Review 085 : Welicoruss – Az Esm

Welicoruss - Logo

Il y a différent moyens de découvrir un groupe dont on a déjà vu le nom sans forcément chercher à creuser plus. Celui que je trouve être le meilleur, c’est le live. C’est de cette manière que j’ai découvert Welicoruss, un groupe qui était basé en Russie à ses débuts, mais qui est maintenant domicilié en République Tchèque.

En 2002, Alexey “WelicoRuss” Boganov (chant/guitare) décide de fonder le groupe seul, mais en 2005, après une première démo, il décide de recruter des musiciens. Le line-up subit de nombreux changements, mais sortira son premier album, Wintermoon Symphony, en 2008, puis se stabilise en 2013. Depuis lors, Dmitriy Zhikharevich (basse), Artiller (batterie) et Gojko Mari? (guitare) travaillent avec Alexey alors qu’Az Esm, le deuxième album du groupe est déjà en partie composé et enregistré avec de précédents musiciens. Bien que de nombreux musiciens interviennent dans l’enregistrement de cet album, il reste un puissant mélange de Pagan Metal et de Black Symphonique qui fait mouche par sa violence et ses ambiances prenantes. Venez découvrir le folklore russe à mes côtés !

Welicoruss - Az Esm

Ne vous fiez pas aux titres écrits avec l’alphabet cyrillique, car l’introduction s’intitule sobrement Intro. Une voix inquiétante nous parle rapidement sur un fond fait d’instruments folkloriques jusqu’à ce qu’Az Esm débute. Le titre éponyme mettra en lumière les deux côtés du son de Welicoruss, puisqu’aux chants traditionnels russes se succèdent des riffs sombres. Alexey commencera à hurler sur la seconde moitié du titre, alors que la rythmique nous mène lentement à Voice of the Millennium après un dernier assaut. Introduit par une voix lointaine, ce titre ne fera aucune concession. Les riffs puissants sont renforcés par une double pédale martiale, et les samplers symphoniques ne feront que sublimer le tout.

Il est possible que vous ressentiez un besoin d’évasion après Sons of the North, un titre qui mettra l’accent sur les racines Pagan du groupe, alors que Woloshba me donne personnellement envie d’aller conquérir des territoires inexplorés. Ces deux titres sont réellement motivants, mais les mélomanes y verront une réelle différence. Ce ne sera pas le cas avec Fires of Our Native Land, où le son clair prédomine pendant la première moitié du titre, avant de laisser place à des riffs presque Progressifs qui s’éteindront sur des chants lointains. Bridge of Hope renouera avec la violence et les samplers épiques qui font la réputation du groupes, pour un titre encore une fois assez martial. L’identité forte du groupe permet de faire de ce titre un incontournable pour moi.

On revient sur des tonalités plus douces avec Dolmen, qui sera magnifiquement introduite par des claviers et une voix féminine qui offriront de la place aux hurlements d’Alexey et aux riffs furieux du groupe. Pour Kharna, il suffit simplement de fermer les yeux pour parcourir les steppes enneigées de Sibérie en compagnie des membres du groupe, tandis que Fragments vous fera revenir à vous pour affronter une horde d’ennemis armés jusqu’aux dents. Ce titre est une réelle épopée qui mélange voix profonde, voix claires et chants lyriques sur des riffs parfois techniques mais toujours entraînants.
Outsider achèvera de convaincre les plus réticents d’entre vous après une introduction narrée par Igor Khokhlovkin qui nous lâche soudainement sur un solo dantesque. La suite du titre ne sera qu’une tornade de violence maîtrisée couplée à la beauté des instruments symphoniques pendant qu’Alexey s’égosillera pour notre plus grand bonheur, alors que l’album touche à sa fin. Ne pouvant nous abandonner ainsi, le groupe a choisi de terminer avec Az Esm` – Epilogue et ses didgeridoos. Reprenant l’ambiance du premier morceau (je vous conseille d’ailleurs de briser l’ordre de l’album et de réécouter les deux à la suite), ce dernier titre nous plongera une dernière fois dans les plaines enneigées de l’univers glacial du groupe. Un dernier voyage en leur compagnie qui s’achèvera sur une chorale qui se meurt dans le néant.

Welicoruss ne fait clairement pas dans le conventionnel. Sur scène, ce sont des géants vêtus de peaux de bêtes qui nous assènent leurs riffs les uns après les autres, captivant le regard et l’oreille, alors que leur musique suffit à nous transporter loin de la fosse où nous sommes. Un groupe qui grandit, mais qui dispose déjà de son identité, et qui va bientôt nous réserver une surprise…

85/100

 

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