Review 380 : Akhlys – Melinoë

Akhlys s’est à nouveau extirpé des ténèbres.

Après un album d’une rare excellence en 2015, la formation américaine créée par Naas Alcameth (chant/guitare/basse/claviers, Nightbringer, Aoratos, Excommunion…) nous offre Melinoë, son troisième album. A la batterie, on retrouve Eoghan (Suns of Sorath, Pile of Priests, Astraeus…) et Chthonia se charge des chants féminins. Le groupe compte également Cody J. Tyler (basse), Josh Perrin (guitare), et Nox Corvus (guitare/chant), tous membres d’Aoratos ainsi que de différents projets de la scène Black Metal américaine.

Si vous pensez qu’Akhlys joue du Black Metal, vous avez tort. La musique du groupe est bien trop puissante pour se résumer à un seul terme, puisque son créateur nous enveloppe dès les premières secondes de Somniloquy dans un voile de noirceur, d’oppression et d’angoisse. Puis le son frappe. Une vague surpuissante. Puis la voix arrive. Ce premier hurlement nous glace le sang, puis on se sent lacérés par les cris suivants, les harmoniques à la fois lourdes et vicieuses, ainsi que ce mur de son. L’inquiétante Pnigalion est la suivante, avec ces murmures qui précèdent une courte agression ténébreuse. Un break silencieux, puis la rythmique nous tombe dessus sans prévenir. Un long souffle pesant qui nous écrase de plus en plus sous des riffs hypnotiques, des frappes rapides et des hurlements viscéraux. Les ambiances épiques se joignent à la noirceur profonde, offrant une nouvelle dimension tragique.
Cette violente dynamique est brisée par Succubare, six minutes d’atmosphère pesante, mais reposante. Si quelques murmures nous parviennent en arrière plan, c’est une brume mystique qui se développe avant de laisser place à Ephialtes. Les tonalités inquiétantes de l’introduction sont coupées par des frappes puis par de nouveaux riffs terrifiants et imposants. A nouveau, la fascinante oppression du groupe agit, nous assommant de plus en plus entre les ténèbres et cette toute puissance magique. Dernier titre, Incubatio déchaîne une fois de plus une rage sans âge ainsi que d’ensorceleuses forces occultes qui se traduisent par des riffs sans merci. Cette dernière invasion de pure angoisse mêlée à des harmoniques cinglantes annihile tout sur son passage et nous prouve une dernière fois sa puissance.

L’angoisse a maintenant un nom. Akhlys déploie une noirceur phénoménale sur Melinoë. Si l’album précédent m’avait impressionné, celui-ci m’a effrayé, oppressé et pourtant fasciné. Le groupe avait atteint un niveau incroyable, et il s’est encore amélioré grâce à ce déchaînement occulte.

98/100

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