Review 496 : Evergrey – Escape Of The Phoenix

Evergrey continue son ascension avec Escape Of The Phoenix.

Créé en 1995 en Suède par Tom Englund (guitare/chant, Redemption, Silent Skies), le groupe est sujet à quelques changements de line-up, mais se solidifie au fil du temps autour de Henrik Danhage (guitare, Death Destruction), Rikard Zander (claviers, Tiamat en live, ex-Death Destruction), Jonas Ekdahl (batterie, Death Destruction) et Johan Niemann (basse, Beyond the Katakomb, ex-Mind’s Eye, ex-Therion). 

Dernier chapitre de cette trilogie conceptuelle avec laquelle le groupe a commencé à gagner en notoriété, l’album est illustré par Giannis Nakos, qui s’était déjà occupé de l’artwork précédent. Au fil du temps, le groupe a développé un son unique qui puise ses racines dans le Metal Progressif, et que l’on retrouve immédiatement avec la lourde Forever Outsider. Le morceau est très entraînant, et permet à la douce mais intense voix du chanteur de s’exprimer pleinement, et de créer un contraste fascinant entre ces paroles personnelles puissantes, cette ambiance sombre et ces riffs groovy, tout comme sur Where August Mourns. Les éléments ambiants sont d’une efficacité redoutable et servent à merveille la démarche du groupe, qui s’épanouit pleinement, tout en incluant des passages très planants.
La douceur continue avec Stories, un titre qui commence avec seulement un clavier et la voix du chanteur, puis qui nous amène sur une saturation pesante mais captivante. L’énergie refait surface avec Dandelion Cipher, un titre aux riffs rapides couplés à une base très mélancolique. A nouveau les paroles sont simples mais profondes, tout comme le titre The Beholder, un morceau en duo avec le chanteur James LaBrie (Dream Theater). L’invité ajoute sa propre touche à un titre ancré dans le style personnel du groupe, créant une complémentarité touchante, et effroyablement intense. Le groupe repart dans une sombre nostalgie pour In Absence Of Sun, un morceau dont la progression semble naturelle, tout comme la quiétude qui appelle cette passion.
Eternal Nocturnal revient sur ces tonalités énergiques aux refrains majestueux. Taillé pour la scène, le morceau est extrêmement accrocheur et accessible, tout en incluant des leads perçants. Escape Of The Phoenix et son groove sombre apporte une lourdeur inquiétante à l’album. Le titre sera probablement la source de nombreux headbangs en live, alors que la douce intensité de You From You apaisera les esprits et offrira un moment de communion unique entre le groupe et son public. Leaden Saint repart sur ce contraste entre dynamisme et des tonalités plus douces, pour nous offrir ce mélange prenant et presque mystique que seul Evergrey est capable de créer, avant Run, le dernier morceau. Lourdeur, efficacité, et surtout cette touche envoûtante, ces tonalités personnelles et cette douceur.

Le confinement a permis à Evergrey d’arriver au sommet de son art. Escape Of The Phoenix est sans aucun doute l’un de leurs meilleurs albums. Le son est maîtrisé, les compositions sont profondes et surprenantes, tout en offrant la touche unique au groupe.

95/100

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