Interview : Demersus Ad Nihilum

Florian “Flo” Musil, tête pensante de Demersus Ad Nihilum, a pris le temps de répondre à quelques questions à propos de son nouveau projet solo ainsi que de //180703//, son premier EP.

Chronique de //180703//

English version?

Bonjour et tout d’abord merci beaucoup de m’accorder de ton temps ! Pourrais-tu vous présenter, ton nouveau projet Demersus Ad Nihilum et toi s’il te plaît ?
Florian “Flo” Musil : Je suis le batteur et compositeur de Theotoxin, et Demersus Ad Nihilum est mon nouveau projet solo.

D’où vient le nom Demersus Ad Nihilum ? Quel est son lien avec ta musique ?
F : Le nom signifie quelque chose comme “plonger dans le vide” ou “dériver dans le néant” en latin. En fait le projet entier est quelque chose de très personnel et n’était pas prévu du tout.

Pour ce projet, tu as composé toutes les parties instrumentales, est-ce que c’est facile de tout créer par toi-même ?
F : Oui, en réalité c’est une manière de travailler que j’utilise avec Theotoxin, la seule chose qui diffère est que dans Theotoxin nous arrangeons les morceaux ensemble, mais avec Demersus j’ai fait seul, et ça rend bien.

Le premier EP est appelé //180703//, d’où vient ce nom ? Comment s’est passé le processus de composition ?
F : Le nom de l’EP est quelque chose de très personnel, que je ne révélerai pas car, comme je l’ai mentionné avant, le projet a un peu débuté de lui-même, et le processus d’écriture avec. Ça ne m’a pas pris tant de temps que ça, seulement quelques nuits et un moral adéquat.

Les paroles sont inspirées de la poésie autrichienne, comment as tu sélectionné les poètes et les poèmes à utiliser pour ta musique ?
F : L’Allemand est une langue assez brute et dure, et nous avons ou avions de merveilleux poètes ici à Vienne en Autriche, donc j’ai décidé d’utiliser certains poèmes que j’affectionne personnellement, et qui collent également au sens de Demersus.

La musique contient des parties majestueuses tout comme des éléments très bruts, comment as tu fais en sorte d’obtenir un tel équilibre entre violence et beauté ?
F : Je n’y ai pas vraiment pensé pour être honnête, j’ai simplement écrit ce qu’est Demersus actuellement, et c’est ce que ça devait être. Je n’avais pas vraiment d’intentions particulières ou d’idée de son par rapport à la musique au début ou à la fin.

Pourquoi avoir choisi Ragnar, qui est également membre de Theotoxin, pour chanter sur tes riffs ?
F : Car c’est quelqu’un d’intelligent qui a totalement compris ce qu’implique Demersus, et c’est également un chanteur fantastique. Nous nous connaissons l’un l’autre, et il a totalement compris ce que je souhaitais concernant le chant sur cet EP.

Tu accueilles également deux invités sur cet EP : Torsten d’Agrypnie/Nocte Obducta et C.S.R de Schammasch. Comment les as-tu choisis ? Comment leur as-tu demandé de participer à l’EP ?
F : Je voulais avoir des invités au chant sur cet EP, c’est une chose importante pour moi. A côté d’être le batteur d’Agrypnie, Torsten est un très bon ami à moi et j’ai toujours aimé son style, sa façon de jouer ses morceaux. C’est pareil pour Schammasch, je connais C.S.R. car je vais jouer sur la tournée 2022 de Schammasch, Harakiri for the Sky et Gaerea en tant que leur batteur live, et je suis beaucoup en contact avec C.S.R. J’aime son style de chant assez unique et diversifié. Les deux sont d’excellents musiciens et c’est important pour moi qu’ils fassent partie de cet album.

Le chant est en allemand, et il colle parfaitement à l’ambiance des titres, mais pourquoi avoir choisi cette langue ?
F : Comme je l’ai dit auparavant, l’allemand est une langue très brute, mais également très belle dans sa prononciation, et c’est exactement ce dont j’avais besoin pour cet EP.

Tu as également déclaré qu’un album était déjà en cours d’écriture, est-ce que tu peux nous en dire un peu plus ?
F : Il est presque terminé, mais pour le moment j’ai beaucoup de travail de studio en attente, et je prépare également le nouvel album de Theotoxin. Mais j’entrerai en studio cet été pour l’album de Demersus.

Est-ce que tu prévois de jouer en live avec Demersus Ad Nihilum? Si oui, est-ce que tu as déjà un line-up live ?
F : Je pense que Demersus ne sera qu’un projet studio, mais on verra ce qui se passe dans le futur, mais à ce stade il n’y a pas de concert de prévu.

Qu’est-ce qui t’inspire actuellement pour créer ta musique ?
F : Mon environnement, mon état personnel, des choses comme ça…

Malheureusement, le Covid-19 est apparu au début de l’année 2020 et a foutu en l’air pas mal de choses. Comment as-tu géré la situation en tant que musicien ?
F : J’ai eu des tas de sessions en studio, donc 2020/21 est l’une des années les plus chargées en tant que musicien, mais malheureusement pas dans le secteur live. Mais espérons que ça reprenne bientôt… en particulier cette tournée européenne massive avec Theotoxin, Archgoat et Whoredom Rife en fin 2021. Donc croisons les doigts.

Te souviens-tu de la première fois que tu as joué d’un instrument ? Quand et comment est-ce que ça s’est passé ?
F : C’était une guitare quand j’avais environ 9 ans je crois, mais j’ai commencé à jouer plus “sérieusement” vers mes 12 ans. Et bien sûr j’aimais ça, j’étais déjà tourné vers les musiques extrêmes à un âge assez jeune par mon frère, donc ça m’a semblé bon d’essayer d’apprendre quelques morceaux de Metal à l’oreille.

Qu’est ce que tu aimes à propos de ta musique que tu ne trouves pas dans la musique d’autres groupes ?
F : Je ne peux pas répondre à ça concernant ma propre musique, et ça repose entièrement sur l’appréciation de l’auditeur je pense.

Est-ce que tu as des hobbies en dehors de la musique ? Est-ce que tu as également un travail, ou est-ce que les revenus de ta musique te permettent de vivre ?
F : J’ai étudié la musique et j’ai obtenu un diplôme en guitare Jazz et batterie Jazz. J’ai également une certification en tant qu’éducateur, donc j’ai un travail également. Vivre de la musique serait bien, mais c’est une plaie de nos jours.

Quelle est ta meilleure et ta pire expérience en tant que musicien ?
F : Les personnes déplaisantes dans un groupe, et un des avantages à être musicien est que tu peux être créatif et canaliser ton humeur dans la musique.

Est-ce que tu as déjà entendu parler de la scène Metal française ? Quels groupes français connais-tu ?
F : J’adore Deathspell Omega, Arkhon Infaustus, Antaeus, Blut aus Nord, Aosoth, etc… Le Black Metal français est toujours très obscur, sombre et brutal.

Est-ce qu’il y a des musiciens avec qui tu voudrais collaborer ?
F : Les collaborations devraient faire partie de Demersus dans le futur, donc on verra ce qui se passe.

Dernière question: avec quels groupes voudrais-tu tourner ? Je te laisse créer une tournée avec Demersus Ad Nihilum et trois autres groupes !
F : Au delà du fait que Demersus n’est pas un groupe live, je pense que ce serait (pour rester dans le Post-Black) : Alcest, Lantlos, Heretoir.

C’était ma dernière question, alors merci beaucoup de m’avoir accordé de ton temps et pour ta musique, je te laisse les mots de la fin !
F : Merci de ton intérêt pour Demersus ad Nihilum, prenez votre temps en écoutant //180703//, il a beaucoup à offrir.

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