Review 409 : Sorcier des Glaces – Un Monde de Glace et de Sang

La beauté de Sorcier des Glaces me surprendra toujours.

Créé en 1997 au Canada par Luc Gaulin (batterie, Moonlyght, Passage) et Sébastien « Roby » Robitaille (chant/guitare/basse, Moonlyght, Passage), le duo nous offre aujourd’hui Un Monde de Glace et de Sang, son huitième album.

L’art du groupe se dévoile dès Crossing the Haunted Forest, le premier morceau. Des sonorités glaciales, tranchantes et entêtantes envahissent l’air, puis un blast intransigeant et une voix torturée se joignent au mélange. Impossible de ne pas se sentir oppressé lorsque cette voix grave intervient sur le break, puis laisse le groupe nous faire voyager à nouveau. Night-Dark Winds of Evil, le titre suivant, propose une lead plus perçante mais également plus douce, contrastant avec la violence des hurlements du vocaliste. De légères influences Folk se mêlent au mélange, puis c’est La Couronne des Mille Hivers qui débute. Les hurlements morbides (en français) ne tardent pas à se poser sur la rythmique glaciale et dissonante, et le titre devient de plus en plus sombre. Plus le morceau avance, plus l’intensité croît, atteignant son point culminant avant Un Monde de Glace et de Sang, le titre le plus long. L’introduction atmosphérique nous lâche finalement sur une avalanche, et le groupe en profite pour nous présenter Thierry Nadeau-Cossette (Moonlyght, Passage) au chant. L’invité apporte une profondeur supplémentaire à cet univers saisissant, violent et froid, après un break exceptionnellement beau. Les sonorités épiques et mélancoliques sont grisantes.
L’album continue avec (Return to the) Primitive Grandeur, un titre aussi somptueux qu’impénétrable, et le mur de son que le groupe joue nous assomme littéralement, leur permettant de placer des harmoniques sombres. Un break au son clair vient apaiser cette rythmique avant de revenir dessus, puis c’est la guerrière The Warlock qui frappe. Des ambiances imposantes sont présentes depuis le début, puis c’est une rythmique entraînante et qui pioche du côté du Dungeon Synth qui nous parvient. Le groupe exploite pleinement ces sonorités, et même lorsque les riffs accélèrent ou ralentissent, l’ambiance est exquise. On notera ces solo perçants de part et d’autres du morceau, puis c’est au tour de L’Éternelle Majesté des Montagnes (partie II) de nous enchanter. Rappelant évidemment un titre du groupe qui date de plus de vingt années, la rythmique cinglante nous explose au visage après une introduction intrigante. Effrayante, sombre et pourtant si douce et planante, la composition nous berce, nous caresse et nous agresse tout en nous hypnotisant. Mais toutes les bonnes choses ont une fin, et c’est avec l’aide de leur invité au clavier que le groupe conclut une heure de son intense sur La Couronne des Mille Hivers (partie II), une douce instrumentale.

Le Black Metal Canadien est réputé à travers le monde, et Sorcier des Glaces participe à cette réputation. Un Monde de Glace et de Sang est un album aussi beau qu’imposant, aussi envoûtant que froid et qui résonnera pendant longtemps aux côtés des meilleures sorties du style.

95/100

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