Review 144 : Eneferens – The Bleakness of Our Constant

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Si parfois mes errances musicales me font aller de déception en déception, c’est loin d’être le cas avec la découverte du nouvel album d’Eneferens.

Le projet, créé en 2016 aux Etats-Unis, est l’oeuvre d’un seul homme, Jori Apedaile (ex-Arkheron Thodol), qui maîtrise tout du début à la fin, que ce soit en terme de composition, d’enregistrement, de mixage et mastering, mais également la majorité des visuels. Tout en restant dans un univers musical concentré sur le Black Metal Atmosphérique, ses influences semblent être nombreuses, et c’est avec plaisir que je vous laisse découvrir The Bleakness Of Our Constant, son troisième album.

Eneferens - The Bleakness of Our Constant

C’est avec Leave, un titre instrumental que nous découvrons l’univers de l’américain. Un premier contact avec un son clair calme et planant, mais surtout entêtant. Soudain, c’est une guitare au son saturé qui se joint à ce rideau mélodique, puis les autres instruments. La guitare lead sort du lot évidemment, mais la composition avance, puis s’éteint soudainement avec un murmure. This Onward Reach prend alors la suite, avec un blast furieux et ravageur. Le chant de Jori commence alors, rauque et torturé, tout comme les riffs qui sont rapides et tranchants. La rythmique s’apaise pour se muer en quelque chose de mélodique mais incisif, et le chant s’apaise également, avec la reprise du son clair. Un son éthéré nous parvient au loin, et le morceau, tout en gardant sa beauté, revient à des sonorités plus violentes. Sur Amethyst, le compositeur se permet également ce contraste entre un début Black Atmophérique ambiant, et passage en son clair aérien. Cependant, lorsque la composition explose à nouveau, le chant clair demeure. Alors que l’on croit à la fin du morceau, il repart inlassablement jusqu’à l’embrasement final.
Awake semble être une composition au son clair, mais c’est après un moment très prenant que la saturation revient dans les guitares, sans que la rythmique ne change. Le ressenti est le même, mais les instruments sont entre les deux univers. L’atmosphère change pour Weight of the Mind’s Periapt. Si la rythmique est plus lourde, elle est annonciatrice du growl caverneux qui suit et qui m’a laissé littéralement abasourdi. Cette puissance vocale associée à la mélodicité des riffs est tout bonnement prodigieuse. Si le son et finalement le chant clair reviendront, impossible de ne pas être hanté par cette soudaine déferlante. La suite de l’album arrive avec 11:34, un titre instrumental. Comme oniriques, les sons arrivent un par un, flottent en l’air, et s’évanouissent avant de revenir, parfois même plus nombreux, puis de s’évanouir. Selene, le dernier titre, revient sur des bases un peu plus axées Black Metal, avec un son aussi torturé que les premiers morceaux, qui renouent avec la virtuosité de leur créateur, et ce n’est pas le passage sans distorsion qui fera erreur à cette déclaration. La rythmique se renouvelle tout en étant cohérente, fait une dernière pirouette à la guitare lead, puis atterrit pour de bon.

Après avoir écouté The Bleakness Of Our Constant une première fois, j’ai été soufflé. Après l’avoir réécouté en écrivant cette chronique, j’ai eu exactement la même sensation d’apaisement. La musique d’Eneferens est touchante, violente, subtile et puissante à la fois. Et vous savez ce qui est le plus incroyable ? C’est que Jori Apedaile fait également des lives, seul sur scène pour présenter son univers.

90/100


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