Review 202: Dreichmere – The Fruit of Barren Fields

L’univers sombre de Dreichmere s’ouvre à nouveau devant nos yeux.

Créé en 2012 par Dustin Matthews (tous instruments/chant) sous le nom de Dräugr, le one-man band nous offre un premier album en 2015 puis s’éteint l’année suivante avant de renaître sous le nom qu’on lui connaît actuellement. Nommé The Fruit of Barren Fields, ce deuxième album joue à nouveau sur un mélange de styles extrêmes pour un voyage hors du commun.

Pendant plus d’une heure, c’est entre Black Metal glacial, hurlements viscéraux, ambiances mélancoliques, Doom Death lourd et passages Prog que le musicien nous emmène. Sept titres sur lesquels toutes les influences du créateur sont exploitées, remodelées, assemblées et surtout sublimées. Certains riffs sont dissonants, d’autres plus sombres, mais le tout reste cohérent et suit une progression dans ce que les fans appellent “une forêt mystique sans soleil”. L’aventure débute par Pfingstlich, un morceau qui nous entoure peu à peu des sons qui parcourent cet album. Et l’avancée nous conduit parfois à des cris sauvages, un solo déchirant tel que le final de la violente Wurmian Shroud, à une rencontre comme la douce voix de Sara Borgström sur As Golden Dust, un titre qui utilise beaucoup de son clair. Mais la noirceur reviendra sur la fin du morceau ainsi que sur Lamentations, un titre beaucoup plus chiadé et technique, mais sans dénaturer l’âme de la musique. Les leads épiques s’infiltrent sans souci dans cette rythmique flirtant entre Doom et Black Pagan, jusqu’à la fin. Dolour vient briser le rythme avec un clavier angoissant, mais dont la beauté entraînante séduit rapidement, puis la progression reprend. Entre Post-Black et sonorités atmosphériques, les vociférations caverneuses du vocaliste nous accompagnent sur la lourde et lancinante The Winterlong, un titre très long mais qui profite de quelques breaks planants pour relancer de plus belle une superbe rythmique. Dernier morceau, et de loin le plus long, The Wild Hunt (Earth as a Casket) est la conclusion de cette aventure musicale. Comme le titre précédent, ce n’est pas un seul bloc, mais plusieurs parties d’une même composition qui s’entremêlent entre son tranchant, influences Prog et atmosphère oppressante. Et jusqu’au dernier moment le musicien sait comment nous tenir en haleine avant de nous libérer.

Tel un titan, Dreichmere s’est éveillé à nouveau pour nous conter sa magnifique histoire. Entre Black Metal, Doom et influences diverses, The Fruit of Barren Fields est un album grandiose et d’une richesse incroyable. Servi par une créativité sans borne, le projet ne peut que séduire.

90/100

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