Review 015 : Harakiri For The Sky – Aokigahara

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Peu de groupes autrichiens sont reconnus dans le monde du Metal. L’un des prochains est probablement Harakiri For The Sky.

Évoluant dans un univers entre le Black Metal et le Post Black, Matthias « M.S. » Solak et Michael « J.J. » Wahntraum ont décidé en 2011 de fonder l’univers du groupe sur les choses les plus noires de la vie.
Signés sur le label allemand Art of Propaganda, leur premier album sort en 2012, puis le suivant, Aokigahara, en 2014. Un troisième album est prévu cette année. Sur 10 chansons enregistrées, 4 ont des invités au chant et une est une reprise de Tears for Fears.

Harakiri For The Sky - Aokigahara

L’ouverture se fait sur la magnifique mélodie de My Bones to the Sea. Un morceau d’une intensité palpable, savant mélange de douceur, de désespoir, de mélancolie et de haine. Un tempo plutôt lent mais pas trop, laissant la place à une rythmique impeccable. Les hurlements de J.J. semblent venir de son âme et non de sa gorge. Presque désordonnés, on sent une folie furieuse qui s’empare de l’homme, mais les paroles restent compréhensibles. Le texte parle essentiellement de regrets d’un homme en proie au malheur le plus profond.
Ce morceau monumental digéré, on attaque Jhator avec la participation de Seuche (chanteur de Fäulnis) qui chantera en allemand. Nettement plus rapide, cette chanson se distingue par une mélodie beaucoup plus axée sur le Black metal pur, avec vers la fin un petit break acoustique avant de renchainer sur une déferlante de violence avant de s’achever de la même manière que le break. Homecoming, Denied s’articulera elle vers les tonalités plus ambiantes du projet, permettant ainsi aux plus réticents de laisser les émotions contenues dans la composition les imprégner, si ce n’était pas déjà fait.
69 Birds For Utoya lorgne presque sur le stoner, avec la présence de la voix chaude de Cristiano (chanteur de Whisky Ritual). Plus entraînante, c’est un véritable hymne au headbang que nous offre le combo. Les deux voix se marient à merveille sur certains passages. Parting renoue avec l’accoustique et les lentes tonalités atmosphériques. Le doute est présent dans les paroles, on sent que J.J. tente de nous exprimer quelle douleur on peut ressentir lorsqu’on ne sait que faire. Sa plume reste simple mais d’une beauté indicible.
Burning From Both Ends ferait penser à une chanson très atmosphérique également, mais très vite elle monte en intensité avant d’accueillir Torsten, chanteur d’Agrypnie. Sa voix possède un autre timbre que celle de J.J., mais elle colle parfaitement au texte une fois encore. La chanson sera parcourue de pauses mélodiques bienvenues pour profiter au maximum de la violence déchaînée. Eklatanz, chanteur d’Heretoir sera le dernier invité de l’album, pour la divine Panoptycon. Sa voix moins criarde fera contraste une fois encore, sur ce manifeste de douleur, permettant un chevauchement des plus magnifiques à entendre.
L’énigmatique Nailgarden leur succèdera, offrant la possibilité à M.S. d’exploiter tout son potentiel mélodique pour finir dans une sorte de chaos. Gallows (Give ’em Rope) traite avec brio de la violence du monde sous une rythmique écrasante. Une fois encore, la voix de J.J. est parfaite. Le dernier titre, Mad World, nous vient des anglais de Tears for Fears. Les deux autrichiens ont su garder l’approche de la chanson et y apporter le voile de noirceur qui les caractérise. Sans réellement toucher à l’univers, Harakiri For The Sky nous peint une fresque de mélancolie qui passerait presque pour de la gaité comparé aux autres morceaux.
Cet album, bien qu’accessible par sa violence pure, sera compris différemment par les amateurs de Depressive Black Metal. Un album pas évident à saisir, mais d’une puissance inimaginable.

98/100

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