion de la sortie de Generation Antichrist, leur septième album, j’ai eu l’opportunité de parler avec Nige Rockett, guitariste fondateur du légendaire groupe de Thrash Metal Onslaught.

Chronique de Generation Antichrist

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Tout d’abord, merci de m’accorder un peu de ton temps ! Peux tu te présenter ainsi que la musique d’Onslaught pour un néophyte dans l’univers du Metal ?
Nige Rockett (guitare) : Salut et merci, le plaisir est pour moi ! Ok, je suis Nige Rockett, guitariste/fondateur du groupe de Thrash anglais Onslaught ! Je vais te faire une rapide biographie du groupe. Onslaught a été formé en 1983, on était fortement influencés par Discharge et Motörhead, et ces influences subsistent clairement même aujourd’hui sur notre album à venir, Generation Antichrist (qui sort le 7 août). Précédemment nous avons sorti six albums studio : Power From Hell,The Force, In Search of Sanity, Killing Peace, Sounds of Violence, VI. Le line-up actuel du groupe est : Dave Garnett au chant, Nige Rockett à la guitare, Wayne Dorman à la guitare, Jeff Wiliams à la basse et James Perry à la batterie.

Votre septième album, Generation Antichrist, est sur le point de sortir, comment est-ce que vous vous sentez à ce sujet ?
Nige Rockett : Nous sommes tous très excités à propos de cette future sortie. Nous pensons que c’est le meilleur et définitivement le plus puissant album d’Onslaught jamais fait et que les fans sont déjà fous de ce que nous avons sorti jusqu’ici. Religiousuicide, le dernier single/vidéo de Generation Antichrist a atteint à lui seul 420 000 écoutes sur Spotify sur les deux premières semaines de sa sortie… Tout est vraiment positif !

Trois des cinq membres du groupe sont “nouveaux”, comment est-ce de composer avec du sang neuf dans Onslaught ? Qu’est-ce qui vous inspire pour créer musique et paroles ?
Nige Rockett : Tout s’est passé comme d’habitude, j’ai donc composé la majorité de ce nouvel album, Wayne a fait de très bons ajouts sur certains titres et bien sûr il a joué d’incroyables solos, mais c’était un peu tard pour notre nouveau vocaliste Dave Garnett de prouver sa valeur ajoutée au niveau de l‘écriture puisqu’il nous a rejoints après que l’album soit entièrement composé, mais il a évidemment posé sa patte sur le rendu vocal. L’inspiration pour créer du nouveau matériel vient de ma colère envers ce foutu monde dans lequel nous vivons il y a tant de folie de nos jours, ça fait autant de carburant pour composer de manière flamboyante ! Generation Antichrist c’est “de la musique énervée pour des gens énervés”.

Le groupe peut être considéré comme une légende dans l’univers du Thrash Metal, quelle était votre motivation au début ? Malgré la pause, est-ce que cette motivation est toujours d’actualité ? Ou est-ce que votre point de vue a changé ?
Nige Rockett : On voulait juste jouer sur scène et c’est tout. On regardait tous nos groupes préférés faire des concerts et on se disait “Ça doit être nous !”. Et aujourd’hui, la motivation est encore plus grande, on est toujours dirigés par cette volonté de jouer pour les fans, c’est pour ça qu’on vit, il n’y a pas de meilleure sensation que de jouer devant des milliers de gens qui deviennent fous.

En réalité, je n’écoute pas tant de Thrash Metal que ça, mais Onslaught sonne comme une rencontre entre Old School et modernité. Qu’est-ce que tu en penses ?
Nige Rockett : C’est vraiment cool, je suis content que tu aies fait ce commentaire parce que c’est exactement ce qu’on a cherché à faire lorsque nous avons commencé à faire cet album. Avant de commencer le processus d’écriture on discutait de la direction que l’on souhaitait prendre pour cet album, les deux précédentes sorties étaient les albums les plus techniques d’Onslaught, donc on prévoyait de revenir deux pas en arrière pour faire cinq pas en avant. On s’est penchés sur nos influences et les moyens de capturer l’énergie brute des premières productions afin de transférer cette philosophie à Generation Antichrist. Nous avons épuré la production, fait des riffs moins complexes, moins de couches, des morceaux plus courts, plus d’accroches et ensuite mixer le tout avec une production super agressive, et on pense avoir trouvé le parfait mélange pour un album de Thrash Metal en 2020.

Concernant le nouvel album, quel était le premier morceau que tu aies composé ? Et le dernier ? Est-ce qu’il y a une histoire pour cet album, ou est-ce que tu as juste mis bout à bout de super titres ?
Nige Rockett : Le premier morceau que j’ai écrit pour le nouvel album était A Perfect Day to Die, c’est notre hommage à Lemmy (RIP), qui était un bon ami et une influence massive pour notre carrière dans bien de bien des façons. Celui-ci est arrivé très facilement, comme s’il venait du coeur tu vois ! Le dernier morceau était un titre inspiré par la politique qui s’appelle Empires Fall, et il est probablement le plus lourd qui figure sur Generation Antichrist avec ses paroles sombres et sa rythmique tordue. Je ne dirais pas qu’il y a une histoire pour cet album, il n’y a pas de concept défini, mais j’aime beaucoup quand tu dis “mettre bout à bout de super titres”… Les morceaux doivent être au plus haut niveau dans cet âge moderne et digital, je ne veux pas que les gens écoutent seulement deux ou trois titres de l’album, je veux que chaque morceau traîne l’auditeur jusqu’au suivant, il n’y a pas de remplissage, chacun de ces neuf titres est ici pour une bonne raison, c’est un voyage de 35 minutes de fureur, agression et haine.

En tant que fondateur d’Onslaught, que peux-tu nous dire sur l’évolution du groupe ? Est-ce que quelque chose du passé te manque ? Ou est-ce que tu penses que quelque chose aurait pu être amélioré, et que c’est le cas avec ce line-up ?
Nige Rockett : Hm je ne dirais pas qu’il y a beaucoup de choses du passé qui me manquent concernant le passé, mis à part le fait de tourner avec Motörhead haha… Les choses se passent vraiment très bien, ce sont même les meilleurs moments pour Onslaught en ce moment. Le line-up est bon, le label est vraiment cool et les fans sont aussi géniaux que d’habitude. La vie est vraiment bonne mis à part ce putain de Covid.

Je sais que le Covid-19 a foutu la merde partout, mais est-ce que tu as des plans pour le futur dont tu pourrais nous parler ?
Nige Rockett : Malheureusement nous avons perdus d’énormes festivals cet été, et nous avons dû annuler la programmation de quatre tournées… Donc ouais, ça a vraiment foutu la merde…! Heureusement tous les festivals sont re confirmés pour 2021 mais nous devons reprendre toute la programmation des tournées depuis le début. On a décidé d’aller de l’avant avec la sortie de l’album en août pour être sûr d’être sur le devant de la scène quand les concerts reprendront, on sera prêts à défendre le nouvel album quand plein d’autres groupes seront encore en train de réfléchir à leurs nouvelles sorties… Donc ouais, on a vraiment de bons plans pour les deux prochaines années si nous arrivons à battre ce virus…!

Concernant les concerts, comment te sens-tu avant de monter sur scène ? Est-ce que tu as un rituel d’échauffement particulier ?
Nige Rockett : J’aime la mise en place des concerts, je ne suis jamais nerveux mais une fois que l’intro du show débute l’adrénaline arrive vraiment. J’essaye toujours d’échauffer mes mains et mes poignets au moins une demie-heure avant de monter sur scène, voir plus s’il fait froid, il n’y a rien de pire que d’avoir une crampe ou tes mouvements restreints quand tu joues ce style de musique. C’est aussi bien de s’étirer le cou et les épaules pour pouvoir headbanguer librement et facilement !

Nous avons beaucoup parlé de musique, mais est-ce que tu as d’autres passions dans la vie ? Qu’elles soient liées à la musique ou non.
Nige Rockett : Le football est mon autre passion dans la vie, en parallèle de la musique… Je regarde et joue au football depuis que j’ai dix ans, mais je suis aussi manager de foot. Maintenant, je vais voir des matchs toutes les semaines quand nous ne sommes pas en tournée, il y a une super vie sociale autour du football, donc c’est plus que simplement 90 minutes de sport, c’est un véritable jour de fête !

Est-ce que tu te souviens de la première fois où tu as joué d’un instrument ? Quand et comment est-ce que c’était ?
Nige Rockett : Ouais, c’était assez difficile haha. J’avais environ 12 ans à l’époque et c’était loin d’être la meilleure guitare. J’ai pris quelques leçons basiques et ça s’est bien passé je crois, mais on m’apprenait de la musique que je n’aimais pas alors j’ai arrêté après six leçons. J’ai recommencé à 16 ans avec un meilleur instrument et un meilleur professeur, et les choses étaient tellement plus simples… Le reste fait partie de l’histoire et ça se passe bien !

Quel était le premier morceau de Metal que tu aies écouté ? Quel était celui qui t’a fait penser “Je veux créer un groupe et jouer sur scène” ?
Nige Rockett : C’est une question difficile. J’ai évidemment écouté les premières sortie de Black Sabbath qui étaient merveilleux et ensuite des morceaux comme Sheer Heart Attack et Stone Cold Crazy de Queen qui m’ont époustouflé, puis est venu le titre Motörhead de Motörhead qui avait tout, la vibe Metal, la vibe Punk, le bruit, l’agression, c’était parfait à l’époque… Ca a aussi grandement inspiré Discharge, qui sont eux-mêmes une grosse inspiration pour Onslaught. C’était un super enchaînement d’événements.

Si je te demandais de comparer la musique d’Onslaught à un plat ? Quel serait-il et pourquoi ?
Nige Rockett : Haha, c’est une bonne question… Je dirais un curry indien extrêmement épicé, un Phall peut-être… C’est tellement épicé, c’est un véritable enfer, mais le plaisir est incroyable…! Et tu tu peux boire une bière en profitant !

Quels sont ta meilleure et ta pire expérience en tant que musicien ?
Nige Rockett : La meilleure expérience musicale était définitivement de tourner avec Motörhead sans aucun doute… C’était absolument incroyable, ils nous ont tellement bien traité et nous ont offert tout ce que nous souhaitions comme l’utilisation de leurs lumières et autres… C’était la tournée qui a vraiment propulsé le groupe au niveau supérieur et nous a appris tant de leçons à propos des tournées et du respect des autres ! La pire expérience… Probablement signer avec Polygram pour la sortie de l’album In Search of Sanity. Nous avons perdu tout contrôle artistique, ils ont essayé de changer le son du groupe et son image dans la globalité. On a vendu un tas d’albums mais le fun s’était évaporé du groupe et on était devenus simplement une partie d’une grosse entreprise. C’est vraiment quelque chose que je changerais si c’était possible.

Avec quels groupes est-ce que tu voudrais partir en tournée ? Je te laisse créer une tournée qui inclut Onslaught et trois autre groupes !
Nige Rockett : Cool, je vais faire deux listes, une avec des groupes intemporels et une autre avec des groupes encore actifs.
Pour les groupes actifs en 2020 : Onslaught, Testament, Lamb of God, Discharge.
Pour les groupes intemporels : Onslaught, Motorhead, Slayer, Venom (line-up d’origine).

C’était la dernière question pour moi, un grand merci pour ton temps, je te laisse les mots de la fin pour les fans français !
Nige Rockett : Merci mon ami, c’était cool de parler avec toi ! J’aimerais envoyer un énorme merci à tous nos super fans loyaux en France, on a hâte de revenir vous voir après cette merde de Covid ! Ca va être très sale et on va s’éclater… Jusque là, prenez soin de vous !

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